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Le Legs (Critique)

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legsDe Mari­vaux
Son­nets, chan­sons de Ronsard
Mise en scène de Mar­i­on Bierry
Avec Bernard Menez, le Marquis
Valérie Vogt, la Comtesse
en alter­nance Mar­i­on Bier­ry ou Marie Réache, Hortense
Gilles Vin­cent Kapps, le Chevalier
Estelle Andrea, Lisette
Sinan Bertrand, Lépine

Décors, Nico­las Sire
Lumières, André Diot
Arrange­ments musi­caux, Gilles Vin­cent Kapps
Cos­tumes, Mar­i­on Bierry
Assis­tant à la mise en scène, Roman Jean-Élie

Résumé : Un tes­ta­ment lègue au Mar­quis 600 000 francs à charge d’épouser Hort­ense ou de lui en don­ner 200 000 s’il refuse ce mariage. Le Mar­quis, amoureux de la Comtesse, espère qu’Hortense le refusera afin de con­serv­er l’intégralité du legs. Mais Hort­ense, éprise d’un cheva­lier désar­gen­té, se doute des sen­ti­ments du Mar­quis pour la Comtesse et souhaite, par l’entremise de Lisette et de Lépine, press­er le Mar­quis de se déclar­er à cette dernière, pour se voir indem­nisée. Le tem­péra­ment de la Comtesse, la timid­ité du Mar­quis, les néces­sités con­tra­dic­toires des domes­tiques et la crainte du Cheva­lier cors­ent le jeu. Dans cette joyeuse par­tie de cartes, est-ce l’amour qui se joue à l’argent ? Décon­certés, les per­son­nages du Legs se res­sai­sis­sent avec Ron­sard et repren­nent souf­fle avec Schu­bert. Le Legs ouvre à 600 000 francs, l’atout sera à pique ou à coeur.

Notre avis : Dans cette mise en scène du Legs, Mar­i­on Bier­ry « jux­ta­pose » (pour utilis­er son expres­sion) Mari­vaux pour le texte, Ron­sard pour ses Son­nets et Schu­bert pour sa musique. A par­tir d’une sit­u­a­tion où se mêlent amour, sen­ti­ments cachés, mais aus­si intérêts per­son­nels et financiers, Bier­ry et sa troupe tis­sent une toile déli­cate, moins inno­cente qu’elle n’en a l’air, où l’amour, même s’il peut être noble, a sou­vent du mal à se détach­er de la réal­ité sociale.
La mise en scène de Mar­i­on Bier­ry, sobre et nuancée, per­met de redé­cou­vrir ce texte en en faisant ressor­tir les moti­va­tions et enjeux intimes de chaque per­son­nage. Les ponc­tu­a­tions musi­cales, où s’il­lus­trent par­ti­c­ulière­ment Sinan Bertrand et Estelle Andrea, s’in­sèrent par­faite­ment dans le déroule­ment de l’his­toire, y ajoutant une touche de poésie, de roman­tisme ou d’hu­mour. Le cou­ple cen­tral (Valérie Vogt et Bernard Menez) fonc­tionne par­ti­c­ulière­ment bien et se com­plète avec har­monie, l’une avec sa gouaille, l’autre avec sa touchante gaucherie.