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Jérôme Pradon — Seul en scène !

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<i>Crime Passionnel</i> ©DR
Crime Pas­sion­nel ©DR

Jérôme Pradon, tra­vail­lant sans cesse entre Paris et Lon­dres, est aujour­d’hui de retour dans notre Cap­i­tale. Il y a quelques semaines encore, il était encore à Edim­bourg et à Lon­dres où il inter­pré­tait Crime of Pas­sion (Crime Pas­sion­nel), un spec­ta­cle écrit par Pierre Philippe et Astor Piaz­zol­la et qui fut créé dans les années 80 par Jean Guidoni. C’est à cette époque que Jérôme décou­vre cette oeu­vre. « Il y a eu une péri­ode où j’aimais beau­coup Jean Guidoni, et ce que j’ap­pré­ci­ais par­ti­c­ulière­ment chez lui, c’é­taient les textes que Pierre Philippe lui écrivait. Il y avait vrai­ment une alchimie. Et j’aimais ce spec­ta­cle qui est très som­bre et mor­bide, mais très beau et très poé­tique. Quelques années plus tard, lorsque je jouais Nine aux Folies Bergère, je ren­con­tre Pierre Philippe qui vient voir le spec­ta­cle. On dis­cute de dif­férents pro­jets. A l’époque, je me demandais si j’al­lais faire un album. Pierre Philippe, lui, voulait aus­si adapter des chan­sons de Sond­heim et on essayait de voir si on pou­vait pas faire un spec­ta­cle autour de ça. Et puis, il m’a dit ‘Pourquoi tu ne ferais pas Crime Pas­sion­nel en anglais ?’ et c’est comme ça que c’est par­ti. »

L’aven­ture démarre. Jérôme con­tacte Alyssa Landry (avec qui il avait tra­vail­lé sur Nine) pour faire l’adap­ta­tion anglaise et une maque­tte est enreg­istrée. « Alyssa m’a sug­géré de le jouer au Fes­ti­val d’Ed­im­bourg, j’ai appelé mon agent et une semaine plus tard, c’é­tait réglé ! ». Jérôme se retrou­ve donc seul en scène pen­dant un mois dans ce one-man-show intense trai­tant de l’ob­ses­sion amoureuse. « Les cri­tiques ont été excel­lentes mais on n’a pas eu beau­coup de pub­lic. J’ai égale­ment été déçu de mes rap­ports avec mes co-pro­duc­teurs mais ce sont mes bal­bu­tiements en tant que pro­duc­teur et j’ai appris beau­coup. J’es­saye d’être plus en con­trôle des choses. » Et qui sait, demain le futur de ce spec­ta­cle se trou­vera peut-être en France.

En route vers l’ivresse 
Aujour­d’hui en tout cas, Jérôme se con­sacre à Road Movie de l’au­teur anglais God­frey Hamil­ton, un one-man-show dont il a assuré lui-même l’adap­ta­tion française. « Mon agent, Hillary Gagan, est venue me voir, m’a don­né la pièce et m’a dit ‘Lis-le, je crois que tu pour­rais faire ça en français à Paris, ce serait génial’. Je l’ai lue et j’ai com­plète­ment flashé. Puis, j’ai vu la pièce, j’ai ren­con­tré l’au­teur et j’ai fait l’adap­ta­tion pen­dant que je jouais Mar­tin Guerre. Je fai­sais ça la nuit après le spec­ta­cle. Après, il m’a fal­lu qua­tre ans pour le mon­ter ! Je devais le faire fin 99 au Sud­den et j’ai dû annuler parce qu’on m’a pro­posé Jesus Christ Super­star. Mais cette année, c’est l’an­née où je réalise mes pro­jets donc après Crime Pas­sion­nel, j’ai fait Road Movie. »

Après les gigan­tesques pro­duc­tions d’An­drew Lloyd Web­ber (Whis­tle Down the Wind sur scène, Jesus Christ Super­star à l’écran), Jérôme se retrou­ve seul en scène. « Il y a beau­coup moins de monde à gér­er (rires) mais chaque chose à son prix parce que ça demande énor­mé­ment d’in­vestisse­ment. Il y a toi et c’est tout. Cela demande une énergie folle. C’est com­plète­ment dif­férent de ce que j’ai fait aupar­a­vant. Mais, j’ai évolué avec cette pièce. Je l’avais présen­tée il y a trois ans et j’é­tais ter­ror­isé. Je n’avais jamais eu autant le trac de ma vie. Pen­dant une heure avant d’en­tr­er en scène, je suis resté allongé dans les couliss­es à pleur­er ! C’é­tait lié à beau­coup de choses comme le fait d’être seul en scène mais aus­si sans doute parce que le texte par­le de choses très per­son­nelles. C’est comme si je me désha­bil­lais… mais j’ai décou­vert que je suis assez exhib, donc tout va bien ! (rires) ».

Après Road Movie, Jérôme enchaîn­era avec Délit D’Ivresse (titre pro­vi­soire), un spec­ta­cle musi­cal écrit par Valen­tine Petit, com­posé par Richard Gal­liano et mis en scène par Roland Petit. « Ca par­le de l’amour qui enivre, explique-t-il. C’est plutôt un tour de chant, un con­cept-musi­cal ». Quand à la musique, elle sera assuré­ment jazzy. « Gal­liano est un grand com­pos­i­teur, un grand accordéon­iste. Il y a une for­ma­tion de musi­ciens de jazz autour de lui. Les arrange­ments sont superbes, c’est très ‘classieux’ comme dirait Gains­bourg. ». Le spec­ta­cle se jouera au Forum Saint-Ger­main en jan­vi­er-févri­er 2002 et don­nera l’oc­ca­sion à Jérôme de chanter à nou­veau sur une scène parisi­enne. « J’ai pris l’habi­tude de chanter en Angleterre et de jouer en France, ca va me faire drôle ! con­clue-t-il en riant ».