Une idée originale de : Benoit L’Herbier
Livret : Benoît L’Herbier et Robert Marien
Mise en scène : Serge Postigo
Orchestration musicale : Michel Cusson
Chorégraphies : Maud St-Germain
Distribution :
Serge Postigo : J.P. Roy
Geneviève Jodoin : Simone
Stéphan Côté : Frank Bérubé / Prisonnier Belhumeur
Normand Lévesque : Gerry Fontaine / Prisonnier Gaston
Frédéric Blanchette : Jos Bertrand / Prisonnier Maurice
David Laurin : Junior / Prisonnier
Luc Proulx : Monsieur Gobeil / Bob Laporte
Renaud Paradis : Ti-Noir / Prisonnier Dédé
Réjean Turbide : Claude Thibodeau / Prisonnier Chapdelaine
Chœur : Estelle Esse, Monique Fauteux, Isabelle Giroux
Ensemble : André Boileau, Louis Gagné, Frayne McCarthy
«Le petit Roy», «Sing Sing», «Quand on aime on a toujours vingt ans», «Le chat du café des artistes», «Une chance qu’on s’a…». C’est à la source des plus belles chansons de Jean-Pierre Ferland qu’ont puisé le comédien et chanteur Robert Marien ainsi que l’auteur et spécialiste de la chanson québécoise Benoît L’Herbier, pour créer une histoire originale, façonner des personnages touchants et écrire un livret riche en mots et en clins d’œil.
Jean-Philippe Roy, J.P. pour les intimes, est le petit Roy. Fraîchement sorti de prison, on le retrouve aux portes du pénitencier, seul, à attendre fébrilement qu’ « on ne sait trop qui » vienne le chercher. Et en attendant, il revoit les événements qui l’ont mené jusqu’à Sing Sing. Un soir d’été, lors d’un party dans le Nord, au chalet d’un certain Frank à Ste-Adèle, P.Q., il commettait l’irréparable. Arrêté, jugé et condamné à 20 ans de prison, il aura amplement de temps pour ressasser son passé et essayer de comprendre ce qui lui est arrivé ce soir-là… Il retrouvera les personnages qui ont croisé sa route, de son enfance à son emploi de barman au Café des Artistes.
À travers les barreaux, il rejouera bien malgré lui le procès de sa vie. Il réalisera vite que cette prison existait bien avant sa condamnation et que s’il existait une clé pour s’en évader : c’était l’amour.
Cet amour, il l’avait pourtant trouvé, il avait même un prénom : Simone. La femme idéale avait enfin un visage, mais aussi… un prix ! Combien coûte l’amour ?
Le juge a répondu : Vingt ans ! Car quand on aime, on a toujours vingt ans.
Notre avis :
Le petit Roy était très attendu, autant du public que des médias. Créer un drame musical avec les compostions du grand Jean-Pierre Ferland, il faut avoir du courage ! Pari réussi… en partie.
Le livret de Benoît L’Herbier et Robert Marien est très solide, même si on se perd quelques fois, en raison des flashbacks et d’un décor mouvant. En effet, l’idée des cellules de prison montées sur un échafaudage est très bien pensée et bien utilisée, sauf que la permanence de ce décor ne permet pas au spectateur de différencier le passé du présent, c’est-à-dire au tribunal ou bien au Café des Artistes où chaises et tables sont à ce moment-là ajoutées au devant de la scène. Côté éclairages et costumes, rien à redire. Marianne Thériault a créé des costumes tout simplement astucieux et transformables à souhait et Mathieu Larivée un éclairage d’une belle efficacité.
La mise en scène de Serge Postigo est tout à fait splendide : bien serrée et sans temps morts. En revanche, un balancement entre les actes un et deux serait un atout. Du coté musical, sous la direction de Michel Cusson, il aurait été préférable de présenter une musique jouée intégralement par les six musiciens, au lieu de diffuser à quelques reprises une bande sonore.
La troupe du petit Roy est tout simplement géniale : l’harmonie vocale et l’interaction sont réglées au quart de tour. On aime moins, par contre, lorsque l’on crie, car on y manque alors quelques paroles importantes pour la suite de l’histoire. Nos coups de cœur vont en premier lieu à Renaud Paradis (Ti-Noir) qui apporte à cette pièce le côté un peu plus « comédie ». Mais, c’est lors de son interprétation magistrale de la chanson « Si je savais parler aux femmes », qu’on ressent une grande émotion dans cette salle pourtant immense. Geneviève Jodoin (Simone) est l’une des plus belles voix du Québec si ce n’est LA plus belle voix ! Il faut entendre ses interprétations tout en puissance des chansons de Ferland ; « Un peu plus loin » et « T’es mon amour, t’es ma maîtresse ». On en oublie vite que ces classiques ont déjà été interprétés par la grande Ginette Reno. Et, pour une première présence dans un drame musical, côté jeu, elle s’en sort agréablement. Faire la mise en scène d’une pièce en plus d’y jouer est loin d’être simple, mais Serge Postigo (J.P.) s’en sort haut la main. On le savait bon comédien, mais cette fois-ci on le (re)découvre chanteur et avec une voix des plus puissantes. On note que le duo Serge Postigo/Geneviève Jodoin est carrément émouvant. On ne peut passer sous silence les Stéphan Coté (Frank), Normand Lévesque (Gerry) et Frédéric Blanchet (Jos Bertrand), pour ne nommer que ceux-là, qui sont tous franchement fantastiques. La totalité de la troupe à ce petit quelque chose qui fait qu’on passe un très bon moment avec le petit Roy.
Les (nouveaux) arrangements musicaux de Robert Marien pour les chansons de Jean-Pierre Ferland sont mis au goût du jour et deviennent ainsi plus actuels : et ce nouveau style musical leur va à ravir. La trame de fond du petit Roy est forcément un peu dramatique mais, par chance, Robert Marien et Benoît L’Herbier ont su y intégrer deux ou trois chansons un peu plus rythmées pour détendre l’atmosphère ; ce qui sert très bien les chorégraphies conduites d’une main de maître par la très talentueuse Maud Saint-Germain.
Le petit Roy vous fera découvrir de nombreux talents jusque là insoupçonnés et, par le fait même, vous fera vivre une histoire des plus émouvantes.
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Pub télé :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=FWud4VeJbTw[/youtube]
Le petit Roy en répétition (Source : The Montreal Gazette) :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=o0h4weW9JXw[/youtube]