
Enfance en Nouvelle Calédonie
Dès son plus jeune age, Khémy Ferrey ne désirait qu’une chose : chanter ! A 4 ans et demi, elle participe à son premier radio-crochet en chantant une comptine canaque, et se retrouve sélectionnée pour représenter la Nouvelle Calédonie au Japon. Emissions de variétés, tournée pour un spectacle de danse tahitienne, synchronisation de dessin animé, tournages pour le cinéma français, Khémi enchaîne les expériences avec une aisance déconcertante. A 7 ans, elle rencontre Gérard Depardieu à l’occasion du tournage de Mon oncle d’Amérique et en garde un très joli souvenir. « Dans la première scène que nous avions tournée ensemble, Gérard piquait une crise de nerfs devant moi. Il était tellement inquiet à l’idée de me faire peur, qu’entre chaque prise il me rassurait en me disant que, dans la vie, il n’était pas ainsi, et qu’il adorait les petites filles ! ».
A la découverte de la comédie musicale
Khémi découvre la comédie musicale à 17 ans en intégrant la troupe des Misérables. « Je n’avais aucune idée de ce qu’était une comédie musicale, je suis allée au casting surtout pour voir les producteurs en chair et en os. Lors de la première audition, j’étais donc très décontractée et j’ai interprété une chanson inconnue du grand public. A ma grande surprise, on m’a tendu une partition en me disant « à demain ! ». J’ai réalisé seulement à ce moment précis que j’avais une chance d’intégrer le spectacle. Mes jambes se sont dérobées. Je me suis écroulée dans le couloir ! Au total, j’ai passé dix auditions et j’ai finalement été retenue pour la doublure du rôle d’Eponine. » La rigueur anglo-saxonne est l’un des éléments qui a marqué le plus la chanteuse. « J’ai aussi appris, lors des représentations, à utiliser l’émotion de la journée pour donner vie au personnage, il ne faut pas lutter contre, il faut au contraire se servir de son ressenti pour faire vivre son personnage. » Cette expérience lui a été précieuse par la suite pour interpréter Eponine en Allemagne. « Pour passer l’audition, j’ai appris par coeur tous les textes et toutes les chansons en phonétique en une semaine ! Au début, j’avoue que ce fut difficile, je ne parle pas un mot d’allemand, mais au fur et à mesure, j’ai pris plaisir à faire sonner les consonnes germaniques. »
Suivront d’autres expériences comme Thorsilve en Angleterre et en Belgique.
De Parce que je vous aime à Maria
Après le succès de Tintin et le Temple du Soleil en Belgique, Khémi faisait partie de la troupe retenue pour jouer le spectacle à Paris. L’annonce de l’annulation de Tintin, alors que la saison artistique avait déjà commencé, fut un réel choc. « J’ai vécu deux jours très difficiles car je ne m’attendais pas à l’annulation pure et simple du spectacle. Ensuite, j’ai saisi mon téléphone et j’ai composé tous les numéros de mon agenda en expliquant ma situation aux gens du métier. Finalement, j’ai eu l’opportunité d’effectuer des remplacements de galas, j’ai dû apprendre une dizaine de spectacles, ce qui m’a permis d’élargir mon répertoire à d’autres styles comme la variété française. J’ai participé à Parce que je vous aime que nous avons joué à la Nouvelle Eve. J’ai beaucoup apprécié cette expérience très interactive avec le public. Puis, j’ai décroché le rôle de la Vierge Marie dans Maria. De prime abord, j’étais très impressionnée d’interpréter Marie et je ne savais pas trop comment m’y prendre, elle a un côté très mythique. J’ai réalisé ensuite que c’était avant tout une femme qui avait perdu un enfant et son image m’est apparue soudain humaine et accessible. »
Singin’ in Paris
Singin’ in Paris est un spectacle thématique reprenant les plus belles chansons françaises. Chaque soir, le public pourra entendre un duo composé d’un chanteur et d’une chanteuse, accompagné par un(e) pianiste. Khémi chantera en duo avec Thomas Boissy et sera accompagnée par Christine Lajarrige. « Je connaissais très peu les chansons françaises , c’est une nouvelle expérience pour moi, basée essentiellement sur l’interprétation des personnages. Nous travaillons d’abord musicalement avec Christine Lajarrige, la pianiste, ce qui me permet d’étayer mon personnage. Nous bénéficions d’une liberté assez exceptionnelle qui nous permet de nombreuses digressions musicales, mais je n’en dis pas plus ! »
La composition et des projets en vue
Si l’envie de se tourner vers le théâtre l’attire de plus en plus, c’est la composition qui occupe pour le moment l’esprit de Khémi. « Je compose actuellement une musique de documentaire en collaboration avec Paul Farges. J’adore cet exercice ! Je chante sur les images et Paul me guide, me suit avec ses instruments. Je donne des idées de sonorités, nous improvisons sur un accord, c’est très ludique ! »
Enfin, Khémi compose également des chansons qu’elle aura sûrement l’occasion d’interpréter à l’automne prochain, à l’occasion de son tour de chant : Légendes.