Jean-François Poulin : un pilier de la comédie musicale au Québec

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Jean-François Poulin © Julie Artacho
Jean-François Poulin © Julie Artacho

Mary Pop­pins revient en décem­bre à Mon­tréal. Quels sont vos sentiments ?
C’est une grande joie et surtout une grande chance de faire par­tie d’un spec­ta­cle de cette enver­gure et, évidem­ment, d’y tenir un si beau rôle. J’ai beau­coup de grat­i­tude envers la vie. De plus, c’est une recon­nais­sance envers nous, l’équipe de Mary Pop­pins, de nous per­me­t­tre de revenir sur scène. Cela veut dire que nous avions bien réal­isé le spec­ta­cle l’été dernier. Une belle tape dans le dos !

Avez-vous (re)commencé les répétitions ?
Nous avons env­i­ron une semaine de répéti­tions en plus d’une générale, mais c’est encore là, dans mon esprit. Je refais par­fois, dans ma tête, le spec­ta­cle, lorsque je suis seul chez moi, pour juste­ment être moins stressé lors des répétitions.

Est-ce que le départ de René Simard (M. Banks) brise la syn­ergie de la troupe ?
On va regret­ter René et son énergie com­mu­nica­tive, sans aucun doute. En revanche, c’est Serge Posti­go qui le rem­place et comme il fait déjà par­tie de la troupe en tant que met­teur en scène, il con­naît le spec­ta­cle par coeur. Il y aura éventuelle­ment quelques adap­ta­tions et le rôle de M. Banks risque d’être inter­prété un peu différemment.

Quels sont les points posi­tifs et négat­ifs d’un rôle comme celui de Bert ?
C’est un rôle qui m’in­spire beau­coup et qui m’ap­porte beau­coup aus­si, à titre per­son­nel. Tout ce que trans­met Bert pen­dant ces trois heures de spec­ta­cle, sa joie et sa sim­plic­ité, cela ne peut qu’être posi­tif pour « mon moi » (rires). L’aspect négatif, c’est le temps que je ne passe pas avec ma famille. C’est une chose dif­fi­cile pour moi, surtout durant la péri­ode des fêtes mais c’est un pas­sage obligé et je l’accepte.

La danse est omniprésente dans Mary Pop­pins. Est-ce dif­fi­cile ?
Cela représente beau­coup de tra­vail. J’y ai mis énor­mé­ment d’én­ergie. À chaque heure de la journée, je pen­sais à une choré­gra­phie comme celle de « Super­cal­ifrag­ilis­tic­ex­pi­ali­do­cieux » jusqu’à ce que les mou­ve­ments fassent par­tie de mon ADN (rires). Dans ce genre de spec­ta­cle, plus tu tra­vailles fort, plus tu as de plaisir à jouer et à don­ner au public.

Joëlle Lanctôt (Mary Poppins) et Jean-François Poulin (Bert) dans la comédie musicale Mary Poppins © Laurence Labat (courtoisie Juste pour rire)
Joëlle Lanc­tôt (Mary Pop­pins) et Jean-François Poulin (Bert) dans la comédie musi­cale Mary Pop­pins © Lau­rence Labat (cour­toisie Juste pour rire)

Vous avez lancé un album en mars dernier. Pou­vez-vous nous par­ler de « Drôle d’oiseau » ?
Ce fut un long par­cours. Je suis auteur-com­pos­i­teur-inter­prète mais, par­fois, c’est ardu d’écrire les paroles d’une chan­son. Alors, j’ai pu béné­fici­er de l’aide de Stéphane Blanchette pour quelques chan­sons. Et je suis très heureux que l’al­bum ait été réal­isé par mon très bon ami Michel Rivard qui m’a aidé avec tout son coeur. Il a con­fi­ance en moi et ma musique et ça m’a per­mis de retrou­ver cette con­fi­ance en moi. Beau­coup d’amis m’ont aidé à réalis­er mon pro­jet. J’ai même eu recours au socio­fi­nance­ment. Et le plus impor­tant est que j’ai fait cet album pour moi et pour de bonnes raisons : aller au bout du pro­jet que je m’é­tais fixé.

Vous allez par­ticiper à Broad­way on Park. Par­lez-nous de ce concert…
C’est un pro­jet de Geneviève Charest (Les Mis­érables, Don Juan, Joe Dassin La Grande Fête Musi­cale) et d’É­ti­enne Cousineau (La voix, Chica­go), qui voulaient mon­ter un spec­ta­cle de chan­sons tirées de « musi­cals » afin de réu­nir des fonds pour une bonne cause : la lutte con­tre le can­cer. Je n’ac­cepte pas d’emblée de faire par­tie de ce genre de spec­ta­cle mais, comme une majorité de gens, le can­cer me touche par­ti­c­ulière­ment car, récem­ment, ma belle-soeur a per­du son com­bat con­tre le can­cer du cerveau. Nous allons inter­préter des chan­sons tirées des comédies musi­cales qui ont gag­né le Tony du « meilleur musi­cal ». Au départ, j’avais com­pris « chan­sons de Broad­way ». Alors, dans mes six pre­miers choix, aucun n’avait gag­né ce Tony (rires). Une des chan­sons que je vais inter­préter avec Rita Tab­bakh est tirée de Once.

Avez-vous d’autres pro­jets en cours ?
Tout plein ! Comme De la musique partout qui est un spec­ta­cle pour enfants dont je suis le nar­ra­teur. Je pour­su­is aus­si la tournée d’un autre spec­ta­cle jeune pub­lic, Ari Cui Cui mijote un voy­age, qui fonc­tionne très bien. On tra­vaille d’ailleurs actuelle­ment sur un spec­ta­cle de Noël pour « Ari Cui Cui ». Mais ce n’est pas tout : je rem­place Mar­tin Giroux — qui est sur la tournée de Notre-Dame de Paris — dans le trio « Les Croches ». C’est un spec­ta­cle de cabaret-musi­cal-humoris­tique. Nous allons éventuelle­ment devenir un quatuor, car ils m’in­clu­ent de plus en plus dans leur con­cept. Et j’ai aus­si, depuis deux ans, ma chorale qui se nomme « La Chorale de fous ».