La Framboise Frivole — L »esprit frivole de la Framboise

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de gauche à droite : un félin non identifié, Peter Hens et David Laisné ©DR
de gauche à droite : un félin non iden­ti­fié, Peter Hens et David Lais­né ©DR
Com­ment est née La Fram­boise Frivole ?
Après qua­tre ans de vio­lon­celle au Con­ser­va­toire de musique d’An­vers, j’ai obtenu la « médaille d’or du gou­verne­ment ». Après l’ex­a­m­en, on a rejoué le même con­cert chez moi mais de façon très drôle en changeant tous les thèmes et les notes. J’ai tou­jours eu dans les gènes cette envie de m’a­muser avec la musique. Un jour, c’é­tait qua­tre heures du matin, on était en train de pré­par­er notre pre­mier spec­ta­cle et le pianiste me dit « mais on n’a pas de nom », alors j’ai répon­du « La Fram­boise Friv­o­le » ! Ca m’est venu comme ça, je ne sais pas pourquoi et depuis c’est resté.

Par­lez-nous de votre spec­ta­cle actuel Con Moto. Quel en a été le point de départ ?
Depuis six ans que nous venons en France, on a tou­jours été bien accueil­lis et ça a bien marché. Alors pour notre deux­ième spec­ta­cle ici, je voulais créer quelque chose spé­ciale­ment pour la France. L’idée de base c’é­tait de trou­ver une chan­son que tout le monde con­naît. Et là, grâce à notre pro­duc­teur Dominique Dumont de Poly­folies, on a trou­vé « La mère Michel qui a per­du son chat » ! Moi qui suis d’An­vers, je ne la con­nais­sais pas du tout. A par­tir de là, tout a commencé.

Pourquoi avoir pris Salieri comme « héros » récur­rent de votre spectacle ?
Parce que c’est lui qui a inven­té le riz dans les sal­ières ! (rires). En fait, j’ai pen­sé à Salieri parce que c’est un com­pos­i­teur pas con­nu qui a quand même écrit de jolies musiques. Comme per­son­ne le con­naît, je dis que c’est un acteur qui jouait le méchant dans le film Amadeus. Ca, tout le monde l’a vu ! Et puis comme on avait déjà « La mère Michel » et qu’on cher­chait un fil rouge pour reli­er les dif­férentes pièces de musique du spec­ta­cle, j’ai eu l’idée de cette his­toire de Salieri qui a per­du son chat et qui en a fait une oeuvre !

A ce pro­pos, com­ment avez-vous choisi ces dif­férents morceaux de musique ?
Ce n’est pas vrai­ment un choix. On peut avoir des idées en restant der­rière un bureau comme par exem­ple le med­ley des « Ave Maria » que j’avais depuis longtemps en tête, mais c’est très dur. Je préfère pren­dre des par­ti­tions, com­mencer à les jouer et puis trou­ver comme ça un autre thème ou un autre arrange­ment qui va bien avec et ain­si de suite. Quand on trou­ve un truc qui nous fait rire, on sait que ça va marcher avec le pub­lic aus­si. C’est en jouant la musique que vien­nent les idées, c’est beau­coup plus vivant et agréable de tra­vailler comme ça.

Dans votre spec­ta­cle, vous mélangez tous les styles de musique, du clas­sique au hard rock en pas­sant par Julio Iglesias.
Oui, c’est ça l’idée de La Fram­boise Friv­o­le. Moi j’ai d’abord fait des études clas­siques, chant et vio­lon­celle, et puis après j’ai eu envie de pass­er au jazz et à la var­iété parce que ça m’in­téres­sait beau­coup. Pour David (Lais­né), c’est la même chose, après ses études clas­siques il s’est spé­cial­isé dans le jazz et la sal­sa. On aime tous les styles, la musique c’est de la musique, quand ça donne de l’én­ergie c’est bien. Même Julio Igle­sias, surtout quand on le fait chanter « Quand Mar­got dégrafait son cor­sage pour don­ner la gougoutte à son chat… » !

Y’a t’il des « puristes » qui vous reprochent ce mélange des gen­res et de touch­er ain­si au car­ac­tère sacré de la musique classique ?
Ils doivent sans doute exis­ter mais l’a­van­tage c’est qu’on ne les ren­con­tre jamais ! Nous, on s’a­muse vrai­ment en jouant de la musique…même clas­sique. Nos plus grands fans sont comme nous, ce sont de vrais musi­ciens clas­siques qui ne se pren­nent pas au sérieux. Il y en a telle­ment qui se pren­nent plus au sérieux que la musique qu’ils jouent pour se prou­ver qu’ils sont des génies ! C’est les mêmes qui dis­ent « Le pub­lic aujour­d’hui était nul mais moi j’ai fait un effort énorme ».

Vous, au con­traire, vous jouez beau­coup avec le pub­lic, vous le faites par­ticiper très active­ment au spectacle.
Oui et c’est un vrai plaisir. J’ai besoin de sen­tir les réac­tions dans la salle. Il y a un véri­ta­ble échange entre nous. Les gens vien­nent au spec­ta­cle pour sor­tir de leur vie quo­ti­di­enne et à la fin ils se par­lent, ils repar­tent plus heureux. Mais tous leurs prob­lèmes qu’ils lais­sent en par­tant ne restent pas dans la salle, nous on les reçoit et on les ramène à la mai­son. Il n’y a pas que les applaud­isse­ments, il faut aus­si savoir pren­dre les émo­tions du public.

Que nous réserve La Fram­boise Friv­o­le pour le futur ?
Nous sommes en pleine pré­pa­ra­tion d’un nou­veau spec­ta­cle pour la Bel­gique en octo­bre. Cette fois, on s’at­taque à Carmi­na Burana ! C’est un morceau fab­uleux qui donne beau­coup d’idées et de pos­si­bil­ités de vari­a­tions. On peut y rajouter plein d’autres thèmes. Et puis j’aimerais bien un jour qu’on joue toutes les sonates pour vio­lon­celle seul de Bach mais…version Big Band !