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Hansel et Gretel (Critique)

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Hansel et GretelOpéra en 3 actes d’Humperdinck, d’après le con­te des Frères Grimm
Ensem­ble Brins de Voix
Hansel : Fan­ny Mouren (mez­zo)
Gre­tel : Camille Aller­at (sopra­no)
La mère, la sor­cière : Car­o­line Adoum­bou (mez­zo)
Le père : Eti­enne Cheval­li­er (bary­ton)
Direc­tion musi­cale et accordéon : Mélanie Brégant
Mise en scène : Madeleine Adoumbou

Un frère et une soeur, envoyés cueil­lir des frais­es, se per­dent dans la forêt… Ils décou­vrent alors une mys­térieuse mai­son en pain d’épices et tombent entre les mains de la vilaine sor­cière mangeuse d’enfants qui l’habite… Le con­te des frères Grimm fait par­tie des his­toires incon­tourn­ables qui ont bercé notre enfance. Créé en 1893 sous la baguette de Richard Strauss, ce Märchenop­er (opéra — con­te de fées) est une des oeu­vres les plus jouées en Alle­magne. Dis­ci­ple de Wag­n­er, Humperdinck mêle savam­ment dans cet opéra des mélodies enfan­tines à des moments de grande inten­sité musicale.

Notre avis :

L’ensem­ble Brins de Voix avait présen­té en 2013 une sur­prenante adap­ta­tion de Cosi Fan Tutte au théâtre des Mar­ronniers. Il retrou­ve cette scène pour y revis­iter Hansel et Gre­tel, l’opéra-con­te de fées d’Humperdinck. La troupe, fidèle à sa voca­tion d’ou­vrir l’opéra à un large pub­lic, présente une ver­sion courte de l’oeu­vre trans­posée pour un accordéon. Le spec­ta­cle est par ailleurs joué en français, ce qui facilite sa décou­verte par de très jeunes spectateurs.

Avec Hansel et Gre­tel, on a la con­fir­ma­tion que le choix fait de jouer des opéras en prox­im­ité avec le pub­lic est per­ti­nent. Sur cer­taines séquences — plus par­ti­c­ulière­ment au début de la représen­ta­tion — l’ac­cordéon de Mélanie Bré­gant cou­vre légère­ment les pas­sages chan­tés sur un ton bas mais plus générale­ment l’as­so­ci­a­tion de l’in­stru­ment et des voix lyriques est une heureuse idée. Fan­ny Mouren et Camille Aller­at, les deux inter­prètes féminines des rôles d’Hansel et Gre­tel, for­ment un beau duo com­plice, bien entourés par Car­o­line Adoum­bou et Eti­enne Cheval­li­er qui inter­prè­tent les per­son­nages adultes.

La jeune Madeleine Adoum­bou signe une pre­mière mise en scène en solo promet­teuse. L’u­til­i­sa­tion de quelques ombres chi­nois­es per­met de réac­tiv­er notre imag­i­naire d’en­fants. Ce procédé est égale­ment util­isé de façon orig­i­nale pour créer un « générique » au début du spec­ta­cle. La scéno­gra­phie adap­tée à une scène de taille réduite per­met tout de même de recon­stituer la fameuse mai­son en sucrerie du con­te pour enfants. L’opéra, pourvu qu’il s’en donne les moyens, peut bel et bien s’ou­vrir à un grand pub­lic. L’ensem­ble Brins de Voix con­firme qu’il ne s’ag­it pas d’une fable ou d’un conte.