Une demoiselle, Camélia, qui passe, s’entiche des mules satinées et notre garçon, que son peton menu émeut, abandonne son poste à la poursuite de la gazelle.
Il court après elle, mais un caillou se glisse dans le soulier et c’est toute une vie qui trébuche et se gâche…
Notre avis : Un décor sobre, joliment conçu, évoque tantôt une place avec son réverbère, tantôt un magasin de chaussures pour dames, tantôt la ville inquiétante. Le texte, joué seul en scène par Sébastien Amblard, comédien particulièrement touchant, présente le parcours d’un jeune homme rêveur et sa déchéance. Le rêve vire à un cauchemar et il aimerait se réveiller. L’auteur se refuse à toute explication : Aurelio est-il un coeur pur ? A‑t-il commis l’irréparable ? Le spectateur est balloté dans les confidences de plus en plus poignantes alors que les saisons défilent et apparaissent de plus en plus dangereuses pour l’équilibre psychique du personnage. Vincent Goethals, l’actuel directeur du formidable théâtre du Peuple de Bussang — qui fête cette année ses 120 printemps avec notamment Un opéra de quat’sous très attendu — signe une mise en scène toute en déséquilibre qui semble faite pour que le comédien utilise toutes les facettes de son talent. Le chant en fait partie puisque, sur deux mélodies composées par Pascal Sangla, Sébastien Amblard ponctue ses confidences en les fredonnant. Un spectacle d’un peu moins d’une heure, à voir pour se laisser entrainer dans la folie d’un homme.