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Kiss Me, Kate (Critique)

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Kiss Me, Kate
Direc­tion musi­cale : David Charles Abell
Mise en scène : Lee Blakeley
Décors : Charles Edwards
Cos­tumes : Brigitte Reiffenstuel
Choré­gra­phie : Nick Winston
Orchestre : Orchestre de Cham­bre de Paris

Avec David Pittsinger (Fred Gra­ham), Francesca Jack­son (Lois Lane), Alan Burkitt (Bill Cal­houn), Chris­tine Buf­fle (Lil­li Vanes­si), Jas­mine Roy (Hat­tie), Fela Lufade­ju (Paul), Mar­tyn Ellis (First Man), Daniel Robin­son (Sec­ond Man) and Jack Har­ri­son-Coop­er, Thier­ry Picaut, Joe Sher­ri­dan, Dami­an Thantrey, Franck Vin­cent, Thomas Boutili­er, Ryan-Lee Sea­ger, Sean Lope­man, John Paval, Lydie Alber­to, Emi­ly Apps, Cather­ine Aron­del, Fiona Bit­mead, Elisa Doughty, Wayne Fitzsim­mons, Gré­go­ry Gar­rel, Rebec­ca Jayne-Davies, Franck Lopez, Anjali Mehra, Mol­ly McGuire, Eddie Myles, Lucy Page, Char­lotte Anne Steen and Lau­ren Van Kempen.

Résumé : Dernier suc­cès majeur de son com­pos­i­teur et pre­mier musi­cal à avoir obtenu un Tony Award en 1949, dotée d’un livret shake­spearien hila­rant et d’une par­ti­tion enlevée, Kiss Me, Kate (Embrasse moi, chérie) est la comédie musi­cale par excellence.

Quand l’idée de trans­former une pièce de Shake­speare en comédie musi­cale s’avère plus com­pliquée que prévu… Un célèbre met­teur en scène engage son ex-femme, au fort tem­péra­ment, pour le rôle-titre de La Mégère apprivoisée. S’ensuivent des chas­sés croisés amoureux et d’amusantes péripéties, l’un des acteurs de la pièce étant notam­ment pour­suivi pour dettes de jeu par des gang­sters jusque sur scène… Du théâtre dans le théâtre à son meilleur, porté par­les sub­limes chan­sons de Cole Porter chan­tées et dan­sées sur des airs mêlant le jazz à des pas­tich­es vir­tu­os­es de valse viennoise.

 Notre avis : Sai­son après sai­son, le Théâtre du Châtelet con­tin­ue tran­quille­ment mais sûre­ment à pro­pos­er au pub­lic parisien de (re)découvrir des grands clas­siques du musi­cal améri­cain. Dans une veine plus jazz et plus légère que les Rodgers et Ham­mer­stein ou Sond­heim pro­posés précédem­ment, le Kiss Me, Kate de Cole Porter, créé en 1948 à Broad­way, nous entraîne dans un élé­gant voy­age dans les années 40, en com­pag­nie d’une troupe jouant leur ver­sion de La Mégère Apprivoisée de Shakespeare.
S’éloignant des ors siamois du King & I et de la som­bre forêt de Into The Woods, le met­teur en scène Lee Blake­ley s’aven­ture dans un univers plus col­oré, plus lumineux et beau­coup plus chaleureux. Les cos­tumes de Brigitte Reif­f­en­stuel comme les décors de Charles Edwards sont une réus­site et offrent un écrin sophis­tiqué aux rela­tions tumultueuses entre Fred, comé­di­en et met­teur en scène, et Lil­li, sa parte­naire de scène et ex-femme, inter­prétés avec charisme et piquant par David Pittsinger et Chris­tine Buf­fle, assumant avec joie, muflerie et caboti­nage. A leurs côtés, Alan Burkitt et Francesca Jack­son dans les rôles de Bill, joueur invétéré et Lois, sa poupée blonde, ne dépareil­lent pas et appor­tent une dose sup­plé­men­taire d’hu­mour. Le pre­mier nous grat­i­fie d’un épatant numéro de cla­que­ttes, tan­dis que la deux­ième nous charme de son tim­bre (et nous rap­pelle com­bi­en on l’avait appré­ciée sur cette même scène du Châtelet, notam­ment dans le rôle de Petra dans A Lit­tle Night Music). Il serait injuste de ne pas citer le duo comique des gang­sters, Mar­tyn Ellis et Daniel Robin­son, qui met­tent le pub­lic à leurs pieds avec leurs appari­tions cocasses.

S’il y a des baiss­es de rythme liées à des longueurs inhérentes à l’œuvre (les scènes « shake­speari­ennes » ont sou­vent moins de saveur que les scènes de couliss­es et ont par­fois ten­dance à s’étir­er), on retrou­vera le peps dans les tableaux de groupe emmenés par les choré­gra­phies de Nick Win­ston. Enfin, encore une fois, David Charles Abell dirige avec son exper­tise l’Orchestre de Cham­bre de Paris, cette très belle par­ti­tion (restau­rée par Abell et son co-édi­teur Seann Alderk­ing) com­prenant des stan­dards tels que « Too Darn Hot », « So In Love » ou encore « Always True To You In My Fash­ion » : l’oc­ca­sion de redé­cou­vrir, tant dans les mélodies que les lyrics, le charme bril­lant et l’e­spiè­g­lerie badine de ce génie que fut Cole Porter.