La Révolution française — Le premier pas de Boublil et Schönberg

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Affiche de La révolution française ©DR
Affiche de La révo­lu­tion française ©DR

La Révo­lu­tion française 1789–1794 (1973). Opéra-rock de Claude-Michel Schön­berg et Ray­mond Jean­not (musique), Alain Bou­blil et Jean-Marc Riv­ière (textes).

Prin­ci­pales chansons 
Français, Français­es ; Qua­tre saisons pour un amour ; Le procès de Louis XVI: Réquisi­toire (Fouquier Tinville) ; Louis XVI exé­cu­tion ; Chouans, en avant ! ; Au petit matin : Marie Antoinette ; Révo­lu­tion. (Final).

Syn­op­sis
Paris gronde au print­emps 1789. Le Tiers-Etat veut amélior­er sa représen­ta­tion face à la Noblesse et au Clergé. Mais Louis XVI reste trop tim­o­ré pour répon­dre aux reven­di­ca­tions qui se font jour. La noble Isabelle de Mont­moren­cy aime Charles Gau­thi­er, député du Tiers-Etat. La révo­lu­tion éclate et elle emporte le jeune cou­ple dans le tour­bil­lon de l’His­toire. Les célèbres événe­ments s’en­chaî­nent : la prise de la Bastille, la Déc­la­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen, Valmy, les chouans, le juge­ment de Louis XVI et la Ter­reur. La Révo­lu­tion française dévore à la fois ses troupes et ses adver­saires. Charles Gau­thi­er est empris­on­né, Isabelle de Mont­moren­cy revient d’ex­il pour le rejoin­dre dans sa cel­lule. L’aube se lève sur leur fin annon­cée et leur espoir d’une révo­lu­tion meilleure.

Le thème
L?opéra-rock de Bou­blil et Schön­berg, épaulés de Jean-Max Riv­ière et Ray­mond Jean­not, revis­ite l’His­toire en chan­sons. Ain­si, les célèbres per­son­nages de la Révo­lu­tion française revivent à tra­vers d’en­traî­nantes mélodies. Les événe­ments sont resti­tués fidèle­ment à tra­vers les per­son­nages fic­tifs de Charles Gau­thi­er et Isabelle de Mont­moren­cy. En plus d’être le pre­mier musi­cal du tan­dem Boublil/Schönberg avant la gloire, l’am­bitieux La Révo­lu­tion française con­stitue la plus agréable leçon d’his­toire du répertoire.

L’his­toire der­rière l’histoire 
Pour Bou­blil et Schön­berg, Il y a eu une vie avant Les Mis­érables à Lon­dres et New-York. Certes Les Mis­érables avait con­nu un éphémère suc­cès à Paris en 1980, avant de tomber dans un oubli auquel seul l’ex­il lon­donien a pu met­tre fin. Mais, aupar­a­vant, La Révo­lu­tion française avait con­nu une bril­lante car­rière, d’abord en disque, puis sur la scène du Palais des Sports de Paris, en 1974. Et quelques titres avaient con­nu une hon­or­able car­rière dans les hit-parades. Une chan­son comme « Chouans, en avant ! » avait d’abord sur­pris par sa tonal­ité réac­tion­naire, puis elle avait séduit.

A une époque où à Paris le musi­cal était dom­iné par des adap­ta­tions de spec­ta­cles anglo-sax­ons, Boublil/Schönberg, aidés de Jean­not et Riv­ière ten­taient le pari du musi­cal à la française. Et l’ex­péri­ence s’est avérée très encour­ageante au vu du suc­cès tri­om­phal ren­con­tré. Ce suc­cès leur a per­mis d’écrire Les Mis­érables quelques années plus tard. L’am­pleur du phénomène s’est estom­pée depuis, mais il est bon de rap­pel­er que La Révo­lu­tion française a été le musi­cal d’une généra­tion. Ceux qui l’ont aimé sont les grands frères/grandes soeurs de ceux qui ont aimé Star­ma­nia (1978), puis ils sont devenus les par­ents de ceux qui appré­cient aujour­d’hui Notre Dame de Paris.

Bou­blil et Schön­berg ont mon­tré, dès ce pre­mier musi­cal com­mun, com­bi­en ils étaient attachés à des per­son­nages hum­bles hap­pés par des événe­ments his­toriques. Ils renou­velleront cette approche, avec les suc­cès que l’on con­naît out­re-Manche et out­re-Atlan­tique, dans leurs oeu­vres suiv­antes (Les Mis­érables, Miss Saï­gon, Mar­tin Guerre).

Ver­sions de référence 
Le con­cept-album de 1973 est aujour­d’hui réédité en ver­sion col­lec­tor avec livret et bande dess­inée de l’époque : un Bou­blil & Schön­berg de plus indis­pens­able dans sa CDthèque !

Les spec­ta­teurs des représen­ta­tions de 1998 de La Révo­lu­tion française par la troupe ama­teur de théâtre musi­cal de Fro­men­tine (85 Vendée) ont pu acquérir le CD des représen­ta­tions. Celui-ci con­stitue un témoignage plus qu’in­téres­sant de la part de pas­sion­nés de cet opéra-rock, joué avec l’aval des auteurs.