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Jazz Club & Talons Aiguilles (Critique)

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jazz-club-et-talons-aiguilles2Un spec­ta­cle musi­cal inter­prété par Sweet System
Chant : Keri Chryst, Mar­tineke Koois­tra et Fan­ny Werner
Piano : Patrick Cabon ou Rémi Toulon
Con­tre­basse : Fabi­en Mar­coz ou Bruno Rousselet
Con­cep­tion : Mar­tineke Kooistra
Mise en scène : Flan­nan Obé

Trois chanteuses à Paris : une Améri­caine, une Norvégi­en­ne et une Hol­landaise, séduisantes, spon­tanées et tal­entueuses. Ces trois filles se retrou­vent dans un club de jazz pour don­ner un con­cert. La blonde sen­suelle, la brune sen­si­ble et la rousse piquante ont des his­toires à se racon­ter et à partager avec le pub­lic. Avec humour, grâce et déri­sion, elles posent un regard ten­dre et coquin sur les femmes, les hommes et aus­si sur leur vie pit­toresque d’étrangères à Paris.

Notre avis :

Dis­ons-le d’emblée : notre ent­hou­si­asme est un peu mit­igé à l’issue de cette deux­ième représen­ta­tion, où le très bon côtoie l’inutile (les prochaines per­me­t­tront sans doute des ajustements).
De vagues retrou­vailles entre copines, des per­son­nages qui peinent à exis­ter, des clichés qui s’accumulent (Paris est for­cé­ment la cap­i­tale de la déjec­tion canine, la femme fatale rêve for­cé­ment d’épouser un mil­lion­naire)… Plutôt que de vouloir éla­bor­er une trame nar­ra­tive, n’aurait-il pas mieux valu laiss­er libre cours à la per­for­mance vocale et à la spon­tanéité des chanteuses, tout sim­ple­ment comme dans un con­cert où les artistes, entre deux chan­sons, parta­gent à bâtons rom­pus leurs anec­dotes avec le public ?
Car côté musique, ça bal­ance ! Et pas qu’un peu ! Fondé il y a vingt ans pour inter­préter essen­tielle­ment des stan­dards des années 30–40, le trio féminin Sweet Sys­tem, excellem­ment accom­pa­g­né au piano et à la con­tre­basse, explore doré­na­vant des réper­toires pop plus récents, qu’il s’approprie et adapte avec bon­heur, tout en con­ser­vant ce qui le car­ac­térise : le swing, le scat, la maîtrise du rythme et de la poly­phonie. De savoureux arrange­ments – citons par exem­ple She’s leav­ing home des Bea­t­les, Queen Bee (écrit pour Bar­bra Streisand), l’inattendu Spi­der­man et l’inévitable Fever – leur per­me­t­tent d’exprimer leur piquante et sen­suelle per­son­nal­ité, et d’offrir le meilleur d’un jazz qui ravi­ra immé­di­ate­ment les afi­ciona­dos du genre.