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Le roi bohème (Critique)

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roi-bohemeAuteur : Stanis­las Cotton
Met­teur en scène : Vin­cent Goethals
Com­pos­i­teur : Pas­cal Sangla
Avec : Sébastien Amblard
Aure­lio est un dilet­tante, l’in­sou­ciance est sa devise. Mais l’air du temps impose un min­i­mum de retenue et le voilà qui rem­poche ses fan­taisies pour décrocher le poste d’ap­pren­ti-vendeur chez Mon­sieur Lam­padaire, chausseur pour dames.
Une demoi­selle, Camélia, qui passe, s’en­tiche des mules sat­inées et notre garçon, que son peton menu émeut, aban­donne son poste à la pour­suite de la gazelle.
Il court après elle, mais un cail­lou se glisse dans le souli­er et c’est toute une vie qui trébuche et se gâche…
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Notre avis : Un décor sobre, joli­ment conçu, évoque tan­tôt une place avec son réver­bère, tan­tôt un mag­a­sin de chaus­sures pour dames, tan­tôt la ville inquié­tante. Le texte, joué seul en scène par Sébastien Amblard, comé­di­en par­ti­c­ulière­ment touchant, présente le par­cours d’un jeune homme rêveur et sa déchéance. Le rêve vire à un cauchemar et il aimerait se réveiller. L’au­teur se refuse à toute expli­ca­tion : Aure­lio est-il un coeur pur ? A‑t-il com­mis l’ir­ré­para­ble ? Le spec­ta­teur est bal­loté dans les con­fi­dences de plus en plus poignantes alors que les saisons défi­lent et appa­rais­sent de plus en plus dan­gereuses pour l’équili­bre psy­chique du per­son­nage. Vin­cent Goethals, l’actuel directeur du for­mi­da­ble théâtre du Peu­ple de Bus­sang — qui fête cette année ses 120 print­emps avec notam­ment Un opéra de quat’­sous très atten­du — signe une mise en scène toute en déséquili­bre qui sem­ble faite pour que le comé­di­en utilise toutes les facettes de son tal­ent. Le chant en fait par­tie puisque, sur deux mélodies com­posées par Pas­cal Sangla, Sébastien Amblard ponctue ses con­fi­dences en les fre­donnant. Un spec­ta­cle d’un peu moins d’une heure, à voir pour se laiss­er entrain­er dans la folie d’un homme.