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Le bourgeois gentilhomme (Critique)

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bourgeois-gentilhommeComédie-bal­let de Molière.
Musique de Lully.
Mise en scène : Denis Poda­ly­dès, Socié­taire de la Comédie Française.
Direc­tion musi­cale : Christophe Coin.
Col­lab­o­ra­tion artis­tique : Emmanuel Bourdieu.
Scéno­gra­phie : Éric Ruf, Socié­taire de la Comédie Française.
Lumières : Stéphanie Daniel.
Cos­tumes : Chris­t­ian Lacroix.
Choré­gra­phie : Kaori Ito.
Maquil­lages & coif­fures : Véronique Soulier-Nguyen.

Avec : Eme­line Bayart, Jean-Noël Brouté, Julien Cam­pani, Béné­dicte Guil­bert, Elodie Huber, Fran­cis Lep­lay, Leslie Menu, Nico­las Orlan­do, Lau­rent Poda­ly­dès, Pas­cal Rénéric, Léo Rey­naud, Thibault Vinçon.

Et avec : Windy Antognel­li & Flavie Hen­nion, danseuses. Artemis Stavri­di, danseuse, le Garçon tailleur. Romain Cham­pi­on, Cécile Granger, Marc Labon­nette & Jean-Philippe Nov­el­li, chanteurs. Fran­cis­co Man­alich, chanteur et gambiste.

Étant un bour­geois, Mon­sieur Jour­dain entend acquérir les manières des gens de qual­ité. Il décide de com­man­der un nou­v­el habit plus con­forme à sa nou­velle con­di­tion et se lance dans l’ap­pren­tis­sage des armes, de la danse, de la musique et de la philoso­phie, autant de choses qui lui parais­sent indis­pens­ables à sa con­di­tion de gen­til­homme. Il cour­tise Dorimène, amenée sous son toit par son amant, un comte autori­taire, qui entend bien prof­iter de la naïveté de Mon­sieur Jour­dain et de Dorimène. Sa femme et Nicole, sa ser­vante, se moquent de lui, puis s’in­quiè­tent de le voir aus­si envieux, et ten­tent de le ramen­er à la réal­ité du prochain mariage de sa fille Lucile avec Cléonte. Mais ce dernier n’é­tant pas gen­til­homme, Mon­sieur Jour­dain refuse cette union. Cléonte décide alors d’en­tr­er dans le jeu des rêves de noblesse de Mon­sieur Jour­dain, et avec l’aide de son valet Covielle, il se fait pass­er pour le fils du Grand Turc. Il obtient ain­si le con­sen­te­ment de Mon­sieur Jour­dain, qui se croit par­venu à la plus haute noblesse après avoir été pro­mu « Mamamouchi » lors d’une céré­monie turque bur­lesque organ­isée par les com­plices de Covielle.

Notre avis :

Molière n’a pas son pareil pour dénon­cer avec humour les tra­vers de  ses con­tem­po­rains : ici, il se penche sur la vie de Mon­sieur Jour­dain qui aimerait bien être ce qu’il n’est pas ! Pas­cal Rénéric s’en donne à cœur joie pour ren­dre pal­pa­ble l’émer­veille­ment per­ma­nent du bour­geois gen­til­homme face à l’apprentissage des choses les plus futiles : la scène de la pronon­ci­a­tion des voyelles est par exem­ple d’une drô­lerie exquise. Son inter­pré­ta­tion de Mon­sieur Jour­dain est tout sim­ple­ment remar­quable. Il est drôle, énergique, ris­i­ble, touchant.
Le spec­ta­cle est mené tam­bour bat­tant par l’ensemble des comé­di­ens, tous plus facétieux et ambi­gus les uns que les autres : le maitre de danse, le maitre de musique, le maitre d’armes… Men­tion spé­ciale à Elodie Huber  et Fran­cis Lep­lay, hila­rants dans les rôles de la bonne Nicole et du Maître de philosophie.
En choi­sis­sant de redonner à la pièce sa  forme orig­i­nale de 1670, celle d’une comédie-bal­let mise en musique par  Lul­ly, Denis Poda­ly­dès nous offre un grand moment de bon­heur. Sa mise en scène est énergique, élec­trique, les per­son­nages entrent et sor­tent de tous côtés. Les scènes s’enchaînent sans temps mort, le pub­lic est pris à témoin régulière­ment, les cos­tumes sont éblouis­sants et les décors rel­a­tive­ment dis­crets en fond de scène pour laiss­er la place aux comé­di­ens qui en ont bien besoin vu l’énergie qu’ils dégagent !
Le  pub­lic prend un malin plaisir à se moquer de ce pau­vre Mon­sieur Jour­dain. Le rire fuse très sou­vent et sem­ble ali­menter le jeu de la troupe. Au sor­tir de la salle, le sourire accroché au vis­age, on ne souhaite qu’une chose, retourn­er voir ce spec­ta­cle et le faire décou­vrir à ses amis, sa famille. Un mer­veilleux spec­ta­cle pour fêter l’arrivée de l’été !