Adaptation et Mise en scène Jean-Luc Revol
Avec Michel Aumont, Marianne Basler, Bruno Abraham-Kremer, Agathe Bonitzer, Anne Bouvier, Olivier Breitman, Frédéric Chevaux, Denis D’Arcangelo, Arnaud Denis, Jean-Paul Farré, Nicolas Gaspar, Éric Guého, Martin Guillaud, José-Antonio Pereira, Éric Verdin.
Assistant mise en scène Sébastien Fèvre.
Décors Sophie Jacob.
Costumes Pascale Bordet.
Lumières Bertrand Couderc.
Son / musique Bernard Vallery.
Création des scènes de combat Albert Goldberg.
Résumé : Retrouvez Michel Aumont, entouré d’une distribution prestigieuse, dans le Roi Lear revisité par Jean-Luc Revol. Une véritable plongée dans les années 30 ! Nous sommes à l’aube des événements de 1929. Dans un monde encore insouciant et léger, Lear décide d’abandonner son empire et de le redistribuer entre ses trois filles. Mais le refus de Cordélia, la plus jeune, entraînera sa colère et son propre déclin. Tandis que les deux autres se déchirent pour sa fortune, l’isolant de ses amis et finissant par le jeter dehors, seul sur la lande, accompagné de son fou, il plongera de plus en plus dans la folie. Ici, Lear est représenté sous les traits d’un grand nabab du cinéma. Quand il commencera à perdre la raison, il nous entraînera dans ses visions d’un monde transfiguré, nous racontant son histoire par le prisme déformé des fantômes et des artifices cinématographiques. Quand Cordélia reviendra, il sera trop tard. Le mot « fin » se sera irrémédiablement inscrit pour le vieux Lear.
Notre avis : Hollywood, années 30 : c’est dans ce contexte, chargé d’une atmosphère lourde et déliquescente, que Jean-Luc Revol a choisi de situer son adaptation du Roi Lear. Ici, Lear est un grand nabab du cinéma qui décide de léguer son empire à ses filles. Mais quand tant de richesses sont en jeu, rapidement, les masques se craquèlent, les conflits se révèlent et les destins se déchirent, passionnément et violemment. Dans un élégant décor de Sophie Jacob, évoquant l’Amérique de F. Scott Fitzgerald, l’opulente froideur de l’esthétique Art Déco, les trompe-l’oeil et les faux semblants des studios cinématographiques, les personnages se confrontent, se cherchent, s’égarent et se retrouvent.
Michel Aumont, dans le rôle-titre, compose un Lear charismatique, impressionnant et fragile à la fois, recevant de plein fouet l’ingratitude et la trahison de sa famille. Il est accompagné d’une distribution de choix (et fort nombreuse, ce qui est de plus en plus rare dans ce type de productions) dans laquelle on remarquera particulièrement José-Antonio Pereira dans le rôle d’Edgar / Tom, juste, touchant, défendant sans doute un des personnages les plus humains de la pièce tandis que Jean-Paul Farré, habitué aux rôles de rêveurs lunaires et farfelus, surprend dans son interprétation de Gloucester, père trompé. Enfin, Denis D’arcangelo en Fou apporte des petites touches de fantaisie dans cette tragédie crépusculaire.