Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous dire quel genre de chanteur interprète vous êtes ?
Cela fait 18 ans que je fais des concerts partout aux Etats-Unis et parfois à Londres, en solo ou dans le cadre d’un trio masculin dont le nom est Three Men and a Baby… Grand!. Je chante parfois aussi avec Linda Purl, une actrice que l’on a pu voir sur le petit et grand écran dans Matlock, Happy Days, The Office. J’aime particulièrement l’atmosphère des cabarets et des boites de jazz du fait de l’intimité avec le public.
Vous êtes aussi un homme d’affaires, directeur du label LML. Dans quel but avez-vous créé votre propre label ? Comment se différencie-t-il aujourd’hui ?
J’ai lancé mon label LML Music quand j’ai fini d’enregistrer mon premier disque. Au départ, je n’avais pas d’autre ambition que distribuer mes propres enregistrements solo. Mais je me suis rapidement aperçu que j’étais plutôt bon comme homme d’affaires, que j’arrivais à avoir pas mal de bons papiers dans la presse pour la promotion et la distribution de mes disques. Alors d’autres artistes m’ont contacté et m’ont demandé d’être leur distributeur. Je me retrouve seize ans plus tard à la tête d’un label ayant plus de 100 artistes au catalogue, spécialisé sur le marché de niche que sont les interprètes de musical de Broadway, de salles de cabaret et de jazz.
Pouvez-vous recommander quelques CD de votre label ?
Je distribue tous les enregistrements de Nancy LaMott [NDLR : interprète du répertoire des grands classiques de la comédie musicale qui tourna dans les années 80–90 dans de nombreuses salles à New York, dont le prestigieux Carnegie Hall] et elle est absolument extraordinaire. On vient de sortir un CD de Lucie Arnaz, Latin Roots, qui est un hommage à son père Desi [NDLR : Desi Arnaz est une star télé cubano-américaine des années 50 et aussi le leader d’un orchestre de musique latino très populaire]. Je peux aussi recommander le nouveau CD, Chansons, de Amanda McBrown – à qui l’on doit le succès planétaire The Rose [NDLR : popularisé par Bette Midler] – qui reprend certains titres de Jacques Brel avec des orchestrations aussi fraiches qu’enthousiasmantes. Enfin, pour les fans de Broadway comme moi, il y a le premier album de David Brunham qui fut un Fiyero très convaincant dans Wicked.
Pourquoi votre prochaine tournée s’intitule-t-elle Chanteur, en français dans le texte ?
C’est mon ami Brian Lane Green qui a conçu le spectacle et trouvé ce titre. Celui-ci correspond au thème principal : l’influence des grands auteurs et interprètes français : Charles Aznavour, Michel Legrand, Gilbert Bécaud… sur le répertoire des chanteurs américains : Sinatra, Mathis, Bennett… Parmi mes chansons préférées présentes dans le concert, je peux citer « Pieces of Dreams » (Bergman/Legrand), « L’important c’est la rose » (Bécaud), « She » and « The Sound of Your Name » (Aznavour), « I Will Wait For You » (Legrand/Demy).
Connaissez-vous la scène parisienne ?
D’un point de vue artistique, la scène parisienne m’intéresse et m’intrigue. J’aime la plupart des artistes français que j’ai pu rencontrer. Bien que je ne parle pas leur langue, je perçois la beauté des textes qui me vont droit au cœur. Aznavour et Piaf sont parmi les artistes qui m’ont le plus inspiré. D’ailleurs, Jil Aigrot, la française qui interprète la voix chantée de Piaf dans le merveilleux film La Vie en rose fait partie du catalogue de LML et je l’ai programmée dans une de mes tournées aux Etats-Unis.
Avez-vous des souvenirs de voyages passés en France ?
Oh, ce ne sera de loin pas ma première visite en France et j’adore venir à Paris. J’aime la langue, la culture, les musées, l’architecture… Je reviens avec un grand plaisir pour mon concert le 17 mai au Sentier des Halles et j’espère me construire de nouveaux souvenirs !