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Le rouge et le noir (Critique)

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rouge-et-noirD’après l’œuvre de Stendhal.
Adap­ta­tion & livret : Alexan­dre Bonstein.
Com­pos­i­teurs Chan­sons : Sorel & William Rousseau.
Auteurs Chan­sons : Zazie & Vin­cent Baguian.
Mise en Scène : François Chou­quet & Lau­rent Seroussi.

Résumé :

Julien Sorel a 18 ans. Par­ti­c­ulière­ment bril­lant mais per­sé­cuté par un père char­p­en­tier et bru­tal, Julien rêve d’échapper à sa con­di­tion et se des­tine à une car­rière ecclési­as­tique. Il est engagé comme pré­cep­teur chez M. de Rênal, aris­to­crate et maire de la petite ville de Ver­rières. Par défi de classe, le jeune homme séduit Louise, la femme du maire. Ils vivent alors une pas­sion secrète. Lorsque leur idylle est décou­verte, Julien n’a d’autre choix que de s’exiler pour Paris où l’attend un emploi de secré­taire par­ti­c­uli­er auprès du Mar­quis de la Môle. Là-bas, il séduit égale­ment sa fille, Mathilde…

Le Show est inter­prété par une troupe de 16 Chanteurs/Comédiens accom­pa­g­nés par un groupe de musi­ciens. Ce grand clas­sique, dans une adap­ta­tion nova­trice et inspirée, devient un Opéra Rock aus­si mod­erne que boulever­sant. Pro­jec­tions et effets spé­ci­aux , un son comme dans les con­certs, on est loin de la comédie musi­cale traditionnelle.

Notre avis :

C’est une adap­ta­tion très réussie de l’œu­vre de Stend­hal qui est pro­posée ici au Palace, une occa­sion à saisir pour faire décou­vrir ce clas­sique à ses enfants et le redé­cou­vrir soi-même. Ici, pas de décors gigan­tesques, la scéno­gra­phie a été opti­misée pour la tournée. Ain­si, des pan­neaux s’articulent et pro­jet­tent des décors en vidéo.  Cette instal­la­tion pro­pose un jeu de per­spec­tives recher­ché pour don­ner du relief et emporter le spec­ta­teur de lieux en lieux.  Les pan­neaux pro­jet­tent tan­tôt des images réelles, tan­tôt des ani­ma­tions virtuelles, des dessins cray­on­nés ou des pein­tures.  Cette diver­sité donne une dimen­sion artis­tique plutôt intéres­sante. Les dia­logues se suc­cè­dent de façon très flu­ide et ryth­ment l’ac­tion effi­cace­ment. Le jeu des comé­di­ens est encore par­fois fébrile et manque de nuances mais il est fort prob­a­ble qu’il s’affin­era avec le temps.
L’u­nivers musi­cal est assuré­ment rock. Cinq musi­ciens camp­ent en par­tie haute et se fondent dans le décor si l’on peut dire. La bat­teuse aux cheveux dans le vent con­tribue à don­ner une image roman­tique­ment rock, qui prête à sourire à la longue mais c’est appré­cia­ble de voir un spec­ta­cle de belle fac­ture miser sur des musi­ciens en chair et en direct. Les chan­sons sont plutôt entraî­nantes dans le pre­mier acte avec quelques tubes poten­tiels.  Celles du sec­ond acte sont moins fortes et n’évitent pas quelques temps morts. Côme, alias Julien Sorel, s’é­panouit pleine­ment dans ce reg­istre et tient la barre. Les voix sont toutes belles et on aimerait d’ailleurs par­fois mieux les enten­dre der­rière les gui­tares élec­triques. Les cos­tumes sont mag­nifique­ment inspirés de l’époque 1800 avec beau­coup de créa­tiv­ité et de goût. Les robes de Mathilde et Mme de Rênal fer­ont rêver les jeunes filles de la salle.

Au final, Le Rouge et le Noir est un spec­ta­cle intel­ligem­ment conçu et écrit qui va mûrir avec sa troupe pour trou­ver autant de justesse dans le jeu que vocalement.