D’après le roman de Soth Polin.
Adaptation et mise en scène: Jean-Baptiste Phou.
Avec : Jean-Baptiste Phou et Élisabeth Bardin
Résumé : Janvier 1979, Paris. Virak, Cambodgien en exil devenu chauffeur de taxi, vient d’avoir un accident sur les quais de Seine. Il en ressort indemne, alors que sa passagère, une touriste anglaise, est grièvement blessée. Pendant que la jeune femme se meurt, notre anti-héros lui confie ses tourments, ses secrets, raconte et revit sa lente et irrémédiable descente aux enfers, intimement liée à l’histoire de sa première patrie, le Cambodge. Journaliste politique, il est persuadé d’avoir précipité la chute du gouvernement qui renversa Sihanouk, ouvrant ainsi la porte aux Khmers rouges dont le monde découvre l’holocauste.
Notre avis : Adapté d’un roman choc de Soth Polin, L’Anarchiste nous plonge dans la tragique histoire du Cambodge à travers les souvenirs d’un chauffeur de taxi cambodgien exilé à Paris. D’anecdotes en confidences, Virak entraîne le spectateur dans son parcours douloureux où un destin personnel se heurte à une des pages d’Histoire les plus sombres du XXe siècle. Jean-Baptiste Phou, auteur de l’adaptation, metteur en scène et comédien, porte sur ses épaules ce texte dense, cruel et tourmenté. Quasiment seul en scène (avec la présence muette mais physique d’Elisabeth Bardin, danseuse), il incarne la complexité d’une certaine génération de Cambodgiens, marquée à la fois par l’atrocité d’un génocide et la culpabilité du survivant (doublée ici par le fait que le protagoniste est convaincu d’avoir participé malgré lui à l’arrivée au pouvoir des Khmers Rouges). Après Cambodge me voici, Phou continue l’exploration de ses origines et de tisser le lien entre le Cambodge actuel et celui du passé.