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Canada — « Hairspray » (Critique)

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Olivi­er Dion (Link Larkin) et Vanes­sa Duchel (Tra­cy Turn­blad) dans la comédie musi­cale Hair­spray © Juste pour Rire

Livret : Mark O’Donnell, Thomas Meehan
Paroles : Scott Wittman, Marc Shaiman
Musique : Marc Shaiman
Arrange­ments : Harold Wheeler
Basé sur le film de New Line Cin­e­ma écrit et réal­isé par John Waters.

Mise en scène : Denise Filiatrault
Tra­duc­tion et adap­ta­tion : Yves Morin
Assis­tante à la mise en scène : Marie-Hélène Dufort
Direc­tion musi­cale et arrange­ments : Guil­laume St-Laurent
Scéno­gra­phie : Mar­tin Ferland
Cos­tumes : Suzanne Harel
Acces­soires : Alain Jenkins
Éclairages : Math­ieu Larivée
Choré­gra­phies : Monik Vincent
Sonorisa­teur : Frédéric Auger
Per­ruques : Rachel Tremblay
Maquil­lages : Jean Bégin
Coach vocal : Monique Fauteux

Dis­tri­b­u­tion : Louis Cham­pagne, Geneviève Charest, Tanya Brideau, Kim Richard­son, Vanes­sa Duchel, Syl­vain Scott, Véronique Claveau, Gardy Fury, Isabelle Drainville, Éric Lussier, Alex­ia Gourd, Mari­na Bas­tarache, Dayane Ntibarikure, Renée Joseph, Mar­co Ramirez, Math­ieu Trem­blay, Bryan Audet, Olivi­er Dion, Aiza Ntibarikure, Sandy Duper­val, Jen­nifer Silen­cieux, Valérie Dau­re, Danièle Lorain, Boutaina Maalaoui, Isabeau Proulx-Lemire, Jonathan Guil­bault, Isabelle Giroux et Vladimir Alexis.

Musi­ciens :
Nico­las Bédard, Lucie Cochon, Philippe Bouf­fard, Chris­t­ian Moris­sette, William Côté, Guil­laume Saint-Lau­rent (chef d’orchestre), Paul Audy.

Résumé :
Hair­spray se déroule dans le Bal­ti­more des années soix­ante. Dans ce monde où sub­sis­tent encore plein de préjugés soci­aux et raci­aux, une jeune fille un peu « en chair » et issue d’une famille mod­este, Tra­cy Turn­blad, n’a qu’une idée en tête : par­ticiper à une émis­sion de télé à la mode pour ren­con­tr­er Link, un jeune pre­mier qui fait cra­quer toutes les filles de « la haute ».

Notre avis :
Le jeune Olivi­er Dion avait bien avisé les lecteurs de Regard en Coulisse ; « Sincère­ment, je crois que ce sera le spec­ta­cle à voir cet été. Hair­spray est un pur diver­tisse­ment et surtout pré­parez-vous à rire ». Il a tout à fait rai­son ! En ce soir de pre­mière, la foule était en délire à un tel point que lors des numéros de Gardy Fury (Sea­weed) et Kim Richard­son (Motor­mouth May­belle), les inter­prètes ont dû faire une pause et atten­dre que les cris et les applaud­isse­ments cessent avant de repren­dre la pièce. Chose qui est excep­tion­nelle­ment rare… du moins à Montréal.

D’entrée de jeu, nous avions quelques doutes au sujet de la pièce vu l’énorme suc­cès que cette comédie musi­cale, dans sa ver­sion orig­i­nale anglaise, avait acquis par le passé et sur le fait de la présen­ter avec une jeune troupe et, de sur­croit… en français ! Mais, nos doutes se sont dis­sipés dès les pre­mières notes de «Bonne journée Bal­ti­more », inter­prété par une Vanes­sa Duchel en pleine pos­ses­sion de ses moyens. Nous y avons décou­vert une jeune inter­prète aux mul­ti­ples tal­ents ; et que dire de sa voix puis­sante sinon qu’elle en a le con­trôle total et qu’elle a su don­ner un souf­fle nou­veau à ce per­son­nage XXL. Il serait fas­ti­dieux pour nous de « glo­ri­fi­er » toute la diver­sité et le tal­ent de cette troupe car ce tal­ent est présent à tous les niveaux. En revanche, on se doit néan­moins de soulign­er les presta­tions vocales de Kim Richard­son, le charisme d’Olivier Dion (Link), les pas de danse de Bri­an Audet (Corny Collins), le pro­fes­sion­nal­isme de Syl­vain Scott (Wilbur Turn­blad) et Louis Cham­pagne (Edna Turn­blad) et la décou­verte d’un tal­ent brut en la per­son­ne d’Aiza Ntibarikure (la petite Inez). Une troupe sensationnelle !

Yves Morin nous a démon­tré, encore une fois, qu’il est pos­si­ble de présen­ter une comédie musi­cale dans la langue de Molière sans pour autant déna­tur­er l’œuvre orig­i­nale. Les mots s’emboîtent par­faite­ment sur les rythmes joués par des musi­ciens « live » et coulent tout douce­ment dans nos oreilles… pour y rester !

Notre grande dame du théâtre, Denise Fil­li­a­trault, n’est pas en reste : sa mise en scène est tout à fait grandiose. Elle a su bien diriger sa troupe pour offrir au pub­lic un spec­ta­cle de très haut niveau. Encore une fois, nous avions des préjugés comme quoi une pro­duc­tion québé­coise ne pou­vait avoir de décors dignes de ce nom, comme ceux qu’on retrou­ve à Broad­way, par exem­ple. Mais Hair­spray a changé la donne. On y retrou­ve des décors mobiles qui représen­tent Bal­ti­more, d’une salle de classe à la rési­dence de Motor­mouth May­belle. On lève notre cha­peau à Suzanne Harel pour des cos­tumes d’une rare beauté ain­si qu’à Rachel Trem­blay pour ses mer­veilleuses perruques.

Hair­spray est assuré­ment le suc­cès tant espéré par Juste pour rire pour redonner goût au pub­lic de (re)découvrir le monde de la comédie musi­cale au Québec. Souhaitons-nous des pro­duc­tions de cette qual­ité pour les prochaines années…

Ne cherchez pas de « défauts > à cette pro­duc­tion : il vous sera pra­tique­ment impos­si­ble d’en trou­ver… Ah ! Si.… aucun CD disponible pour faire revivre cette expéri­ence mémorable.