Happy Birthday, Chantal Goya !

0
282
Goya-Chantal
Chan­tal Goya © D.R.

Marie-Rose célèbre son tren­tième anniver­saire. Com­ment le per­son­nage est-il né ?
Le per­son­nage de Marie-Rose est né avec la chan­son « Allons Chanter Avec Mick­ey » en 1977.
En com­posant ce morceau, Jean-Jacques Debout, mon mari, m’a dit que ce serait une bonne idée si je représen­tais un per­son­nage pour les enfants. Le nom de Marie-Rose s’est imposé dans les rimes de la chan­son et comme ce nom-là m’a plu, je l’ai gardé et il ne m’a plus jamais quitté !

Entouré d’enfants, ce per­son­nage n’est pas sans rap­pel­er celui incar­né par Julie Andrews dans La Mélodie Du Bon­heur et vos spec­ta­cles déploient d’importants moyens.
Oui, Jean-Jacques a tou­jours tenu à con­stituer une équipe for­mi­da­ble pour tous mes spec­ta­cles, que ce soit Pierre Simoni­ni pour les décors, Philippe Binot de l’Opéra de Paris pour les cos­tumes, les lumières de Roger Ragoy ou encore Arthur Plass­chaert, à l’époque, pour les chorégraphies.
De plus, les chan­sons étaient jouées par un véri­ta­ble orchestre, que ce soit celui de l’Opéra ou celui de Radio France.
Tous ces tal­ents étaient réu­nis pour offrir aux enfants, ain­si qu’à leurs par­ents, le plus beau spec­ta­cle qui soit, parce qu’ils le méri­taient. Nous avons eu rai­son d’y croire puisque cela ne s’est pas démodé.

Quel regard portez-vous sur la comédie musicale ?
J’ai tou­jours été bercée par la comédie musi­cale, grâce à Jean-Jacques.
Par exem­ple, j’aime beau­coup West Side Sto­ry avec Natal­ie Wood. D’abord, je trou­ve la musique de Leonard Bern­stein com­plète­ment énorme et le jeu des comé­di­ens ain­si que les choré­gra­phies de Jerome Rob­bins sont for­mi­da­bles. En revanche, j’ai été déçue par une pro­duc­tion don­née au Théâtre du Châtelet il y a quelques années.
J’ai égale­ment eu la chance d’aller à Lon­dres à plusieurs repris­es, pour y voir des comédies musi­cales mag­nifiques comme Annie, Fid­dler On The Roof ou encore The Phan­tom of The Opera - adap­tée d’une œuvre française il ne faut pas l’oublier.
En France, je remar­que que finale­ment on y vient tar­di­ve­ment mais qu’on y arrive petit à petit. Il suf­fit de voir le suc­cès mon­di­al ren­con­tré par Notre-Dame de Paris ou par Roméo et Juli­ette ; et tous ceux qui ont pro­duit de belles choses sur les scènes, comme au Palais des Sports ou ailleurs.
Tous les pro­duc­teurs ont quand même la recon­nais­sance de dire que nous étions des précurseurs dans le genre et que nous étions les pre­miers dans les années 80 à pro­pos­er cela aux spectateurs.

Etes-vous une spec­ta­trice qui aime se ren­dre à Lon­dres ou à New-York ?
Bien sûr, d’ailleurs, j’adorerais retourn­er pass­er un week-end à Lon­dres et y emmen­er ma petite-fille qui adore ça aus­si ! Main­tenant, avec le train, la comédie musi­cale est à la portée de tous.

La tournée précé­dente à peine ter­minée, vous avez démar­ré celle de votre nou­veau spec­ta­cle Hap­py Birth­day Marie-Rose.
Marie-Rose revient-elle avec tous les per­son­nages qui com­posent son univers, dans un spec­ta­cle remis au goût du jour, comme le précédent ?
Dans le précé­dent, les décors étaient des pro­jec­tions ani­mées en 3D. Cela n’avait pas de charme et je me sen­tais un peu per­due au milieu de toute cette mécanique.
Pour celui-ci, c’est dif­férent. C’est une sorte de « best-of » de tous mes spec­ta­cles. Il y a par exem­ple le fameux souli­er qui vole d’origine lorsque j’arrive sur scène.
Nous avons débuté la tournée en province l’année dernière mais le spec­ta­cle sera présen­té pour la toute pre­mière fois à Paris les 14 et 15 novem­bre prochains au Palais des Congrès.
D’ailleurs, sans pub­lic­ité, les places se vendent comme des petits pains.
A Paris, je m’attends à ce que l’émotion soit très forte. Surtout celle des par­ents, qui est incroy­able. Ils retrou­vent tous les décors en toile peinte de mes spec­ta­cles, comme le Château du Chat Bot­té et les tableaux incon­tourn­ables comme celui du Bal­let vénitien.

