
Dernier volet de la trilogie Tchekhov pour cette saison au théâtre de l’Athénée, cette version de La cerisaie mise en scène par Paul Desveaux est une totale réussite. La scénographie, les costumes, les lumières permettent au spectateur tant d’entrer dans l’univers et du dramaturge que dans celui du metteur en scène. Et lorsque les comédiens paraissent et commencent à jouer cette partition délicate et non dénuée d’humour, le plaisir s’installe.
Cette cerisaie, propriété gigantesque qui menace d’être vendue, concentre les passions, les espoirs, les drames. La maison, le jardin, comme autant d’éléments que l’on retrouve, que l’on ne veut pas quitter et pourtant… Misant sur un parti pris crépusculaire, avec quelques teintes vives de ci de là, le metteur en scène nous invite à entrer dans ce monde évanescent, en une sorte de rêve éveillé pour évoquer l’intime de chacun des personnages. Dernière pièce de Tchekhov, La cerisaie est une oeuvre maitresse, servie ici par une troupe impeccable.
Les puristes pourront rouspéter (après tout, ils sont là pour ça) au sujet d’un traitement un rien iconoclaste, comme par exemple celui de l’acte 3. En effet, Gainsbourg s’invite chez Tchekhov et l’on est séduit. D’ailleurs tout cet acte est traité comme une comédie musicale, avec chants et danses, sans pour autant que le texte en soit affecté. Voilà qui renforce l’utilisation déjà remarquable de la musique, qui habille littéralement cette histoire, composée par Vincent Artaud. A découvrir !
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page du théâtre de l’Athénée.