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Ils vécurent heureux (Critique)

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vecurent-heureux-2016Créé en 2010, Broad­way Con­cert ambi­tionne de faire décou­vrir au pub­lic français la musique des comédies musi­cales, dans toute sa diver­sité et sa richesse. Après l’E­trange Noël de M Jack créé en 2010, Let it Pop en 2014, Broad­way Con­cert vous invite à décou­vrir: Ils vécurent heureux, un concert féérique et roman­tique dirigé par Léonard Gan­vert et arrangé pour solistes, chœur et cinq instru­ments par Antoine Lefort.
Avec Pierre Babo­lat (Prince Char­mant), Manon Taris (Cen­drillon), Flo­rence Alayrac (la Mar­raine), Alex­is Méri­aux ( le Chat Bot­té), Bar­bara Bel­let­ti (Mary Pop­pins) et Antony Abdel Malak (Her­man).
Livret : Zacharie Saal et Pierre Babo­lat — Mise en espace : Léo­vanie Raud

Résumé :

La Mar­raine de Cen­drillon lève le voile sur « l’après-mariage » des con­tes de fées… Per­chée sur des talons ver­tig­ineux, la mal­heureuse Cen­drillon par­ticipe au bal du Prince, organ­isé par le Chat Bot­té, son fidèle ami de com­pag­nie. Le charme opère et dans un final flam­boy­ant signé Rodgers et Ham­mer­stein, musi­ciens, cho­ristes et solistes valsent à l’unisson sur « Ten Min­utes Ago ».
Dix années après, le jeune Her­man, fils unique du cou­ple princi­er, peine à attir­er l’attention de ses par­ents, trop occupés à flirter, l’un avec la super­cal­ifrag­ilis­tic­ex­pia-déli­cieuse baby-sit­ter Mary Pop­pins, l’autre avec le meilleur ami de son époux. Le malaise est pal­pa­ble, cha­cun s’interroge sur ses pro­pres sen­ti­ments avec les mots de Sond­heim : « Are we a pair ? »
Hap­py ending ?

Retrou­vez la bande-annonce du spectacle:

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=heWJ4t_3x4U[/youtube]

Notre avis (Cri­tique parue lors des représen­ta­tions de 2015) :

Ils vécurent heureux et eurent beau­coup d’enfants… Ain­si s’achèvent tous les con­tes de notre enfance. Mais qu’en est-il vrai­ment de la réal­ité ? Qu’est devenu le quo­ti­di­en de Cen­drillon et de son Prince, une fois passés les pre­mières années de bon­heur, le départ en car­rosse et le livre refermé ?
La réponse a été apportée par la troupe de Broad­way Con­cert. Ambi­tion­nant depuis cinq ans de faire décou­vrir au pub­lic français la musique des comédies musi­cales dans toute sa richesse, l’équipe a dévoilé au grand jour ce que tous ignorent et n’est écrit nulle part…
Cin­derel­la (Rodgers/ Ham­mer­stein), Sun­day In The Park With George, Sweeney Todd (Sond­heim) ou Mary Pop­pins (Sher­man), le réc­i­tal a réus­si la per­for­mance de mêler des chan­sons d’horizons bien dif­férents dans un réc­it déli­rant et drôle, truf­fé d’anecdotes. Car tout n’est finale­ment pas si rose pour les jeunes mar­iés, comme le révèle l’incontournable Mar­raine, flan­quée de sa dernière con­quête, un chat por­tant des bottes 24h/24 : le Prince et Cen­drillon s’écharpent « ne t’approche pas trop, tu vas me salir », l’héroïne est franche­ment déprimée, leur fils Her­man tourne en rond et va finir par se voir con­fié à une nounou pas comme les autres, une cer­taine Mary Pop­pins. Le Prince va évidem­ment en tomber amoureux… Cela amène l’héroïne à s’interroger « Qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ? » Et sa mar­raine de lui répon­dre : « Cinq Tony Awards »…
Avec une ving­taine de cho­ristes, cinq musi­ciens dirigés par Math­ieu Ser­radell, et des rôles prin­ci­paux n’ayant plus rien à prou­ver par ailleurs, la magie a tout naturelle­ment opéré. Manon Taris s’est révélée par­ti­c­ulière­ment drôle. Autour d’elle, le Prince (Pierre Babo­lat), la bonne fée et son chat (Flo­rence Alayrac et Alex­is Méri­aux, tous deux éton­nam­ment à l’aise dans leur jeu) et Mary Pop­pins (Bar­bara Bel­let­ti à la voix puis­sante), ont incar­né par­faite­ment leur rôle.
Cette dis­tri­b­u­tion idéale, le choix judi­cieux des chan­sons ‑rarement inter­prétées sur des scènes parisi­ennes- et le chœur de qual­ité, a per­mis de con­stituer un très beau réc­i­tal, ponc­tué de dia­logues absur­des et plein d’humour. Et par-delà l’excellente ini­tia­tive de Broad­way Con­cert, il faut saluer les moyens que cette asso­ci­a­tion s’est don­né (orchestre et artistes en nom­bre) pour par­venir à ses fins. Du « Prac­ti­cal­ly Per­fect » de Mary Pop­pins, au « Me, Who Am I? » de Cin­derel­la en pas­sant par l’impeccable « Sun­day », tableau final de la soirée, Broad­way Con­cert et les artistes présents sur scène ont large­ment fait hon­neur aux com­pos­i­teurs américains.