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La Botte secrète (Critique)

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Opéra bouffe de Claude Terrasse
Livret de Franc-Nohain
Mise en scène : Pierre Guillois
Direc­tion musi­cale : Christophe Grapperon
Avec la com­pag­nie Les Brig­ands (Diana Axen­tii, Christophe Crapez, Vin­cent Deli­au, David Ghi­lar­di, Vin­cent Vantyghem)
Choré­gra­phie, assis­tante mise en scène : Stéphanie Chêne
Lumières : Christophe Forey
Orches­tra­tion : Thibault Perrine
Scéno­gra­phie : Flo­rence Evrard
Cos­tumes : Axel Aust
Maquil­lages et coif­fures : Cather­ine Nicolas
Assis­tante cos­tumes : Camille Pénager

« Les égouts ne sont plus dans votre nature ? »
Quel pied ! Un pied si énorme qu’on serait prêt, pour le retrou­ver, à toutes les extrémités. Fort heureuse­ment, il a lais­sé sa mar­que sur le roy­al postérieur du prince de Comagène, ce qui facilite les recherch­es. Mais si on trépigne de le retrou­ver, c’est que ce pied était assor­ti d’une main… Laque­lle a lais­sé à la princesse un sou­venir impériss­able, en explo­rant les régions les plus reculées de sa gra­cieuse anatomie… De quoi men­er enquête chez tous les chausseurs de Paris, au risque de se frot­ter au pas­sage à des indi­vidus de tout poil. Avec le met­teur en scène Pierre Guil­lois, Les Brig­ands retrou­vent les auteurs du Temps des Croisades. Fidèles à leur goût pour des pièces oubliées ou mécon­nues, ils se glis­sent cette année dans La Botte secrète de Franc-Nohain et Claude Ter­rasse, fan­taisie bur­lesque et volon­tiers égril­larde, qui exam­ine tout en légèreté les rap­ports de classe. L’occasion pour la com­pag­nie de célébr­er ses dix ans en musique, avec quelques sur­pris­es en vue. Fam­i­liers de l’Athénée depuis 2002, Les Brig­ands sor­tent leur pro­pre botte secrète : ils vous invi­tent à décou­vrir, au débot­té, leurs coups les plus impa­ra­bles et les plus inat­ten­dus. On peut pari­er qu’ils fer­ont mouche !

Notre avis : 10 ans déjà que la Com­pag­nie les Brig­ands enchante pour la péri­ode de Noël le théâtre de l’Athénée avec des per­les du théâtre musi­cal redé­cou­verte pour l’occasion. Grâce aux tal­ents con­jugués de toute la troupe Phi-Phi, Barbe Bleue, Arsène Lupin ban­quier, Ta bouche, Toi c’est moi, Au temps des croisades,… Autant de plaisirs partagés. Aujourd’hui il est donc ques­tion d’une botte secrète, opérette courte au livret dessalé (écrit par Franc Nohain, égale­ment auteur du déli­cieux et épicé livret de l’Heure espag­nole, mis en musique par Rav­el). L’intrigue tient dans une boîte à chaus­sures : le prince tient à décou­vrir celui qui, dans les trans­ports en com­mun, lui a don­né un coup de pied au der­rière (il en garde encore la trace). Quant à sa com­pagne, elle souhaite égale­ment décou­vrir l’agresseur avec qui elle aurait volon­tiers une aven­ture. Quipro­quo sur l’identité de cet incon­nu qui se révèle être un… égouti­er parisien bien plus à l’aise dans ses bottes de tra­vailleur que dans les souliers ver­nis de la bonne société. Une pochade sans pré­ten­tion, donc, mise en scène avec entrain et tout ce qu’il faut d’humour par Pierre Guil­lois, dont nous avions pu appréci­er les facéties au théâtre du peu­ple de Bus­sang. Le cast­ing est impec­ca­ble tout comme l’orchestre, tou­jours dirigé avec Christophe Grap­per­on, totale­ment en phase avec l’état d’esprit et de l’oeuvre et de la compagnie.

Et comme La botte secrète ne dure qu’une heure, les Brig­ands offrent au pub­lic, qui en rede­mande, une « revue sur­prise » qui reprend des airs de spec­ta­cles pro­posés durant cette décen­nie ou d’autres, inédits mais tous exhumés du réper­toire. 17 tal­ents sur scène, voilà qui fait plaisir à voir et à enten­dre. Joyeux anniver­saire, donc, à toute la troupe, en espérant avoir l’occasion de souf­fler ensem­ble les bou­gies du 20ème anniversaire !

Pour plus d’informations sur les représen­ta­tions à l’Athénée, cliquez ici.

Et pour tout savoir sur la com­pag­nie les Brig­ands (et notam­ment les dates des tournées), vis­itez leur site.