Affiche du spectacle Happy Birthday Marie-Rose © D.R.
Affiche du spec­ta­cle Hap­py Birth­day Marie-Rose © D.R.

Quel est votre pub­lic aujourd’hui ?
C’est facile : ce sont les trente­naires ! Par­ents ou jeunes par­ents, ils emmè­nent leurs enfants en se dis­ant « Tiens, il y a Chan­tal Goya, allons‑y tous ensem­ble, cela nous rap­pellera notre enfance ! ». C’est la folie ! Leur énergie est très galvanisante !

Quels sont les meilleurs sou­venirs liés à vos spectacles ?
Les tournées à tra­vers la France, évidem­ment, mes grands spec­ta­cles au Palais des Con­grès, les villes comme Nouméa, Tahi­ti devant 15 à 20 000 per­son­nes ou encore le Liban, où je viens de don­ner cinq représen­ta­tions à Bey­routh. A chaque fois, la même émo­tion et le même pub­lic qu’en France : de jeunes par­ents avec leurs enfants. Je ne sais pas s’ils se passent le mot, mais en tout cas ils sont là avec la même sen­si­bil­ité. Tous ces moments sont magiques.
A Lille, j’ai le sou­venir d’une ambiance plus que chaleureuse. Ce n’était plus l’ambiance d’un spec­ta­cle pour enfants, mais celui d’un match de foot­ball telle­ment les par­ents chan­taient, cri­aient et tapaient du pied !

30 ans de scène, avec des hauts et des bas qui vous ont un peu éloignée des pro­jecteurs , cepen­dant, vous n’avez pour­tant jamais arrêté ! En 2008, vous revenez avec Le Mys­térieux Voy­age de Marie Rose, un spec­ta­cle qui vous tenait par­ti­c­ulière­ment à cœur avec de nou­veaux décors en 3D ; était-ce une façon de boucler la boucle ?
Les his­toires d’avant, je n’y pense plus. C’est vrai que ce spec­ta­cle me tenait à cœur car c’est un très beau spec­ta­cle qui m’était d’ailleurs sou­vent réclamé par le pub­lic. Comme je le dis­ais tout à l’heure, bien que nous ayons ren­con­tré beau­coup de suc­cès avec cette nou­velle ver­sion, je n’étais pas très à l’aise avec toute cette technologie.
Mais je n’étais pas dans cet état d’esprit de boucler la boucle par rap­port à l’émission [NDRL : l’émis­sion télé « Le Jeu de la Vérité »]. Je pense plutôt que les jeunes, qui étaient enfants en 1985 et qui soudaine­ment ont « per­du » Marie-Rose, sont devenus les adultes d’aujourd’hui qui vien­nent à mes spec­ta­cles, avec leurs enfants.
Ce mail­lon-là, il s’est soudé d’une façon telle­ment forte ! C’est inde­struc­tible. On sera tou­jours ensemble.

Avez-vous éprou­vé le désir de vous éloign­er quelque temps de ce per­son­nage afin de vous con­sacr­er à d’autres pro­jets, comme le ciné­ma ou la scène ? Jean-Jacques Debout a par exem­ple com­posé la comédie musi­cale Paul et Vir­ginie avec Emmanuel Cur­til et Claire Keim, s’éloignant de l’univers féérique qu’il vous a conçu…
Sincère­ment, je ne me sens pas à l’aise quand je ne suis pas dans mon univers. Je ne sais pas le faire. Pour­tant, j’ai tourné sous la direc­tion de Jean-Luc Godard et joué aux côtés de Michel Ser­rault et Gérard Depar­dieu. Mais pour l’instant, j’ai des pro­jets jusqu’à fin 2010 et là où je me sens le mieux, c’est sur scène. Faire l’actrice, plus tard, pourquoi pas. Peut-être qu’un jour, grâce à la tech­nolo­gie d’aujourd’hui, on réalis­era une aven­ture fan­tas­tique autour du per­son­nage de Marie-Rose pour les enfants.

