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Le Roi Lion à Paris — Les premiers pas du Roi Lion

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Jee-L (Mufasa) © Alexandre Rosa DLRP.fr

Un avant-goût du spectacle
Stage Enter­tain­ment avait mis les petits plats dans les grands pour la présen­ta­tion du Roi Lion au Théâtre du Châtelet. C’est tout auréolé du suc­cès de Cabaret, pre­mière pro­duc­tion de Stage Enter­tain­ment France que Stéphane Huard, son directeur général, est venu présen­ter le prochain pro­jet de la firme. Il a indiqué que le Théâtre Mogador est actuelle­ment en travaux pour les besoins de l’im­posante pro­duc­tion. « Nous avons fait creuser dix mètres en dessous de la scène », a‑t-il pré­cisé.
La jour­nal­iste Eliz­a­beth Quin, maîtresse de céré­monie de la mat­inée, a ensuite rap­pelé que Le Roi Lion, c’est avant tout une série de chiffres impres­sion­nants : dix années non-stop à l’af­fiche à Broad­way depuis sa créa­tion en 1997, 35 mil­lions de téléspec­ta­teurs dans le monde entier, six Tony Awards, 400 cos­tumes, 200 masques, vingt musi­ciens live et quar­ante artistes sur scène.

Un peu plus tard, Ron Kollen, vice-prési­dent inter­na­tion­al de Dis­ney The­atri­cal Pro­duc­tions, pro­duc­teur de la ver­sion orig­i­nale de Broad­way, est revenu sur l’aven­ture de l’adap­ta­tion du Roi Lion ? une « idée folle ! », s’est-il exclamé ? et la dif­fi­culté de trans­pos­er un dessin ani­mé « qui ne con­tient aucun per­son­nage humain » pour une scène. « Heureuse­ment, a‑t-il expliqué, nous avons trou­vé l’équipe artis­tique qu’il nous fal­lait. » Et c’est la met­teuse en scène et cinéaste Julie Tay­mor qui a relevé le défi en en dévelop­pant cer­tains aspects de l’his­toire du dessin ani­mé, en en mod­i­fi­ant d’autres — le singe Rafi­ki est devenu une femme — et surtout par son tra­vail sur la mise en scène, les cos­tumes et les mar­i­on­nettes. « Ce n’é­tait pas un choix évi­dent pour Dis­ney, a remar­qué Kollen. Elle venait de l’a­vant-garde, et son tra­vail était plutôt non-com­mer­cial et non-con­ven­tion­nel. » Un choix auda­cieux qui s’est révélé fructueux.

Christophe Fossemalle ©DR

Le clou de la mat­inée était évidem­ment la présen­ta­tion d’une par­tie des futurs inter­prètes français. Le plus con­nu d’en­tre eux est sans doute celui du lion Mufasa, puisqu’il s’ag­it de Jee‑L, ex-Jean-Luc de la cinquième sai­son de Star Acad­e­my [NDLR : rem­portée par Mag­a­lie Vaé]. A ses côtés, on a pu égale­ment faire la con­nais­sance du jeune Jérémy Fontanet et son très beau tim­bre de voix, dans le rôle de Sim­ba, de Léah, dans celui de Nala et surtout de la pétil­lante Zama Magud­ulela, dans celui de Rafiki.

Plusieurs chan­sons ont égale­ment été dévoilées, telles qu’elles ont été traduites par Stéphane Laporte, à qui l’on doit déjà l’adap­ta­tion française d’Un vio­lon sur le toit. On a ain­si pu enten­dre le célèbre « Cir­cle of Life », devenu « La chaîne de la vie », « Longue est la nuit » (End­less Night) « Terre de larmes » (Shad­ow­land), et « Il vit en toi » (He Lives in You), par ailleurs pre­mier sin­gle, chan­té par les per­son­nages de Rafi­ki, Mufasa et Sim­ba. Mais c’est Lebo M, « âme africaine du spec­ta­cle », com­pos­i­teur des musiques addi­tion­nelles de la comédie musi­cale et arrangeur des choeurs, qui a mis le feu à la salle en inter­pré­tant le lead du chant « One by One », accom­pa­g­né d’une chorale et avec la par­tic­i­pa­tion de Zama Mag­a­d­ulela. Pour celles et ceux qui en doutaient encore, Le Roi Lion sera bel et bien l’événe­ment de la ren­trée prochaine.

