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Lance Horne — First Things Last (feat. Alan Cumming, Daphne Rubin-Vega, Cheyenne Jackson…)

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Le 30 Jan­vi­er dernier se sont réu­nis au Gar­rick The­atre à Lon­dres des tal­ents du West End et de Broad­way, pour une soirée unique con­sacrée à Lance Horne.

Le nom ne vous est peut être pas fam­i­li­er ; pour­tant c’est Lance qui a par­ticipé étroite­ment au spec­ta­cle solo d’une légende de Broad­way : Alan Cum­ming. En 2009, au Vaude­ville The­atre à Lon­dres, Lance accom­pa­gne son acolyte Alan au piano pen­dant 16 chan­sons, dont deux orig­i­nales dont il est l’au­teur et com­pos­i­teur (« Next to Me » et « Don’t tell me »). Le one-man-show se joue pen­dant une semaine, et un soir après l’une des représen­ta­tions, Lance présente alors Notes Unleashed!, un con­cert réu­nis­sant quelques stars du West End (Han­nah Wadding­ham, Julie Ather­ton, Aneurin Barnard…) qui chantent alors pour la pre­mière fois ses compositions.

Directeur musi­cal, orches­tra­teur, com­pos­i­teur, paroli­er, inter­prète, pianiste clas­sique : Horne est un boulim­ique de tra­vail. Avec pas moins de trois comédies musi­cales en cours d’écri­t­ure, une série de con­certs aux Etats Unis avec Alan Cum­ming au print­emps, un rôle de « Musi­cal Con­sul­tant » sur le film Bur­lesque, et égale­ment un Emmy Award rem­porté il y a trois ans (meilleure chan­son orig­i­nale pour un soap-opera du type Plus Belle La Vie, qui avait fait un épisode musi­cal), il sem­ble jon­gler con­stam­ment entre dif­férents projets.

En 2011, Lance sort son pre­mier album inti­t­ulé First Things Last. Alter­nant mélodies légères et textes pro­fonds, ce disque est à la fois une réus­site quant à son écri­t­ure, com­po­si­tion, et inter­pré­ta­tion. Lance étant un chanteur rel­a­tive­ment bon mais pas excep­tion­nel, il choisit de s’en­tour­er de la crème de Broad­way, du West End et d’ailleurs pour inter­préter son oeu­vre : on y retrou­ve évidem­ment Cum­ming, mais égale­ment Daphne Rubin-Vega (Rent, The Rocky Hor­ror Show), Cheyenne Jack­son (Xanadu, 30 Rock), Bryce Ryness (Hair Broad­way), Aneurin Barnard (Mel­chior dans la ver­sion Lon­doni­enne de Spring Awak­en­ing), Julie Ather­ton (Avenue Q Lon­dres) et quelques (bonnes) sur­pris­es comme Meow Meow, artiste bur­lesque, ou Ric­ki Lake (Tra­cy Turn­blad orig­i­nale dans le film de 1988 de John Waters).

Le résul­tat est un ovni : quelques con­so­nances de théâtre musi­cal, un soupçon de pop sucrée, du jazz, de l’é­mo­tion, de l’hu­mour, la sauce prend immé­di­ate­ment et cer­taines chan­sons devi­en­nent, dès la pre­mière écoute, com­plète­ment addictives.

« Lit­tle White Aspara­gus Blues » (soit Le Blues de la Petite Asperge Blanche) est une chan­son / blague écrite à l’o­rig­ine pour T.R. Knight (Grey’s Anato­my) dans le doc­u­men­taire Aspara­gus! Stalk­ing The Amer­i­can Life (ça ne s’in­vente pas…) rela­tant la dif­fi­culté pour les asperges blanch­es à s’im­pos­er dans une économie où les asperges vertes domi­nent. Finale­ment coupée au mon­tage, la chan­son ici est inter­prétée par Lance Horne lui-même.

Dans le même genre, « Hair­cut » est l’his­toire d’une femme par­ti­c­ulière­ment ent­hou­si­as­mée… par sa coupe de cheveux. Orig­i­nal, cela ne fait pas de doute !

