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Hubert Forest — Il était une fois…

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Hubert Forest ©DR
Hubert For­est ©DR
Comme beau­coup, c’est avec les grands clas­siques hol­ly­woo­d­i­ens que Hubert For­est est ini­tié à la comédie musi­cale. « J’ai tou­jours adoré les films avec Gene Kel­ly ou Fred Astaire, où à tout moment, les per­son­nages peu­vent se met­tre à chanter et danser, nous explique Hubert. Mais c’est en voy­ant Barysh­nikov à la télévi­sion que j’ai eu envie de faire de la danse. Je me suis dit ?ce type vole !’. J’ai arrêté l’é­cole d’ar­chi­tec­ture pour me con­sacr­er à la danse. »

Cette révéla­tion vient tar­di­ve­ment puisque Hubert com­mence la danse à 18 ans, mais sa for­ma­tion se fait rapi­de­ment. « J’avais la chance d’avoir beau­coup de facil­ités physiques donc j’ai été for­mé en deux ans, explique-t-il. J’ai tra­vail­lé au sein du Bal­let Jazz de Paris en étant tout de suite soliste, puis j’ai été pris chez Rhe­da. Mais mes ambi­tions de danseur se sont vite arrêtées à cause de petits acci­dents. »

Une de ses pre­mières expéri­ences pro­fes­sion­nelles sera ciné­matographique, mais elle n’est pas des moin­dres puisqu’elle lui per­met de ren­con­tr­er le légendaire tan­dem Demy-Legrand pour Trois places pour le 26, en 1988. « Pour ce film, j’ai passé un cast­ing avec Michael Peters, référence à l’époque puisqu’il avait notam­ment choré­graphié le ?Thriller’ de Michael Jack­son, se sou­vient-il. Puis, Jacques Demy a vu ma pho­to et a demandé à me ren­con­tr­er, il m’a tout de suite dit ?Je veux que ce soit toi qui inter­viewe Yves Mon­tand dans la séquence d’ou­ver­ture du film’. Les choses se sont faites très naturelle­ment. Demy, Legrand et Mon­tand étaient des mythes pour moi, j’é­tais un peu impres­sion­né, mais le tour­nage s’est déroulé avec beau­coup de gen­til­lesse et de générosité. »

Peu de temps après, Cats mar­que les débuts de Hubert dans le théâtre musi­cal. « J’avais vu ce spec­ta­cle aux Etats-Unis et jamais je n’au­rais pen­sé que je serais dedans un jour. Nous étions près de mille à audi­tion­ner et seuls 11 Français ont été retenus. Je suis donc très fier d’avoir fait par­tie de cette mag­nifique aven­ture. C’é­tait égale­ment ma pre­mière expéri­ence vocale. C’est à par­tir de là que j’ai eu envie de con­tin­uer dans la comédie musi­cale et que j’ai com­mencé à pren­dre des cours de chant. »

A par­tir de là, Hubert enchaîne avec plusieurs comédies musi­cales telles que Bar­num, Le manège de glace aux côtés de Manon Landows­ki ou encore Piaf, je t’aime dans laque­lle il joue le rôle d’Yves Mon­tand. « Peut-être me suis-je servi pour ce spec­ta­cle de cer­taines mim­iques que j’avais observées sur le tour­nage de Trois places pour le 26, explique-t-il. Mais, ce qui m’a surtout mar­qué sur ce spec­ta­cle, ce sont les très belles ren­con­tres que j’y ai faites et cet esprit de troupe qui y rég­nait. »

C’est sur la scène où il a joué La Cage aux Folles (il était une des fab­uleuses Cagettes…) qu’il incar­ne aujour­d’hui le bien plus vir­il Nar­ra­teur d’Emi­lie Jolie, l’in­con­tourn­able con­te musi­cal de Philippe Cha­tel. Cette oeu­vre ne lui était pour­tant pas famil­ière au départ. « Je ne con­nais­sais absol­u­ment pas les chan­sons à part ?Je m’ap­pelle Emi­lie Jolie’, avoue-t-il, et j’ai décou­vert une très belle pièce musi­cale, pas bêti­fi­ante du tout, avec de très jolies métaphores et beau­coup de fraîcheur. J’aime l’idée de cette petite fille seule qui part dans son monde imag­i­naire et qui finale­ment grandit durant ce voy­age. »

Encore une fois, les audi­tions et répéti­tions se font avec une évi­dence con­fon­dante. « Ca a été comme un coup de coeur immé­di­at entre Philippe Cha­tel, Jean-Marc Ghanas­sia, le pro­duc­teur, et moi. J’ai l’im­pres­sion que quand Philippe Cha­tel a réu­ni sa dis­tri­b­u­tion, il s’est dit ?ces gens-là, je les aime’ et ça s’est ressen­ti dès les répéti­tions. Il avait une con­fi­ance totale dans tout ce qu’on pou­vait lui pro­pos­er, ce qui te donne une aisance, une envie d’aller plus loin. C’est un véri­ta­ble partage. »

Le Nar­ra­teur qu’il incar­ne est un per­son­nage à part dans ce livre d’im­ages. « Il est tou­jours un peu décalé mais il est drôle, attachant, pro­tecteur et intem­porel. Je prends énor­mé­ment de plaisir à le jouer, et être aux côtés de Luci­enne Tro­ka, qui joue l’Hor­loge, est un véri­ta­ble bon­heur… » Mais dans le futur, Hubert aimerait inter­préter des rôles dif­férents. « Un de mes souhaits serait de jouer des méchants, abor­der une grande palette de sen­ti­ments avec des rôles tels que Monte Cristo ou Jekyll et Hyde. J’aimerais vrai­ment jouer un rôle de com­po­si­tion pour aller jusqu’au bout d’une émo­tion. Et puis, j’ai très envie d’aller vers le ciné­ma… »