Critique parue lors des représentations d’octobre 2003
Les Caramels Fous nous ont habitués, depuis maintenant près de 20 ans, à des spectacles joyeux, iconoclastes, entremêlant des situations cocasses et fantasmatiques à des grands succès musicaux astucieusement réécrits et des mises en scène frôlant parfois l’hystérie collective… à la grande joie des spectateurs qui repartaient les côtes brisées par des fous rires revigorants…Cette fois, le rire est toujours là, mais un peu jaune… En effet, depuis quelques années, Michel Heim, directeur de la compagnie et auteur complet des spectacles, distille insidieusement dans ses revues des allusions de plus en plus évidentes à l’actualité qui fâche. Cette nouvelle revue, qui emprunte largement à la précédente La Vie Rêvée de Solange, mais également à tous les précédents spectacles, est carrément placée sous le signe du rejet et de l’exclusion sous toutes leurs formes, et stigmatise violemment la répression engagée depuis quelques mois envers les communautés marginalisées de l’hexagone. Si certaines scènes provoquent presque un embarras dans la salle tant le propos est mis en scène violemment, on ne peut qu’admirer le courage et l’engagement de cette troupe qui n’hésite pas à détourner des scènes habituellement drôlissimes en pugilats effrayants pour bien dénoncer le laxisme général actuel… Au-delà du simple jeu de mots, le titre de la revue est donc bien plus significatif qu’il n’y paraît…