Hier, la presse internationale se pressait au Vieux-Port de Montréal sous le Grand Chapiteau du Cirque du Soleil afin d’y découvrir Totem, le nouveau spectacle mis en scène par Robert Lepage (Le Projet Andersen, Le Dragon Bleu à Chaillot, mais aussi Kà à Las Vegas, déjà pour le Cirque du Soleil).
Totem, doté d’un budget d’un peu plus de 25 millions, sera présenté sous chapiteau à partir du 22 avril.
Totem fait évidemment référence aux sculptures verticales des autochtones de la côte Ouest, mais Lepage y voit surtout un mot universel qui illustre bien l’esprit de sa nouvelle création: l’évolution de l’homme, depuis le têtard jusqu’à l’humain moderne qui veut s’envoler pour explorer le cosmos en quête d’une explication sur son propre cheminement.
«Ce n’est pas nécessairement un spectacle sur l’évolution de l’homme, mais plutôt sur la mémoire que notre corps a de cette évolution, corrige Lepage. Le cirque est une forme d’art très appropriée pour raconter cette histoire: les artistes ont dans leur corps des reptiles, des oiseaux; les corps se replient, s’envolent, rampent, marchent à quatre pattes.»
La scène sur laquelle vont se produire les artistes de Totem ressemble à un ventre d’une tortue surplombé du squelette de sa carapace accroché au plafond. Pour accéder à la scène, les artistes doivent emprunter un pont amovible (appellé « Pont Scorpion ») au-dessus d’une surface bombée sur laquelle est projetée notamment l’image saisissante de l’eau, entourée de plantes aquatiques derrière lesquelles se trouvent les musiciens et autres éléments de décors.
«Il y a dans la distribution des gens qui viennent des cultures amérindiennes, mais on a créé notre propre culture aborigène. Par hasard, je suis tombé sur la tortue qui, chez les Amérindiens, mais aussi dans d’autres cultures (hindoue, africaine), semble expliquer l’origine du monde.» explique Lepage.
Avec Totem, Robert Lepage innove en intégrant le multimédia au cirque sous chapiteau. «Il y aura des projections du début à la fin, précise l’Australienne Gabriel Pinkstone, directrice de production. C’est un défi parce qu’un chapiteau, ça bouge, c’est un être vivant. Le vent et les mouvements acrobatiques font bouger le système de gréements, il faut donc avoir des projecteurs qui ne bougent pas trop.»
Une autre innovation, technologique celle-là, permettra à la structure de Totem d’être déplacée en un rien de temps du chapiteau à un théâtre. Ce qui permettra au Cirque du Soleil, immédiatement après les représentations à Montréal et à Québec, de répondre à la demande de son public européen en présentant Totem d’abord à Amsterdam à partir du 07 octobre, puis en janvier au prestigieux Royal Albert Hall de Londres où le Cirque a un rendez-vous annuel depuis cinq ans.
Regard en Coulisse vous propose de découvrir la bande-annonce du spectacle Totem par le Cirque du Soleil :
Le Cirque du Soleil a récemment présenté aux Zéniths de Strasbourg et Nantes le spectacle Saltimbanco actuellement en tournée européenne.
Source : La Presse, Cirque du Soleil