Ren­con­tre avec les artistes
Après le show-case, les jour­nal­istes ont pu ren­con­tr­er les futurs inter­prètes. L’oc­ca­sion pour Regard en Coulisse de les inter­roger sur leur par­cours et leur état d’e­sprit quelques mois avant le début des répétitions.

Zama Magud­ulela est déjà plus que famil­ière avec Le Roi Lion. Cela fait en effet plusieurs années qu’elle est la dou­blure du rôle de Rafi­ki pour les pro­duc­tions aus­trali­enne et alle­mande. Cette fois-ci, elle a le rôle. Dire que se retrou­ver à Paris l’en­chante est un doux euphémisme : « J’en ai le souf­fle coupé ! Quand je suis arrivée, je me suis dit : je suis amoureuse de cette ville. Je ne me sens pas comme une étrangère ou une touriste, j’ai l’im­pres­sion d’avoir vécu ici avant, je me sens chez moi, je me fonds dans le décor ! »

Zama Magudulela (Rafiki) © Alexandre Rosa DLRP.fr

Jérémy Fontanet, 21 ans, incar­n­era Sim­ba adulte. D’une for­ma­tion plutôt gospel (il a chan­té avec Nico­let­ta), il se dit impa­tient de « tout don­ner » pour son rôle : « J’adore le mélange de ten­dresse, de force et de fragilité de Sim­ba, ce qui le rend très charis­ma­tique. Dérac­iné, en exil, il doit se bat­tre pour revenir sur ses ter­res. C’est un rôle en or ! Et puis je suis croy­ant et l’aspect spir­ituel du spec­ta­cle me touche égale­ment beau­coup. C’est un mes­sage d’e­spoir que je veux faire pass­er à tra­vers l’in­ter­pré­ta­tion de ce personnage. »

Léah sera dans la peau de Nala, la jeune lionne qui a gran­di aux côtés de Sim­ba. Comme Jérémy Fontanet, son par­cours est mar­qué par le gospel. « Je me recon­nais dans ce rôle. Elle est forte et même temps, elle a beau­coup de coeur. » En atten­dant les répéti­tions, elle con­fie se pré­par­er comme une ath­lète pour son rôle « Je tra­vaille énor­mé­ment ma voix pour pou­voir tenir tous les soirs et je fais beau­coup de sport aussi ». 

Jee‑L, lui, sem­ble déjà habité par son rôle de vieux lion sage, tant il affiche une sérénité à toute épreuve. « Ca va être une aven­ture excep­tion­nelle, une vraie régalade. J’abor­de ça avec beau­coup de sérénité. » Ce rôle est la suite logique de son par­cours : « J’ai tou­jours voulu faire de la comédie musi­cale. Je m’é­tais pré­paré pour le rôle de Mufasa il y a qua­tre ans pour la pro­duc­tion lon­doni­enne. Puis j’ai fait la Star Acad­e­my. J’y ai beau­coup appris tant sur le plan scénique que le plan vocal. Juste après avoir ter­miné la Star Ac et avant de faire la tournée, je suis tombé sur une petite annonce dis­ant que le spec­ta­cle se mon­tait à Mogador. J’ai passé les audi­tions en ayant la cer­ti­tude que ce Roi était pour moi. »

Olivi­er Bre­it­man est l’un des plus expéri­men­tés de la bande. Il a tra­vail­lé au Japon, et en France, avec Mar­cel Maréchal, Gildas Bour­det ou Jean-Luc Revol. Il va inter­préter Scar, le frère de Mufasa, le méchant de ser­vice. Un rôle qu’il voit comme poli­tique : « Scar représente l’aspect poli­tique du spec­ta­cle, explique-t-il. Il y a quelque chose de shake­spearien dans la pièce, notam­ment à tra­vers Scar, un per­son­nage qui va ruin­er son peu­ple parce qu’il est avide de pou­voir. Il va tuer son frère, il est prêt à toutes les alliances les plus igno­bles. Ce n’est pas anodin, c’est un vrai mes­sage poli­tique qui peut nous par­ler actuellement. »

Le Roi Lion débutera au Théâtre Mogador le 4 octo­bre prochain.