
Comment l’artiste qui est en vous est-il né ?
Très tôt, j’ai appris le solfège et le violon dans une école de musique. Le chant était également très présent et la décision de me lancer s’est imposée avec le temps.
Où avez-vous fait vos études artistiques ?
J’ai découvert Cuba par hasard, à l’occasion d’une mission à la Havane lorsque j’étais en école de commerce. J’ai été très étonné par cette vie sous le régime communiste à mille lieues de nos vies occidentales. Et puis, j’y ai retrouvé les composantes de mes origines martiniquaises : ce mélange occidental et africain. Je crois que je suis tombé sous le charme. J’y suis retourné avec des amis musiciens et j’ai visité plusieurs écoles de musique à La Havane. J’ai passé une audition pour entrer dans l’une d’elles et c’est ainsi que j’y suis resté trois ans et demi.
Comment s’est enchaîné votre parcours professionnel ?
J’ai vécu ma première expérience professionnelle à l’Opéra de La Havane. Nous sommes ensuite partis en tournée en Europe. Je me suis retrouvé en Allemagne où j’ai décroché le rôle de Simba, le jeune fils du roi, dans Le Roi Lion puis un premier rôle dans Porgy and Bess de Gershwin.
Comment avez-vous intégré la troupe de Autant en emporte le vent ?
C’est grâce à Regard en Coulisse ! J’étais en Allemagne et j’avais très envie de rentrer en France. Je me tenais donc au courant des castings via votre site, que je tiens particulièrement à féliciter pour la fiabilité de ses annonces ! Je me suis présenté aux auditions et ça a marché !
Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans cette expérience ?
Le fait que ce soit une création. Rien n’est écrit à l’avance, à l’inverse du Roi Lion qui était un succès assuré et un spectacle calibré au millimètre près. Pour Autant en emporte le vent, j’ai pu travailler sur mon personnage, apporter mes idées, m’investir à part entière. Les artistes ont vraiment eu une liberté d’expression et une indépendance très agréable.
Comment avez-vous abordé le rôle d’esclave ?
Je n’ai pas eu à chercher loin : l’histoire des Antilles repose sur l’esclavage. Cela fait partie de ma culture. Je suis ainsi retourné sur les sites de l’esclavage et j’ai travaillé sur l’émotion et la notion de liberté.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
Dans le spectacle, je suis un symbole, je ne parle pas. C’est très dur pour moi de ne pas avoir de contact « parlé » avec les autres rôles. Je ne peux que leur prendre la main pour leur communiquer mon émotion, c’est un peu frustrant.
Y a‑t-il une comédie musicale dans laquelle vous rêvez de jouer ?
Pour être honnête, je ne sais pas si elle existe. Je rêve d’un rôle où le jeu d’acteur serait plus consistant et où le thème de l’esclavage ne serait pas le thème central. Il existe d’autres belles histoires sur le peuple noir. A bon entendeur…
Quels sont vos projets ?
Pour l’instant je n’ai pas d’autres projets mais peut-être qu’un jour j’aurai envie de voler de mes propres ailes, de faire une carrière solo. Je ne sais pas si je pourrai trouver un équilibre entre la musique qui plaira au grand public et celle que j’ai envie de donner. Mais je n’en suis pas encore là, j’ai le temps d’y songer.