Mise en scène et adaptation: Jeremy Sams
Assistante à la mise en scène: Madeline Paul
Chorégraphe: Arlene Phillips
Direction artistique: Robert Jones
Direction musicale: David Andrews Rogers
Adaptation française: Stéphane Laporte
Avec: Candice Parise, Natasha St-Pier, Franck Vincent, Sophie Delmas, Edouard Thiébaut, Fred Colas, Grégory Garell, Angélique Magnan, Jeff Broussoux
Dorothy est une jeune orpheline qui rêve d’évasion et d’aventure. Un jour son souhait est exaucé malgré elle. Alors qu’elle tente de s’enfuir avec son chien Toto, une violente tornade s’abat sur sa maison et l’emporte au loin vers un pays imaginaire nommé Oz, « au-delà de l’arc en ciel » « Somewhere over the rainbow ». Le seul moyen pour la jeune fille de retrouver les siens, est de trouver le magicien d’Oz et de lui demander de l’aide. Partant à sa recherche, elle croisera la route d’un épouvantail sans cerveau, d’un homme de fer sans cœur et d’un lion sans courage et se liera d’amitié avec ces personnages si singuliers qui l’aideront dans sa quête.
Notre avis: Les enfants l’attendaient impatiemment et lorsqu’il est enfin arrivé pour le salut final, ce furent des hurlements dans la salle. Toto n’a sans doute pas tout à fait compris ce qui se passait mais l’essentiel était ailleurs : les bambins avaient rêvé, rejoignant tous ceux qui, depuis plus d’un siècle, ont accompagné avant eux le petit chien et sa maîtresse vers le pays d’Oz et son magicien. Un rêve qui a pris forme depuis quelques années avec la création du musical, directement inspiré d’un des plus grands films de l’histoire et proposé cet hiver au public parisien.
Une raison de se réjouir tout d’abord, le récit du spectacle – et c’est rare- est parfaitement fidèle au film, jusque dans les moindres détails. Aucune trahison de l’histoire, ni des protagonistes : Dorothy gambade bien sur la légendaire route de briques jaunes, bras dessus- bras dessous avec l’épouvantail, le lion et l’homme de fer blanc, et poursuivie par l’affreuse sorcière de l’Ouest, son balai et son visage épinard. Composée de Candice Parise, Fred Colas, Edouard Thiébaut et Grégory Garell, la petite troupe est attachante et ne manque pas d’entrain. Accompagnée par un orchestre live, dirigé par l’américain David Andrew Rogers –autre gageure du show– elle donne l’occasion de découvrir plusieurs titres inédits et de retrouver le célèbre « Somewhere over the rainbow » qui –grâce au ciel– est chanté dans sa version originale par une Candice Parise vocalement parfaite. La bonne humeur est de mise. Croisés sur le chemin, Sophie Delmas (une Glinda tout en paillettes) et Franck Vincent (en évident magicien) ajoutent à l’enchantement.
La route est donc pleine de surprises et de merveilleux : les souliers de rubis étincellent, l’accueil au palais d’Emeraude est dynamique et brillant, Toto fait la joie du public. Pourtant, il manque indéniablement quelque chose pour que la magie opère vraiment auprès des adultes. Est-ce la scène, assurément trop grande, où nos personnages se perdent au milieu de fleurs en plastique et de décors d’un autre temps ? Sont-ce ces tableaux inégaux et parfois inutiles comme l’endormissement dans le champ de pavots ou cette danse interminable à la gloire de la sorcière ? Ou est-ce simplement la difficulté de retrouver sur scène la féérie du film mythique ? Toujours est-il que le show en ressort assez déséquilibré, et peu spectaculaire. Et c’est un vrai regret. Car la distribution de talent ne manque ni d’énergie, ni de passion, et elle aurait sans doute méritée mieux pour restituer l’œuvre fabuleuse. Reste heureusement l’essentiel pour petits et grands: des airs inoubliables servis par des voix impeccables, qui éclairent nos âmes d’enfants, sans que nul arc en ciel lumineux ne soit nécessaire.
Le Magicien d’Oz
Palais des Congrès de Paris – du 20 au 28 décembre 2014
http://le-magicien-doz.com/