Maury Yeston, comment vous est-venue l’idée d’écrire ce nouveau musical ?
Après avoir terminé Titanic, qui avait une importante distribution de 36 artistes et un grand orchestre de 26 musiciens, j’avais envie d’écrire un musical de chambre avec une petite troupe de 13 ou 14 talentueux comédiens, un orchestre de chambre de dix musiciens — un spectacle qui pourrait être présenté avec un décor léger dans des théâtres de petite ou de moyenne taille.
Je voulais trouver une pièce qui a du succès depuis plus de 80 ans, quelque chose que le public aime depuis toujours et qui serait populaire en Amérique et en Europe. La mort en vacances (Death Takes A Holiday) [NDLR : qui a également inspiré le film Rencontre avec Joe Black avec Brad Pitt] d’Alberto Cassella était la réponse. C’est une célébration de la joie et de la gloire de vivre que nous dépeignons quand la Mort devient un jeune homme le temps d’un week-end pour essayer de comprendre pourquoi les hommes aiment tellement la vie. Bien entendu, il tombera amoureux d’une superbe femme et réciproquement. Je voulais vraiment écrire une histoire d’amour profondément romantique.
Le processus a été long, n’est-ce pas ?
Oui, normalement, cela prend quelques années. Mais en l’occurrence, mon collaborateur, Peter Stone, est mort quelque temps après qu’on a commencé l’écriture. Cela a donc pris beaucoup plus de temps car il m’a fallu trouver un autre librettiste. J’ai eu beaucoup de chance que Tom Meehan (Annie, The Producers, Hairspray) rejoigne le projet.
Comment décririez-vous votre partition ? Quelles ont été vos influences ?
Au début, c’est très proche de l’opéra et de l’opérette afin de recréer l’atmosphère de 1921, juste après la Première Guerre Mondiale, dans le Piémont. L’action se déroule dans une villa au bord du Lac de Garde, près de Venise. Au fur et à mesure que la musique se développe, elle se rapproche progressivement de mon style musical personnel et plus moderne, avec de grandes mélodies et du contrepoint.
Pourquoi avez-vous décidé de monter votre spectacle « off-Broadway » [NDLR : A New York, les théâtres « off-Broadway » ont une jauge de 99 à 499 places, ceux de Broadway ont plus de 500 places ] ? Le off est-il plus audacieux ? Ou n’est-ce qu’une question financière ?
Il est aujourd’hui plus raisonnable de monter un spectacle avec un coût moindre et sans être sous la pression de Broadway qui considère de plus en plus les spectacles comme des « produits pour les touristes ». Être off-Broadway nous permet d’être plus libre artistiquement et de perfectionner la pièce et la partition avec beaucoup moins de pression.
Rétrospectivement, quel regard portez-vous sur l’expérience de Nine au cinéma ?
Cette expérience a été extraordinaire pour moi. Outre le fait de travailler avec Marion Cotillard, Penelope Cruz, Sophia Loren et tous ces brillants comédiens, j’ai été très honoré par le fait que mon œuvre ait été interprétée par ces talentueux artistes sur ce support totalement différent qu’est le film par rapport au théâtre. Je ne saurais insister suffisamment sur le fait que ces deux entités — le spectacle et le film — sont deux œuvres totalement distinctes. Le public peut préférer l’une ou l’autre. Chaque version développe le sujet de façon complètement différente. Le spectacle n’a pas été affecté par le film hormis qu’il est monté beaucoup plus souvent depuis que le film est sorti.
Death Takes A Holiday se joue au Harold and Miriam Steinberg Center for Theatre, New York, jusqu’au 4 septembre 2011.
Découvrez la bande-annonce de Death Takes A Holiday :
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