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Julie Victor se fait une scène !

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Julie Victor (c) Ledroit-Perrin
Julie Vic­tor © Ledroit-Perrin

Julie Vic­tor, ces dernières années, on a pu vous voir dans des spec­ta­cles musi­caux de grande enver­gure comme Cabaret ou Rab­bi Jacob. Quel sou­venir gardez-vous de ces productions ?
Cabaret
, c’é­tait juste dingue… C’est mar­qué au fer rouge, c’é­tait un chal­lenge énorme ! Appren­dre à jouer du saxo, jouer, danser, se sur­pass­er chaque jour à un rythme d’en­fer toutes les semaines, se couper les cheveux, se laiss­er pouss­er les poils ! Un vrai tra­vail sur la féminité de l’époque… Le tra­vail avec les Améri­cains a fait que j’abor­de la scène d’une manière com­plète­ment dif­férente, le rap­port au corps, le tra­vail sur la pudeur et l’im­pudeur, les rac­cords per­ma­nents pour ne pas décaler et jouer tou­jours la sit­u­a­tion avant tout, les choré­gra­phies sans arrêt « net­toyées », la direc­tion d’ac­teurs tou­jours suiv­ie, bref … ça fait du bien, et c’é­tait nouveau.
Euh… Rab­bi Jacob… de grande enver­gure ? Le mot est un peu fort, non ? Ca aurait pu, l’équipe artis­tique était for­mi­da­ble, et j’y ai fait des ren­con­tres très chou­ettes, mais il n’y a pas eu la magie… C’est vrai­ment dom­mage, mais quand on signe un con­trat, on ne sait pas tou­jours dans quoi on s’embarque. Ce que je sais, c’est que c’est chic de pren­dre l’as­censeur pour aller sur scène, mais je n’aime pas le Palais des Con­grès ! C’est une salle inhu­maine pour ce genre de spec­ta­cle, on est coupé du pub­lic, on ne sent rien, et au niveau du jeu, c’est sémaphorique donc pas très intéres­sant… mais bon, ça fait par­tie de l’ex­péri­ence de la vie !

Récem­ment, vous avez joué dans Mis­sion Flo­ri­mont, dans un tout autre reg­istre. Etait-ce un désir de vous éloign­er du théâtre musi­cal ou juste une occasion ?
Mis­sion Flo­ri­mont était une ren­con­tre avec un univers proche de la BD, du mélange des épo­ques, des styles que j’adore ! C’é­tait une occa­sion pour moi de jouer la comédie dans une vraie comédie, avec des acteurs incroy­ables comme Sébastien Cas­tro, Guil­laume Bouchède, Olivi­er Solivérès ou encore Erwan Creignou… Sept mois de bon­heur au Tris­tan Bernard, à chercher tous les soirs, à explor­er les inten­tions, les effets, ça change du musi­cal, c’est sûr ! Et ça m’a fait beau­coup de bien de faire mon méti­er d’une autre façon, de ren­con­tr­er une autre façon de boss­er. Et une nom­i­na­tion aux Molières, c’est un joli aboutissement !

Par­lez-nous de votre con­cert et du réper­toire que vous allez y inter­préter. Le théâtre musi­cal y aura-t-il une part ?
Mon con­cert… En par­ler c’est dur car il est en pleine fab­ri­ca­tion. Ca fai­sait longtemps que j’y pen­sais, et puis j’avais la trouille ! Et à un moment, il faut juste faire, s’in­scrire dans l’ac­tion, et puis tout s’aligne petit à petit. J’ai écrit quelques textes, et demandé à des amis ren­con­trés au fil de mes expéri­ences (H. Devold­er, J.M. Leau, S. Vin­cent, E. de Bal­asy …) de m’écrire et com­pos­er des chan­sons sur des thèmes pré­cis, et ça prend forme, c’est jouis­sif ! L’essen­tiel était de tra­vailler dans la joie et la sim­plic­ité. On a bossé un peu « à l’an­ci­enne » avec mes musi­ciens Alain Roche au piano et Philippe Cadou à la con­tre, on n’a rien enreg­istré, mais tout créé en répéti­tions, au fur et à mesure : les ambiances, les couleurs de chaques chan­sons, leurs inter­ven­tions, les bêtis­es que je racon­te entre… car j’en racon­te ! Ce n’est pas une comédie musi­cale, mais la théâ­tral­ité a bien sûr une place impor­tante, car c’est tout sauf un réc­i­tal. J’ai quelques invités sur­prise, un lieu très con­vivial qui nous accueille, le reste on ver­ra, ça ne nous appar­tient plus !

Quels sont vos pro­jets pour la sai­son prochaine… et vos envies pour le futur ?
Bien sûr, envie de com­mencer à tourn­er mon spec­ta­cle, de le jouer et le rejouer pour l’en­richir par la scène… Et puis quelques pro­jets de tour­nages, de comédies musi­cales, et surtout un gros pro­jet théâ­tral pour la ren­trée 2011, mais tou­jours pas signé alors… on croise les doigts ! Et puis ce méti­er est telle­ment plein d’i­nat­ten­dus… mais là je ne pense qu’ au 30 juin ! Venez ! Pas de matchs de foot, aucune excuse !

Julie Vic­tor en con­cert au Réser­voir, le 30 juin 2010.