Musique de Fats Waller.
Mise en scène : Richard E. Maltby Jr.
Chorégraphie de Arthur Faria.
Directeur musical : William Foster Mc Daniel et cinq musiciens en live.
Avec Starr Domingue, Patrice Covington, Rebecca Covington, Milton Craig Nealy, Yvette Clark, Wayne Pretlow, Terita Reed, Melvin Tunstall.
Revue musicale basée sur le répertoire de Fats Waller.
« Harlem Swing » se déroule dans un club de jazz mythique au coeur du Harlem des années 20 où deux hommes et trois femmes flirtent, dansent et chantent jusqu’à l’aube sur les rythmes délirants du compositeur Fats Waller.
Notre avis :
Trente ans après sa première apparition parisienne au Théâtre de la Porte Saint-Martin, le spectacle né à Broadway sous le titre Ain’t Misbehavin’ et surnommé entre temps Harlem Swing retrouve la France et sa capitale pour 11 représentations aux Folies Bergère dans le cadre d’une nouvelle tournée mondiale.
Depuis sa création en 1978, Ain’t Misbehavin’ n’a jamais cessé d’être joué, décliné même par des troupes amateurs dans les universités américaines, changeant de distribution et de scénographie. Ici, c’est une version très proche de l’originale qui nous est proposée.
En effet, cette nouvelle production a été remontée sous la direction de son concepteur d’origine, Richard Maltby (Miss Saigon, Fosse) et du chorégraphe Arthur Faria.
Si la scénographie de cette tournée n’est pas aussi luxueuse de ce que l’on attendrait d’un spectacle from Broadway, c’est dans sa distribution que l’on trouvera son bonheur. Malheureusement desservie par quelques problèmes techniques ce soir là, la troupe dégage une énergie folle et nous transporte deux heures durant, dans le Harlem des années 20 et la personnalité du généreux Fats Waller.
A travers trente-deux chansons, les cinq interprètes incarnent tour à tour l’aspect gros nounours, arnaqueur, musicien, beau parleur et séducteur du jazzman méconnu ; autant de facettes du compositeur qui caractérisent tout aussi bien le Harlem de cette époque. Sans aucun temps mort et efficacement soutenue par un orchestre live de six musiciens, la richesse des chansons de Harlem Swing suffit amplement à combler l’absence de dialogues entres les interprètes.
Le tableau « This Joint Is Jumpin’ », traduit les émotions des participants au cours d’une longue nuit endiablée; le rythme vertigineux de “How Ya Baby” voit un couple s’abandonner à une danse désarticulée dans le style des danses noires de l’époque.
Les paroles et certaines chorégraphies sont pleines de sous-entendus à faire rougir mais il n’est pas indispensable de tout comprendre pour se laisser emporter par la complicité d’une troupe enivrante et chaleureuse.