Chansons et musique de Joseph Kosma
Textes de Jacques Prévert, Raymond Queneau, Jean-Paul Sartre…
Avec Clémentine Bourgoin, Renaud Boutin et Françoise Tillard
Résumé : Camarades! Brisons nos chaînes, unissons-nous et marchons vers le théâtre pour grossir les rangs de cette manifestation musicale où défileront dans le plus complet désordre : un ouvrier en grève, quelques miséreux en grève de la faim, trente écoliers en grève de bonnet d’âne, deux ou trois filles de joie en grève de joie, un évêque en grève de foi, des enfants en grève de famille, Louis XIV en grève de soleil, un geôlier en grève de chaînes, des musiciens en grève du silence, personne en grève de rien (et vice-versa), un Sultan en grève de bourreau, un poète en grève de rimes et bien sûr le raton laveur en grève d’inventaire.
Notre avis: KosmAnarchie est une œuvre très poétique qui pendant une heure quinze nous plonge dans un rêve à la fois grave et léger, beau et tragique. Les textes de Jacques Prévert, Raymond Queneau ou encore Jean-Paul Sartre sont réunis dans un ensemble hétéroclite mais cohérent qui nous fait évoluer d’un thème à un autre sans heurt. On se laisse embarquer dans un univers de révolte politique, écologique ou sociétale, d’humour noir et d’absurdité par des comédiens investis qui jouent avec beaucoup de conviction. Avec une diction impeccable, ils donnent énormément de sens et d’ampleur à chaque texte qu’il soit dit ou chanté. La mise en scène est très précise, elle joue intelligemment de la quasi absence de décor et de la multiplicité des accessoires pour créer une esthétique particulière qui donne l’impression de rentrer dans un tableau vivant imaginé par René Magritte.
Musicalement, le plaisir est entier. La musique de Joseph Kosma correspond parfaitement aux voix chaleureuses de Clémentine Bourgoin et Renaud Boutin et l’accompagnement au piano de Françoise Tillard est impeccable. Les timbres sont beaux et la variété des formations (solos, duos ou trios, accompagnés ou a cappella, récité ou chanté) donne beaucoup de dynamisme à la pièce. Tout dans la mise en scène, la scénographie et l’interprétation sans faille contribue à faire de ce rêve un voyage qui s’adresse autant à ceux qui connaissent l’univers de Prévert et Kosma qu’à ceux qui le découvrent.