Parlez-nous de vos débuts.
J’ai débuté avec Edith Mayers, au Collège Édouard-Montpetit, dans Jekyll & Hyde. Ensuite, j’ai interprété Scar dans Le Roi Lion et Jésus dans Jésus Christ Superstar, toujours pour le collège. Ces rôles ont été très importants pour moi, et très formateurs dans ma vie personnelle. Surtout celui de Jésus, qui m’a vraiment rapproché de la spiritualité. Ensuite, j’ai poursuivi mes études au Sheridan College à Toronto pendant trois ans. C’est un programme très intensif qui touche le chant, la danse et le théâtre. J’y ai passé de très belles années. Je recommande fortement ce collège.
Et du côté professionnel ?
Pélagie a été mon premier engagement professionnel en français car mes vrais débuts ont eu lieu au Charlottetown Festival à l’île du Prince-Édouard. C’est un festival qui se tient chaque année et où sont présentées des comédies musicales durant tout l’été. J’y ai fait mes débuts dans la revue musicale The Music of Gordon Lightfoot, suivie de The Legends of the Dumbells. Il y a eu aussi Dracula, qui est en fait la première version de la comédie musicale de Richard Ouzounian devenue Dracula — Entre l’amour et la mort laquelle, à mon avis, était quelque peu inférieure à l’originale. En ce qui concerne Pélagie, j’ai dû passer trois fois les auditions avant d’obtenir ce rôle. Nous avons joué ce spectacle en français et en anglais. C’était très spécial car on ne doit pas faire d’erreurs. On se demande toujours si la représentation immédiate est en français ou bien en anglais.
Actuellement, vous jouez dans Dassin : la grande fête musicale. Parlez-nous de votre expérience.
Avant tout, c’est une très belle équipe de production et d’interprètes. Ensuite, la place qu’on m’a attribuée dans le spectacle a vraiment dépassé mes espérances. Je me considère comme très chanceux de participer à Dassin : la grande fête musicale. Le fait d’être choisi, alors qu’il y avait autant de participants aux auditions, a fait que ça a été un peu mon « Star Académy » à moi.
Quel est votre moment préféré dans Dassin : la grande fête musicale ?
Quand je chante « Happy Birthday », seul au piano, et que les autres interprètes chantent à ma droite. C’est un moment privilégié. J’aime aussi le fait que ce soit théâtral. De cette façon, je peux personnifier un autre artiste sans être trop loin de moi-même.
Comment percevez-vous la réaction du public, face à ce spectacle ?
J’ai l’impression que les spectateurs sont comme « gênés » d’aimer ça. Pourtant, je suis surpris de voir à quel point les gens connaissent toutes les chansons. Les chansons de Joe Dassin sont excellentes. Elles nous restent dans la tête. Je souhaite à tout le monde de voir au moins une fois ce spectacle.
Dassin : la grande fête musicale en France, est-ce un projet ?
C’est confirmé, nous serons au Casino de Paris en octobre et novembre 2007. Par la suite, une tournée en France débutera ; les dates restent à confirmer. Une chance inouïe, pour les producteurs et la troupe, de faire connaître ce spectacle au plus grand nombre de personnes possibles.
Début 2006, vous avez fait la mise en scène de Miss Saigon. En étiez-vous à vos premiers pas dans ce domaine ?
En fait, en 2005, j’avais déjà mis en scène Fame. La mise en scène, pour moi, c’est vraiment incroyable, c’est complètement différent de ce que je fais habituellement. Les interprètes que tu diriges sur scène, même s’ils ont ton âge, deviennent tes « enfants ». Tu sens que tu as une responsabilité envers eux. Cette année, en collaboration avec Geneviève Boudreau et Charles Fortin, nous allons présenter Le Prince d’Égypte, basé sur le film d’animation de Dreamworks. Pour les besoins de ce spectacle, nous avons dû écrire des chansons additionnelles de cette comédie musicale qui sera présentée à l’école Mgr A.M. Parent à Longueuil.
Pensez-vous que l’on puisse vivre de la comédie musicale au Québec?
Pas encore, mais ça arrive. À New-York ou à Londres, les parents emmènent leurs enfants voir des comédies musicales. Ça fait partie de leurs cultures et de leurs valeurs, depuis des générations. Ici, c’est différent. Le public est plus casanier actuellement. Pour le moment, nous ne sommes pas prêts à avoir un théâtre où il n’y aurait que des comédies musicales à proposer. Mais, qui sait ? Un jour…