Livret : Henri Meilhac
Livret : Ludovic Halévy
Direction musicale : Lorenzo Viotti
Mise en scène et Scénographie : Giorgio Barberio Corsetti
Mise en scène, scénographie et vidéo : Pierrick Sorin
Costumes : Cristian Taraborrelli
Chorégraphie : Raphaëlle Boitel
Lumières : Gianluca Cappelletti
Distribution
Hélène, reine de Sparte : Gaëlle Arquez
Pâris (2,4,8,10,15,17,19&21/06) : Merto Sungu
Pâris (6,12,14 mat, 22/06) : Jesus Leon
Oreste, fils d’Agamemnon : Kangmin Justin Kim
Ménélas, roi de Sparte : Gilles Ragon
Calchas, Grand Augure de Jupiter : Jean-Philippe Lafont
Agamemnon, roi des Rois : Marc Barrard
Achille, roi de Phtiotide : Mark van Arsdale
Ajax I, roi de Salamine : Raphaël Brémard
Ajax II, roi des Locriens : Franck Lopez
Loena : Rachel Redmond
Bacchis : Jennifer Michel
Partœnis : Je Ni Kim
Orchestre : Orchestre Prométhée
Résumé : Offenbach, l’une des personnalités les plus connues du Second Empire, étend davantage son influence avec La Belle Hélène. Jouée dans le monde entier dès sa création en 1864, cette parodie de l’Antiquité gréco-latine (tout comme Orphée aux Enfers en 1855) revisite avec humour, non sans critique et satire, le règne de Napoléon III.
Qui mieux que le duo Corsetti – Sorin saura souligner et mettre en scène les jeux de mots, traits d’esprit et autres anachronismes dont regorge le livret ? Après avoir mis en gags un opéra de Rossini (La Pietra del paragone) ils poursuivent leur théâtre d’illusion à la Méliès.
Douze ans après la version de Laurent Pelly, dirigée par Marc Minkowski, La Belle Hélène revient dans une nouvelle production.
Créé le 17 décembre 1864 au Théâtre des Variétés
Notre avis : Pour cette nouvelle mise en scène de La Belle Hélène, Giorgio Barbiero Corsetti et Pierrick Sorin reprennent le procédé de projection vidéo qu’ils avaient déjà utilisé avec tant de succès dans La Pietra Del Paragone (au Théâtre du Châtelet saison 2006–2007). Les interprètes jouent sur un plateau nu, dépouillé de tout décor devant des caméras, des maquettes de décors présentes à l’avant-scène sont filmées et le tout est réuni par incrustation sur des écrans géants. Cela donne une Belle Hélène kitsch à la sauce telenovela très amusante et la différence entre la réalité du tournage, avec tous ses trucages, et le rendu sur les écrans est étonnante.
La réalisation fourmille de bonnes idées, mais malheureusement le principe s’essouffle assez vite. L’originalité du procédé se télescope avec la fantaisie du livret de Meilhac et Halévy et les effets comiques ont tendance à s’annuler. La mise en scène se repose plus sur la forme que sur le fond et en oublie de nous raconter une histoire. Il semblerait que l’essentiel de l’action dans les solos et les duos ait été confié à l’excellent comédien Julien Lambert, qui est très juste dans toutes ses actions, le problème, c’est que ce qu’il fait n’a aucun rapport avec ce que nous chantent les solistes. Il en résulte un parasitage des différents airs et la compréhension en pâtit. Un des rares partis pris assumés est l’intervention à plusieurs reprises de personnages extravertis caricaturaux d’un goût douteux.
La production vaut surtout pour la qualité de ses interprètes. La voix de Gaëlle Arquez (Hélène) est sublime, sa diction parfaite et la présence scénique de Jean-Philippe Lafont (Calchas) est impressionnante. Ils incarnent vraiment leurs personnages et tiennent à eux deux le spectacle de bout en bout. Autour d’eux, Gilles Ragon (Ménélas) et Marc Barrard (Agamemnon) sont tous deux excellents, pleins d’énergie et de fantaisie. Une pointe de déception vient du côté de Merto Sungu (Pâris) dont la diction est aléatoire et la voix manque de brillant et de Kangmin Justin Kim (Oreste) dont on ne comprend quasiment aucune syllabe. Sur l’ensemble de la distribution, les chanteurs non francophones semblent ne pas toujours comprendre ce qu’ils disent et ont beaucoup de mal dans les scènes parlées.
Le chœur est brillant, l’orchestre est dynamique et ils restituent à merveille l’esprit joyeux d’Offenbach.
On est ravi de découvrir ou redécouvrir le solo de Pâris de l’acte II et « Le jeu de l’oie » intégralement chanté, parties musicales coupées par Offenbach qui avaient déjà été rétablies dans la production du Châtelet de 2000 mais qui restent rarement présentées au public.