
Comment décririez-vous votre spectacle ?
Jean Baptiste Arnal : Coups de foudre est une comédie musicale qui a pour principe de reprendre des chansons du répertoire de la variété française et internationale et de les entremêler pour raconter une histoire originale. Toutes les chansons de Coups de foudre s’inscrivent dans un scénario, dans une trame dramaturgique et servent donc l’histoire que nous racontons : celle d’Eris, la déesse de la discorde qui règne, avec ses sbires, sur un monde austère duquel elle a chassé l’amour.
Cette petite histoire, que nous avons inventée, vient s’inscrire dans une histoire bien plus grande et millénaire, celle de l’Amour avec un grand A. À travers ses personnages, ses rebondissements, son humour, sa folie, Coups de foudre ne nous parle finalement que de cela, l’Amour, dans tous ses états : les premiers émois, la jalousie, la rupture, le désir, les frustrations, l’amertume, l’excitation et… le coup de foudre, évidemment !
Depuis sa création, quelle a été l’évolution de Coups de foudre ?
Jean-Baptiste Arnal : Après les premiers showcases à Montreuil, puis à Bagneux et au théâtre Le Temple autour de 2005–2006, nous avons monté une première série de dates au théâtre de Ménilmontant, qui nous ont permis de poursuivre au théâtre Marsoulan l’année dernière pour être enfin au Vingtième Théâtre cette saison. Depuis le début de cette aventure, j’avais le pressentiment que Coups de foudre s’épanouirait à merveille dans ce lieu que j’aime tout particulièrement. Et les deux mois que nous venons de vivre ne viennent que confirmer mes prédictions.
Pour en arriver là, nous avons été portés et soutenus par beaucoup de gens formidables qui ont cru au spectacle. Je pense notamment à Dorothée Gallou, à Daniel Delaruelle, à Liliane Bierry et à Pascal Martinet qui nous a invités à passer trois mois chez lui quand il a découvert le spectacle lors du festival des Musicals l’année dernière. Coups de foudre c’est aussi une très belle histoire de rencontres…
Quels sont les grands changements sur cette année 2010 ?
Jean Baptiste Arnal : Les grands changements, avec un grand G, remontent en réalité à l’année dernière avec l’arrivée de Raphaël Callandreau à la direction musicale. J’avais besoin de quelqu’un qui se prenne d’amour pour le spectacle et qui ait à la fois le talent, la folie et la « connerie » nécessaire pour entrer dans cet univers baroque et déjanté. Quelqu’un qui puisse donner une vraie identité musicale à Coups de foudre. Quand je suis allé voir Une partie de cache-cache de Nicolas Engel, le style musical de Raphaël m’a tout de suite frappé. J’ai su qu’il était la bonne personne pour Coups de foudre. Ne restait plus qu’à le convaincre que Coups de foudre était le bon spectacle pour lui.
Raphaël Callandreau : Ça n’a pas été très long. Concrètement, mon travail a consisté a redonner une fluidité musicale au spectacle, à lui donner une couleur moins variété et plus comédie musicale. Jean-Baptiste voulait que l’on s’éloigne le plus possible de la revue. Il ne s’agit pas dans Coups de foudre de passer d’une chanson à l’autre pour le simple plaisir de la chanson, mais aussi et surtout de raconter une histoire. Cette histoire est aussi racontée par les arrangements que j’ai composés. En plus du travail d’harmonie et de chœur, j’ai cherché à décaler encore plus les chansons, à les faire se rencontrer, à donner du rythme et de la fluidité à leur enchaînement en rajoutant par ici un pont musical, par là un clin d’œil à tel artiste, en transformant les rythmes des chansons originales aussi…
Jean-Baptiste Arnal : Autre évolution importante, mais bien 2010 cette fois-ci, en plus des petites folies musicales supplémentaires, nous avons fait appel à Rachel Pignot pour la direction vocale. Il nous manquait encore cela, quelqu’un qui s’occupe de la couleur des voix, des nuances, de la précision du chant… Rachel, qui fait partie du spectacle, nous a semblé la personne idéale pour accomplir ce travail tout en dentelle.

Comment s’est fait le choix des chansons ?
Jean Baptiste Arnal : C’est Gabrielle Laurens et Catherine Robert qui, à l’initiative du projet, ont créé la toute première version de Coups de foudre. Leur objectif était de faire un spectacle qui parle de l’amour à travers toutes ces chansons que nous connaissons plus ou moins bien et qui font autant partie de notre patrimoine musical que de notre patrimoine sentimental. Elles ont donc commencé par écrire un scénario. Puis elles sont parties en quête de toutes les chansons qui allaient leur servir à raconter leur histoire. Elles ont écouté un nombre incalculable de chansons pour trouver les paroles qui allaient dire ce que les personnages qu’elles avaient créés avaient besoin de dire.
Quand nous nous sommes lancés dans la réécriture du spectacle, nous avons continué à procéder de cette manière. Chaque année y allait de son grand ou de son petit changement. Encore cette année, il y a des nouveautés musicales. C’est un exercice de style assez jouissif.
Et pour la suite, quels sont vos projets personnels ?
Raphaël Callandreau : Je vais faire le festival d’Avignon avec le Raphou Show. C’est un spectacle de chansons humoristiques et d’acrobaties verbales. Une sorte de one man show musical à la Jerry Lee Lewis, avec un zeste de Vian et une pincée de Bourvil. À la rentrée, je vais également participer à plusieurs spectacles du groupe Délicieuse vinaigrette à l’Aktéon et je travaille aussi sur les arrangements des Divalala, le trio vocal a cappella monté par Gabrielle Laurens, Angélique Fridblatt et Marion Lépine…
Jean-Baptiste Arnal : Je reprends actuellement le scénario et la mise en scène du Peep Musical Show de Franck Jeuffroy, qui sera au Bout (un véritable ancien peep show) à partir du 16 septembre. Je fais également la mise en scène des Divalala. On ne se quitte plus avec Raphaël et Gabrielle…