Alain Marcel
Notre première réaction, c’est qu’on est tous fous de bonheur !
J’ai eu ma première nomination à la toute première édition des Molières, il y a 23 ans. Depuis, je suis reparti quatre fois bredouille et j’étais prêt à suivre le même chemin cette année !
Ce qui est agréable, c’est de remporter ce Molière sur une création plutôt que sur une adaptation comme La Petite boutique des horreurs ou Peter Pan [NDRL : spectacles que Alain Marcel a adaptés et mis en scène].
Sarah est un projet qui s’est fait en tellement d’étapes, tellement d’années, comme autant d’examens successifs, et ce Molière nous amène de la force ainsi que la certitude de la faisabilité d’une reprise.
Il va beaucoup nous aider et aider les projets suivants. Si j’avais un voeu à formuler, c’est qu’avant mes 70 ans, on me donne des moyens comparables à ceux que j’avais avant (ou presque) et qui me permettraient de monter un spectacle avec orchestre, six à douze comédiens, des costumes et des décors.
En tout cas, aujourd’hui, L’Opéra de Sarah est en très bonne voie pour une reprise au Rond-Point et une création de la deuxième partie au cours de la saison 2010–2011.
Jérôme Pradon
Ca fait chaud au coeur que la profession couronne un spectacle qui a eu des problèmes commerciaux, qui n’a pas bien marché, où le public n’a pas été au rendez-vous, un peu comme s’ils enfonçaient le clou en disant : » vous voyez, vous avez raté ça ! » (rires). On est parti de rien, personne ne voulait de ce spectacle, on a eu du mal à l’imposer, alors, terminer par un Molière fait extrêmement plaisir et nous conforte dans l’idée qu’on est sur la bonne voie. Il donne une belle réputation pour le prochain stade, quand on fera enfin l’intégrale.
Grégory Antoine
Je suis évidemment extrêmement heureux ! Heureux d’abord pour ce formidable créateur qu’est Alain. J’ai la chance de travailler à ses côtés depuis seize ans et la qualité de notre complicité rend maintenant notre collaboration très agréable et — j’espère — efficace. Ce qu’il dit à mon propos est extrêmement touchant et je suis très fier de tenter d’être, comme il le dit, « son bras droit et sa jambe gauche » (pas trop gauche, j’espère !).
Heureux ensuite d’avoir travaillé avec Jérôme qui a assumé avant tant de talent et d’énergie ce rôle incroyablement improbable. Heureux également d’avoir retrouvé Damien [NDRL : Roche, pianiste] qui a su si bien transcender les idées et les rêves d’Alain pour créer un accompagnement si précis et inventif.
J’ai enfin une pensée pour Hervé Lombard [NDLR : responsable du son] sans qui ce spectacle ne serait pas arrivé si clairement aux oreilles du public.
Je me réjouis de commencer le travail sur l’intégrale alors, comme Alain le fait dire à Sarah : « Please, please forget me not (…) Nous nous retrouverons bientôt… n’est-ce pas ? ».