D’après Souvenirs retrouvés de Kiki de Montparnasse
Mise en scène : Jean-Jacques Beineix
Chansons : Frank Thomas
Musique : Reinhardt Wagner
Avec : Héloïse Wagner
Accompagnée par : Rémi Oswald ou Jean-Yves Dubanton et Rodrigue Fernandes
Assistante mise en scène : Manon Elezaar
Chorégraphie : Corinne Devaux
Vidéo : Christian Archambeau / Jean-Jacques Beineix
Montparnasse, années 20, l’atelier d’un peintre, une femme enfile ses bas… Elle se souvient : Kiki de Montparnasse, « Modèle » d’une révolution qui impose de nouveaux critères à l’art et au monde. Kiki de Montparnasse, effrontée, libre, pose nue pour les peintres Fujita, Modigliani, Soutine… Elle chante, peint, danse, anime des soirées de folie. Man Ray, l’œil exercé, « trouve son physique irréprochable de la tête aux pieds », il en fait son égérie, elle, son amant. En un cliché, il l’immortalise. Kiki croise les poètes, les écrivains du temps, Hemingway devient son ami. De la Coupole à la Rotonde, du Jockey au Bar Dingo, muse amoureuse endiablée, de New-York à Berlin, Kiki s’étourdit, brûle sa vie et trace en lettres d’or le destin d’une légende du Montparnasse. Portrait kaléidoscopique de la Reine du Montparnasse, joué, chanté, dansé, de la bohème à la descente aux enfers !
Notre avis : Depuis son enfance en Bourgogne jusqu’à son dernier souffle à Paris, c’est un monologue qui nous est offert, celui d’une jeune femme aux proportions et au visage agréables, affamée, bouillonnante, aimante, aimée, rejetée… qui aura côtoyé dans le Montparnasse bohème de l’entre-deux-guerres des artistes et des intellectuels réputés ou qui le sont devenus. À cette juxtaposition chronologique de tranches de vie pourtant pittoresques, il nous aura manqué plus de profondeur dans la succession des numéros ainsi qu’une mise en relief capable de nous faire comprendre ce qu’avait d’extraordinaire, dans le contexte historique et au milieu du cercle des célébrités qu’elle aura inspirées, cette grandeur et décadence d’une pauvre fille parvenue à la gloire et à ses excès (surpoids, alcoolisme, drogue). Peut-être les Souvenirs retrouvés signés Kiki et dont s’inspire la narration ne permettaient-ils que de dessiner un portrait morcelé, qui laisse de fait comme un goût d’inabouti à la trame.