Vous et Jean-Jacques Debout avez inven­té la comédie musi­cale pour enfants. Etes-vous atten­tive aux spec­ta­cles jeune pub­lic qui sem­blent émerger ?
Bien sûr ! Dans les dernières pro­duc­tions, j’ai trou­vé la comédie musi­cale Kirik­ou très réussie et très belle, à l’image du film, et Le Roi Lion est aus­si une très belle référence. En revanche, je n’ai pas eu le temps de voir Le Sol­dat Rose ; mais c’est impor­tant d’avoir ce genre de spec­ta­cles pour les enfants. Cela leur laisse des sou­venirs et nour­rit leur imagination.

Le 23 sep­tem­bre sor­ti­ra Des pous­sières d’étoiles dans les yeux chez Flam­mar­i­on. Que pou­vez-vous nous dire au sujet de cette autobiographie ?
Le titre m’est venu à l’is­sue d’une représen­ta­tion où une jeune maman m’a dit, telle­ment émue en me revoy­ant sur scène parce que je lui rap­pelais son enfance, que son petit garçon lui a demandé pourquoi elle pleu­rait alors qu’il y avait Marie-Rose sur scène. Elle lui a alors répon­du qu’elle avait de la pous­sière d’étoiles dans les yeux.
J’ai trou­vé cela très joli et cela cor­re­spond assez bien à ma vie.
J’ai donc fait cet ouvrage avec Jacques Pes­sis, avec lequel j’avais déjà écrit un livre il y a quelques années, inti­t­ulé Tu t’appelles Chan­tal Goya com­ment ?. Je trou­vais qu’il m’avait bien comprise.
On a donc tra­vail­lé ensem­ble pen­dant six mois et il en ressort un livre qui résume assez bien ma vie, ponc­tué de pho­tos et d’anecdotes inédites comme des évène­ments qui se sont pro­duits alors que j’étais en tournée à Mada­gas­car. C’est un ouvrage très dif­férent de mon précé­dent livre, La Niaque, qui n’a mal­heureuse­ment pas été très bien distribué.
Evidem­ment, je reviens sur l’épisode du « Jeu de la Vérité », même s’il n’y a rien de nou­veau. Par con­tre, on y racon­te toutes les belles choses qui se sont passées entre-temps et ma petite fille de 18 ans, qui a trou­vé le livre génial, a décou­vert des choses qu’elle igno­rait aupar­a­vant. C’est bon signe !
Du reste, le 25 octo­bre, chez Fixot, Jean-Jacques Debout sort aus­si son auto­bi­ogra­phie, un peu plus con­séquente cepen­dant car il a con­nu beau­coup de monde par rap­port à moi. Elle s’intitulera Ma vie à dormir debout.

Quels sont vos projets ?
La tournée reprend bien­tôt et passera par Cler­mont-Fer­rand, Metz, Nan­cy, Stras­bourg, Liège, Brux­elles et se pour­suiv­ra jusqu’en en 2010. Il y a évidem­ment des inter­views et des reportages liés à la pro­mo­tion du livre et du spec­ta­cle. Je caresse l’e­spoir de retourn­er un jour au Viet­nam. Je n’y suis jamais rev­enue depuis mon départ et ce serait une idée qu’un reportage vienne saisir mes émo­tions. Ce pays, où je suis née, m’a beau­coup apporté.
A Noël, pour fêter l’anniversaire de Marie-Rose, sor­ti­ra un cof­fret col­lec­tor regroupant les trois DVD de mes spec­ta­cles ain­si que des cartes postales et d’autres surprises.
Il y a tou­jours le pro­jet de mes chan­sons en dessins ani­més mais je prends mon temps car je tiens à ce que le per­son­nage de Marie-Rose soit bien dess­iné et fidèle à l’image que les spec­ta­teurs se font du per­son­nage quand il est sur scène.
Enfin, nous com­mençons déjà à regarder les décors du prochain spec­ta­cle. Ce sera une reprise de mon spec­ta­cle L’étrange His­toire du Château Han­té créé en 1989 et qui avait réu­ni à l’époque 200 000 spec­ta­teurs. D’ailleurs, six représen­ta­tions au Palais des Con­grès sont d’ores et déjà prévues pour le mois de décem­bre 2010.

Regard en Coulisse vous pro­pose de vision­ner la bande-annonce du spec­ta­cle Hap­py Birth­day Marie-Rose :