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Jesus Christ Superstar

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Quand Jesus Christ Super­star appa­raît, en 1971, c’est une révo­lu­tion dans le monde de la comédie musi­cale. Avec cette oeu­vre, Andrew Lloyd Web­ber et Time Rice, auteurs des plus grands suc­cès du genre (Evi­ta, Joseph and the Amaz­ing Tech­ni­col­or Dream­coat, Cats…), inven­tent une nou­velle manière d’ap­préhen­der la comédie musi­cale en opéra-rock et une con­cep­tion orig­i­nale de la Bible.
Jesus Christ Super­star, fondé sur le Nou­veau Tes­ta­ment, racon­te les sept derniers jours du Christ. Cette fois, cette his­toire est relatée à tra­vers le regard du traître Judas. En fait, il est le vrai per­son­nage cen­tral. Ressen­tant de la jalousie et un mélange de haine et d’amour vis à vis de Jésus, il est un sim­ple instru­ment des­tiné à accom­plir la volon­té divine. En « don­nant » Jésus, son ami et son rival, il se con­damne lui-même, presque con­sciem­ment. Pour traiter un sujet aus­si « épineux », les auteurs ont décidé d’ac­tu­alis­er l’his­toire. C’est ain­si que le Christ devient une Superstar.
Un film a été tourné, en 1973, avec Ted Nee­ley et Carl Ander­son dans les rôles prin­ci­paux. Jusqu’à main­tenant, il était l’u­nique référence ciné­matographique de l’oeu­vre. Aujour­d’hui, une nou­velle ver­sion appa­raît avec la sor­tie d’un film (exclu­sive­ment sur sup­port vidéo). La réal­i­sa­tion a été con­fiée à Nick Mor­ris et Gale Edwards. Cette dernière con­naît déjà bien l’u­nivers du tan­dem Rice-Web­ber puisqu’elle a déjà mis en scène Whis­tle Down The Wind et Jesus Christ Super­star au théâtre.
Quant à la dis­tri­b­u­tion, elle place en haut de l’af­fiche deux habitués de la comédie musi­cale inter­na­tionale. Dans le rôle de Jésus, on retrou­ve Glenn Carter, vu, à Lon­dres, dans La Cage aux Folles, Grease, Les Mis­érables, Chess et bien d’autres. Il joue un Christ très attachant même si on peut regret­ter quelques atti­tudes maniérées et car­i­cat­u­rales. Quant à Judas, il est mag­nifique­ment inter­prété par Jérôme Pradon. Ce dernier campe un traître tout à fait con­va­in­cant. Il sait jouer avec finesse l’an­tag­o­nisme du per­son­nage et se mon­tr­er, tour à tour, haïss­able et touchant.
Le reste de la dis­tri­b­u­tion est par­fait. La mise en scène joue sur un décor sim­ple et mod­erne et des sym­bol­es intel­li­gents. Par­fois car­i­cat­u­rale (peut-on assim­i­l­er Romains et nazis ?), elle donne le plus sou­vent nais­sance à des tableaux mag­nifiques. Les scènes de mono­logues sont épurées et pleines d’é­mo­tion. La cru­ci­fix­ion et le final sont de vrais bijoux. Quant aux cos­tumes, le mélange entre les uni­formes guer­ri­ers des sol­dats tout droits sor­tis d’un film de sci­ence-fic­tion et la tra­di­tion (couronne d’épines et robes sont de la par­tie) donne un effet éton­nant. Le tout est traité avec un décalage savam­ment exploité.
En con­clu­sion, les fans qui ont longtemps atten­du la sor­tie de cette vidéo ne seront pas déçus. Pour les autres, Jesus Christ Super­star est une par­faite ini­ti­a­tion à la comédie musi­cale filmée… ou à la comédie musi­cale tout court !