
Musical de Stephen Sondheim (paroles et musique). Livret de James Lapine
Création à Broadway (1987)
Principales chansons
Hello littte girl, Agony, No one is alone, Children will listen
Synopsis
Autour d’un couple de boulangers, Into the woods mêle plusieurs contes classiques pour enfants: le Petit Chaperon Rouge, Cendrillon, Rapunzel, Jack et le Haricot. Le couple ne peut pas avoir d’enfant, car une sorcière leur a jeté un sort qui ne sera levé que s’il retrouve quatre objets. Tous les personnages réussissent leurs quêtes respectives et en deviennent heureux. Satisfaits et repus, ils commencent à s’ennuyer. Ils s’unissent néanmoins pour contrer la menace de Madame la Géante dont le mari a été tué par Jack et qui réclame vengeance. Non sans mal et quelques morts, la Géante est terrassée. La paix revient mais le prix en a été élevé.
Le thème
Into the Woods entremêle brillamment des contes pour enfants puis explore les conséquences des actions des personnages. Que se passe-t-il réellement après le happy-end ? Au delà de la quête du bonheur, il y a la notion de responsabilité. Car en réalité rien n’est gratuit en ce bas monde. Il faut payer pour ses actes, et parfois très cher. Heureusement devant ce poids écrasant, il y a la solidarité qui aide à se sentir moins seul quand une menace gronde. Finalement Into the Woods tout simplement montre des personnages qui font ensemble l’apprentissage de la vie d’adulte.
L’histoire derrière l’histoire
Créé en 1987, Into the Woods est considéré comme le musical le plus accessible de Stephen Sondheim. Pour l’auteur/compositeur et son metteur en scène/librettiste James Lapine, il s’agit de la collaboration qui suit Sunday in the Park with George (1984). Si ce dernier passe pour austère et d’un propos ambitieux, Into The Woods montre au contraire un ton enjoué et une séduction inattendue de la part de Sondheim.
Mais gaieté ne rime pas avec facilité. Il y a un forcément un détour vers les préoccupations propres au compositeur. Lorsque les personnages prennent des risques et sont confrontés à la menace de la Géante, on pense au Sida qui étend des ravages dans la vie réelle. Face à l’adversité, la chanson « No one is alone » (personne n’est seul) prend une signification symbolique qui lui a donné un statut officieux d’hymne de solidarité face au Sida dans une communauté de Broadway durement touchée.
lnto the Woods a remporté les Tony 1988 (équivalent des Oscars pour le théâtre américain) de la meilleure partition, meilleur livret et meilleure actrice. Il s’agit de la deuxième apparition de Bernadette Peters dans un spectacle de Sondheim. Elle reste depuis une interprète éblouissante de ses chansons, qu’elle se charge de promouvoir de toute son énergie.
Versions de référence
Indiscutablement, la version de référence est l’enregistrement de la création à Broadway, avec Bernadette Peters en tête et une solide distribution à ses cotés.
Toujours à Broadway, une représentation a été filmée en 1989, avec Bernadette Peters. Elle est disponible en vidéo sous-titrées en français. La cassette VHS ou le DVD (zone 1) sont indispensables à ceux qui veulent pénétrer dans l’univers génial de Stephen Sondheim par le chemin le plus aisé.