
Laurent Ban, pouvez-vous nous parler de la genèse de ce Hamlet ?
Ca fait plusieurs années que je travaille en Italie depuis le spectacle d’Alfredo Arias en 1999–2000 [Peines de coeur d’une chatte française] et j’y avais joué Le Comte de Monte-Cristo en 2008 et c’est là que Daniele Martini [auteur et metteur en scène] m’a vu sur scène. A l’époque, il m’avait proposé de jouer Casanova mais je ne pouvais pas. Il y a moins d’un an, il m’a rappelé pour me dire qu’il avait écrit une version msuicale d’Hamlet, produite par Pierre Cardin, et qu’il voulait organiser une rencontre entre M. Cardin et moi. J’ai auditionné, j’ai été approuvé et deux mois plus tard, Daniele m’apprend qu’on crée le spectacle près de Florence. Je suis parti en Italie et on l’a joué l’été dernier. A partir de maintenant, on commence la tournée avec Paris cette semaine, puis la Russie, puis le festival de Lacoste et sans doute d’autres dates par la suite.
Comment avez-vous réagi quand on vous a proposé de jouer Hamlet en musical et en italien ?
C’est drôle car en février 2013, j’ai joué Iago dans Othello dans une version théâtrale mise en scène par Guillaume Ségouin et Raphaël Kaney Duverger, aux Mureaux. Quand on m’a appelé pour Hamlet, je me suis dit que c’était vraiment l’année Shakespeare. Pour être franc,j’ai trouvé ça très beau à écouter, mais quand j’ai vu la masse de travail après avoir dit oui, j’ai paniqué pendant deux jours. Je me suis dit que je n’y arriverais jamais. Finalement, en une semaine, j’ai réussi à apprendre le texte. Il y a des morceaux conséquents avec écarts de notes importants. A l’arrivée, je suis content d’avoir réussi à le faire, ensuite, le public fera son appréciation.
Qu’est-ce qui est le plus dur dans ce rôle ?
Hamlet est un rôle sublime. Il faut jouer toute une palette : passer d’un état dramatique à un état même comique parfois. Ce qui restreint un peu, c’est que la structure d’une chanson, son côté linéaire « couplet-refrain », nous empêche parfois d’aller plus loin dans le jeu, même si j’essaie d’intégrer un maximum de choses.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier titre et clip ?
Ca fait des années qu’on me demande quand j’allais faire mon album. Ce n’est pas quelque chose qui m’intéressait jusqu’ici. Je me considère plus comme un comédien qui chante que comme un chanteur avec son groupe. Je me suis dit que si un jour je faisais ça, c’est que j’aurais des choses à raconter. 2013 a été une année très perturbante pour moi d’un point de vue émotionnel. Je me suis dit que c’était peut-être le moment d’extérioriser tout ça. Je me suis lancé en essayant d’approcher au maximum de ce que je suis, et non pas de faire un coup marketing. J’ai envie de raconter des choses donc il y a une partie parlée et une partie chantée. IL y a aussi des clips qui accompagnent ce projet, réalisés par mon ami Yan Duffas qui a une vraie sensibilité. Tout ça fait partie de moi, mais n’est pas forcément proche de ce que je fais sur scène. On me demande souvent de faire de la performance et là, j’ai envie d’être dans l’intériorité. C’est l’histoire d’un personnage qui s’appelle Saul et qui traverse différentes époques et à travers ça, raconte la vie d’un homme avec ses failles et ses faiblesses. Et j’en ai beaucoup, donc je peux en dire beaucoup !
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