Henry Krieger — Un entretien informel, sans cinéma

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Henry Krieger ©DR
Hen­ry Krieger ©DR
Out­re les références évi­dentes à l’épopée de Diana Ross et les Supremes chez Motown, quelles ont été vos sources d’in­spi­ra­tion pour Dream­girls ?
Eh bien en fait, j’ai gran­di avec la musique noire améri­caine, le soul, le blues et le jazz. Je puise une par­tie de mon inspi­ra­tion dans ma col­lec­tion de Chess Record, mes sou­venirs d’At­lanta et mon admi­ra­tion pour Ray Charles. Sur ce ter­reau fer­tile, le déclencheur a été ma ren­con­tre avec Nell Carter que j’ac­com­pa­g­nais sur scène au piano en 1976. Fasciné par le suc­cès de cette chanteuse excep­tion­nelle, j’ai eu l’idée, avec mon ami Tom Eyen, de racon­ter en musique l’as­cen­sion d’artistes noirs améri­cains. L’ex­em­ple de l’empire Motown, avec ses moments de gloire et ses revers, m’est alors apparu comme une évidence !

Quels sou­venirs gardez-vous de Dream­girls à Broadway ?
Je ne garde que de bons sou­venirs de cette péri­ode, surtout quand j’ai sen­ti que le show « pre­nait » pro­gres­sive­ment, prin­ci­pale­ment par le bouche-à-oreille. Les salles combles sur Off-Broad­way nous ont per­mis l’ac­cès à un théâtre de Broad­way puis aux con­sécra­tions des Tony Awards en 1982. Je me sou­viens avoir déjà à cette époque croisé pas mal de stars d’Hol­ly­wood dans la salle. Peut-être avaient-ils dev­iné que ce musi­cal allait devenir un film doté d’un for­mi­da­ble casting ?

Juste­ment, que pensez-vous de son adap­ta­tion cinématographique ?
J’ai une entière con­fi­ance en Bill Con­don, le réal­isa­teur et David Gef­fen le pro­duc­teur. Ils ont réal­isé un tra­vail for­mi­da­ble, aidé par une con­flu­ence de stars au mieux de leur forme ! Je pense que l’e­sprit théâ­tral d’o­rig­ine est bien con­servé, tout en béné­fi­ciant d’ap­ports visuels impens­ables sur une scène. Je suis par­faite­ment comblé !

Le film con­naît un énorme suc­cès aux Etats-Unis. Pensez-vous qu’il puisse faire la même car­rière de ce côté de l’Atlantique ?
Tout ce que je peux dire, c’est que nous avons mis tout notre coeur dans ce film et j’e­spère que les Français réa­giront avec le leur !

Allez-vous voir beau­coup de musi­cals à Broadway ?
En fait, je ne sors pas beau­coup au théâtre à New York. Je préfère me plonger dans des livres d’his­toire anci­enne. Mon dernier sou­venir mar­quant a été Jer­sey Boys. Au moment où je vous par­le, je me rends compte que les scé­nar­ios mélant des des­tins per­son­nels d’artistes sur fond de par­cours de leur groupe doivent vrai­ment me passionner !

Après un tel suc­cès, que pré­parez-vous ? Une adap­ta­tion au ciné­ma de Sideshow [musi­cal écrit par Krieger et Rus­sell en 1998] ?
Sideshow est une oeu­vre appré­ciée des ama­teurs de comédies musi­cales mais qui peine à ren­con­tr­er le suc­cès com­mer­cial qu’elle mérite, ce qui prou­ve que le sujet est très déli­cat à traiter. Je ne fais pas de pronos­tics quant à sa car­rière future au ciné­ma ou comme revival à Broad­way. Je ne lui souhaite que de bonnes choses ! Plus con­crète­ment, je suis en train de tra­vailler sur une adap­ta­tion musi­cale de The Flamin­go Kid, un film des années 80, avec Matt Dil­lon notam­ment. C’est tout chaud, puisqu’une pre­mière lec­ture aura lieu le 9 févri­er prochain avec Susan Birkenhead.

Alors bon courage et tous nos voeux de réus­site pour Dream­girls !
Mer­ci. J’en­voie mes salu­ta­tions aux lecteurs de Regard en Coulisse.