« Amer­i­ca », qui ouvre l’al­bum, est dans un tout autre reg­istre. En abor­dant au sec­ond degré les thèmes du rêve améri­cain, de l’i­den­ti­fi­ca­tion à un pays et du patri­o­tisme, le texte a for­cé­ment une réso­nance par­ti­c­ulière inter­prétée par Cum­ming, écos­sais d’o­rig­ine mais nat­u­ral­isé améri­cain depuis 2008.

« Leap » est une jolie déc­la­ra­tion en faveur du courage, et de la volon­té à sur­mon­ter ses peurs. Emma Williams (Zor­ro, Love Sto­ry) jeune tal­ent du West End, y est par­ti­c­ulière­ment con­va­in­cante à la fois scène et sur le disque.

Han­nah Wadding­ham (Into The Woods, bien­tôt The Wiz­ard of Oz), avec « Last Day on Earth », hérite sans doute de la chan­son la plus pro­fonde de l’al­bum. Le nar­ra­teur ici s’in­ter­roge sur le sens de la vie, et de sa place dans le monde qui nous entoure lors de son dernier jour sur Terre. La mélodie mag­nifique fait très « théâtre musi­cal »… ce n’est pas un hasard. Cette chan­son est issue d’un pro­jet en devenir, une comédie musi­cale inti­t­ulée The Cen­ter. Alors que le pre­mier acte se déroule à New York en 2012, le sec­ond emmène le spec­ta­teur revivre la même his­toire en Egypte en 2012 avant Jésus Christ.

De ce même pro­jet, « In The Name of The Father » est inter­prétée par Bryce Ryness sur le disque mais par Lance lui-même en con­cert (à Lon­dres). Si la puis­sance et la justesse vocale manque sur scène à Lorne face à un habitué de Broad­way comme Ryness, sa sincérité et la beauté du texte (l’his­toire d’un homme face à sa foi) lui per­met de s’en sor­tir avec les honneurs.

Mais la petite per­le de ce disque se nomme « The Lit­tle Prince ». Sous ce titre se cache une satire du livre de St Exupéry « Le Petit Prince » et quelques petites piques à l’en­con­tre des français. Fran­cophile caché, Horne a passé une dizaine d’étés à Paris dans sa jeunesse et en a gardé quelques sou­venirs retran­scrits ici en chan­son (la grippe avi­aire, la canicule de 2003). Com­plète­ment inat­ten­due, « The Lit­tle Prince » arrive sur scène en guise de rap­pel, avec Horne seul au piano rela­tant dans un franglais « so cute » sa haine pour le petit prince et son his­toire (selon ses pro­pres mots) inintéressante.

Sur l’al­bum, la chan­son est inter­prétée par Aman­da Palmer (The Dres­den Dolls) qui avoue, en fin de morceau « en fait j’adore Le Petit Prince, mais je voulais chanter sur cet album ».

Lance Horne sera en con­cert au print­emps au Joe’s Pub (New York) le 7 Mars avant de par­tir en tournée aux Etats Unis pour accom­pa­g­n­er Alan Cum­ming. Out­re The Cen­ter et The $trip, la comédie musi­cale Arts and Crafts est en court d’écri­t­ure avec, entres autres, Jake Shears (Scis­sor Sis­ters) par­mi les auteurs.

A n’en pas douter Horne est un tal­ent à suiv­re et il y a fort à pari­er que ses pro­jets fer­ont par­ler d’eux très prochaine­ment. La qual­ité de ses mélodies, avec leur fausse sim­plic­ité (chaque écoute dévoile de nou­velles sub­til­ités dans un air qui pou­vait sem­bler assez basique au départ) et leur orches­tra­tions très réussies, sont sa grande force. On ne demande qu’une chose : en écouter davan­tage, très vite.

Plus d’in­for­ma­tions : http://www.lancehorne.com
Acheter l’al­bum sur l’i­Tunes Music Store (France) : cliquez ici
MySpace avec quelques maque­ttes des chan­sons en écoute libre : http://www.myspace.com/lancehorne/music