
Jérémy Charvet, parlez-nous de votre parcours. Qu’est-ce qui vous a amené vers la musique ?
J’ai toujours chanté. Déjà tout petit, je répondais « chanteur » quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard. C’était d’une évidence. Ma mère chantait, en amateur, et organisait des spectacles. Elle m’a fait monter sur scène à neuf ans et ça a été une révélation. Je lui ai dit : « je ne veux pas redescendre ». A partir de là, j’ai enchaîné les radio-crochets, les concours puis plus tard, je me suis familiarisé avec l’univers du cabaret. Je me suis aussi mis au piano et à la guitare car j’avais envie d’élargir mon horizon. J’ai commencé à écrire et à composer, puis j’ai décidé de monter à Paris pour tenter ma chance.
Comment a commencé l’aventure du Soldat Rose ?
Je me suis pris en main très jeune car mes parents ne pouvaient pas trop me suivre. Je cours donc les castings depuis quatre, cinq ans. J’ai passé les auditions pour Dracula et je suis allé jusqu’en finale mais finalement, on m’a dit que j’étais trop jeune. Deux ans plus tard, Thierry Suc, le producteur de Dracula, me rappelle pour me demander si je voulais passer l’audition du Soldat Rose. J’étais très excité, j’ai bossé comme un fou, et le lendemain de l’audition, ils m’ont appelé pour me dire que j’avais obtenu le rôle. C’était un moment génial. J’ai réalisé que ça allait être ma première tournée, mon premier vrai projet professionnel.
Vous étiez déjà familier avec ce spectacle ?
Oui, j’aimais déjà beaucoup ce que faisait M. Je n’avais pas vu le spectacle en live mais j’avais vu le concert du Grand Rex à la télévision. Cet univers féérique me faisait rêver et j’aimais comment chaque artiste mettait sa personnalité au profit du jouet qu’il incarnait.
Parlez-nous de votre personnage, le Soldat Rose.
Pour moi, le Soldat Rose est un prince plein d’amour, de générosité, de bonté mais c’est aussi un être fragile, sensible, qui a un problème d’acceptation — les petites filles ne veulent pas l’acheter parce que c’est un soldat et les petits garçons parce qu’il est rose — et souffre du jugement des autres. Il est morose parce qu’il est tombé amoureux d’une fiancée qui a été vendue.
Je me retrouve dans la façon qu’il a de prôner la tolérance, l’amour universel. Comme lui, je suis quelqu’un d’assez sensible, mais je ne suis pas morose, j’essaie de trouver le positif dans chaque chose. Je vais plus de l’avant que lui !
Quels sont vos projets personnels ?
Je travaille actuellement sur mon projet d’album. Avant, je n’étais qu’interprète mais depuis un an et demi, je suis auteur-compositeur. En juin dernier, j’ai gagné le concours pour faire la première partie de Max Boublil à l’Olympia et j’ai pu chanter mes propres compositions. Ca a été un grand test de confronter mes chansons à un public. Et je n’en revenais pas de voir le public si chaleureux. Il y avait vraiment un engouement. C’est là que je me suis dit qu’il fallait que je fonce. Ma priorité est donc mon projet d’album mais je reste ouvert et disponible. Il faut savoir composer avec les évènements, les rencontres et rester ouvert. Je prends les choses comme elles viennent, avec tout mon cœur, et j’ai conscience que j’ai de la chance !
Notre critique du Soldat Rose.