A 14 ans, Jeff, qui incarne le héros de Saint-Exupéry dans la comédie musicale de Richard Cocciante et Elisabeth Anaïs, a déjà plusieurs années de chant derrière lui. « Je fais partie d’une maîtrise à Lyon depuis que j’ai sept ans, explique-t-il. Notre répertoire est classique et parfois contemporain. On a fait beaucoup de concerts dans la région lyonnaise. »
C’est lors d’un de ces concerts qu’il est repéré par la directrice de casting du Petit Prince. « A la fin, elle est venue à la fin pour me dire qu’elle cherchait quelqu’un pour le nouveau spectacle de Richard Cocciante. Une semaine plus tard, j’ai auditionné chez elle, mais c’est lorsque j’ai chanté devant Cocciante pour la première fois que je me suis dit que j’étais tombé dans un truc de fou ! »
Avant de se retrouver dans une des comédies musicales les plus attendues de la rentrée, son expérience avec le genre se limitait à celle de spectateur. « J’avais vu Notre Dame et Roméo & Juliette. Le fait qu’il y ait du chant et du théâtre en même temps m’avait beaucoup plu. » Si le chant est pour lui une discipline familière, avec Le Petit Prince, Jeff aborde la comédie. « Je n’avais pas trop peur de ça parce que je ne réalisais pas l’ampleur du travail avant les répétitions, se souvient-il. Mais j’ai appris à travailler avec Jean-Louis Martinoty, le metteur en scène. C’est vraiment un bosseur, quand on en a marre, et qu’on a besoin d’une pause, il faut lui dire, sinon il peut continuer sans s’arrêter pendant des heures. » Si le rythme est difficile, il semble l’être moins qu’avec la maîtrise où « la discipline est très stricte. Les concerts sont peut-être moins longs mais ils sont aussi moins vivants. Là, avec Le Petit Prince, je suis plus libre. C’est le rêve ! »
Quand il est chez lui, à Lyon, Jeff écoute évidemment beaucoup de musique : « du classique bien sûr, à cause de ma formation, mais aussi du rap, du r’n’b, de la variété. J’aime beaucoup Jean-Jacques Goldman et Lara Fabian. L’autre jour, j’ai vu son concert et ça m’a séché ! Tous ces gens qui criaient ?Lara, je t’aime’ entre chaque chanson ! » Un phénomène qu’il commence à connaître, toutes proportions gardées, avec les fans assidus du Petit Prince. « D’accord, on est médiatisés mais on n’est pas une grosse production comme Notre Dame de Paris, relativise-t-il. Les gens applaudissent après les chansons et pas avant, il n’y a pas l’émeute quand on sort, on peut marcher normalement dans la rue… Mais c’est vrai qu’il y a des fans assidus, il y a une fille qui a vu le spectacle 33 fois ! Ca fait plaisir et c’est toujours intéressant de leur parler pour savoir ce qu’ils en pensent. »
Pour l’après Petit Prince (« J’arrêterai quand je muerai »), tout est possible. « A la base, je suis chanteur, donc évidemment la chanson m’intéresse beaucoup mais le fait d’avoir joué la comédie m’a aussi donné envie de faire du cinéma… »