Mise en scène Antoine Herbez
Tout public (dès 9 ans)
La flûte enchantée, mise en scène par Antoine Herbez et adaptée par Christian Grau-Stef, est une nouvelle fois à l’affiche. La compagnie Ecla Théâtre propose une version théâtralisée et simplifiée à destination des enfants. Il s’agit de les amener à l’œuvre en mettant l’accent sur de nombreuses scènes parlées (en français) tout en conservant les airs principaux (en allemand). On pourrait d’ailleurs regretter que les moments musicaux aient été considérablement réduits tant les enfants semblent réceptifs aux notes de Mozart. La mise en scène a mis de côté tout l’aspect symbolique de l’œuvre et semble se nourrir d’une inspiration « manga », que ce soit dans les décors, les costumes ou les scènes de combat. Cependant, le côté « power ranger » un peu cheap de Tamino ne semble offusquer que les adultes, de même que le traitement simpliste de certains personnages. On notera également quelques baisses de rythme, essentiellement dans la seconde partie centrée sur l’initiation du Prince et de Papageno, qui pâtit des coupures musicales infligées. Hormis ces défauts qui n’affecteront que les adultes accompagnants, cette Flûte enchantée tient tout à fait ses promesses et, si l’on en croit les réactions dans la salle, remplit parfaitement ses objectifs. Il y a de l’humour, de l’action, des personnages hauts en couleur et des effets magiques qui produisent le meilleur effet sur les jeunes spectateurs. Ces derniers sont très réactifs et restent captivés durant tout le spectacle. Cinq musiciens sont intégrés à la distribution et prouvent, s’il en était besoin, qu’il vaut mieux une petite formation qu’une bande son. Parmi les artistes, Ronan Debois est plébiscité par le public pour sa prestation dans le rôle de Papageno. Il est juste, drôle, espiègle mais aussi touchant. Il devient, dès les premières scènes, le héros du spectacle. Il est accompagné d’une troupe qui ne démérite pas et qui offre un opéra allégé d’extrêmement bonne qualité pour de jeunes spectateurs qui, à l’instar du Prince, ressortent de la salle réjouis après une véritable initiation au genre.