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Jérôme Savary — Jérôme Savary réinvente le conte de fées

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Jérôme Savary ©DR
Jérôme Savary ©DR
Quelle est l’his­toire de La Belle et la toute petite Bête ?
L’his­toire n’a rien à voir avec celle de La Belle et la Bête. La Belle est la jeune veuve d’un poète tombé d’un pom­mi­er alors qu’il ten­tait de se rap­procher de la lune. Pour se con­sol­er et trou­ver un improb­a­ble nou­v­el amour, elle organ­ise un bal masqué tous les ven­dredis, où se pressent les plus beaux par­tis du roy­aume, dont le Prince Bal­samo et le nain Car­los qui, déguisé en héris­son, décide de ten­ter sa chance…
Arielle Dom­basle est l’une des plus jolies femmes que j’ai jamais croisées. Mais elle n’est pas seule­ment jolie. Elle a aus­si de nom­breux tal­ents. Elle est drôle, intel­li­gente et chante à merveille.

Quelle est la par­tic­u­lar­ité de cette histoire ? 
C’est un con­te de fées racon­té de tra­vers. Après avoir fait de nom­breuses recherch­es sur les con­tes, j’ai décidé d’en écrire un à ma façon car j’aime bien abor­der les choses dif­férem­ment : vous savez quand rien ne se passe comme cela devrait. Ce con­te de fées est un cadeau pour mon ami et com­père Car­los Pavlidis qui inter­prète le héris­son. J’abor­de ici des thèmes comme le hand­i­cap et la solitude.

Est-ce une véri­ta­ble comédie musicale ? 
Oui absol­u­ment ! Sur scène vous ver­rez dix musi­ciens (qua­tre vio­lons, un vio­lon­celle, une basse, un haut­bois et un per­cus­sion­niste), dix danseurs. J’ai écrit ce spec­ta­cle comme un opéra-bouffe. Le style est du… Savary : clas­sique et roman­tique ! Si vous avez aimé mes autres spec­ta­cles, vous aimerez celui-là.

Com­ment s’est passée votre col­lab­o­ra­tion avec le com­pos­i­teur Gérard Daguerre ? 
Je con­nais Gérard Daguerre depuis déjà trois ou qua­tre ans, nous avons déjà tra­vail­lé ensem­ble sur La vie parisi­enne, La Péri­c­hole… Son nom s’est imposé.
J’ai d’abord écrit les livrets, puis, nous avons fait une séance d’im­pro­vi­sa­tion dans un stu­dio où je les lui ai lus et où il a com­posé les musiques.

Est-ce un spec­ta­cle pour enfants ? 
Ce spec­ta­cle s’adresse à tous les publics. Le théâtre est un monde d’en­fants où les ani­maux par­lent, où les rois et les princess­es por­tent de beaux cos­tumes, c’est un peu la pro­lon­ga­tion de l’u­nivers de l’en­fance. A bien y réfléchir, ce spec­ta­cle s’adresse à tous les grands enfants que nous sommes. Cha­cun appréciera le spec­ta­cle à sa mesure, les hommes pour­ront admir­er Arielle Dom­basle, les enfants seront amusés par le héris­son, et les femmes suc­comberont au charme des danseurs !

Chaque con­te con­tient une morale, dans celui-ci aussi ? 
La morale de cette his­toire, c’est qu’il ne faut pas s’ar­rêter aux apparences. On peut très bien tomber amoureux d’une per­son­ne laide. Le regard de l’amour trans­forme et sub­lime sa vision de l’autre.

Quelle opin­ion portez-vous sur les comédies musi­cales du moment ? 
Je n’en ai vu aucune, mais plus il y en a mieux c’est ! Cepen­dant, je suis opposé aux « comédies musi­cales karaoké » où le pub­lic paye très cher sa place pour voir des artistes chanter sur une bande son. Le play-back devrait être interdit !