
Paroles : Gerome Ragni et James Rado, Musique : Galt MacDermot
Création
Le 29 octobre 1967 à New York au Public Theater puis transféré au Biltmore Theater le 29 avril 1968 (1 742 représentations).
A Londres, au Shaftesbury Theatre le 27 septembre 1968.
Principaux airs
Aquarius — Sodomy — Donna/Hashish — Colored Space — Manchester — I Got Life — Franck Mills — Hair — Electric Blues — Hare Krishna — Where Do I Go? — Black Boys — White Boys — Walking In Space — Easy To Be Hard — 3.5.0.0. — Good Morning Starshine — Let The Sunshine In
Synopsis
La pièce : En 1968, en pleine guerre du Vietnam, Berger, Claude, Sheila, Jeanie, Hud et Woof sont membres de la Tribu, un groupe de hippies qui vit dans les rues de New York de paix et d’amour. Chacun d’entre eux va se dévoiler au fil de saynètes et de chansons : Sheila, la militante, qui vit avec Berger et Claude, Jeanie enceinte, Berger l’impulsif, Claude qui n’arrive pas à brûler sa convocation pour l’armée et partira rejoindre les troupes.
Le film : Berger, Jeannie, Hud et Woof sont des jeunes gens aux cheveux longs qui vivent au gré de leurs envies et des substances hallucinogènes qu’ils ingurgitent. Lorsque le jeune provincial, Claude Bukowski, fait escale à New-York avant de partir pour le Vietnam, il ignore que ces 24 heures de transit vont changer le cours de sa vie. Il rencontre Sheila, la bourgeoise, dont il tombe éperdument amoureux. Berger et ses acolytes lui font vivre une véritable initiation à la vie hippie. Malgré leurs tentatives pour le pousser à déserter, Claude décide de continuer son chemin et d’embarquer pour le Vietnam, où il mourra probablement.
Le thème
Au-delà des simples valeurs du «flower power», Hair met en lumière ces jeunes Américains des années 70, qui se laissaient pousser les cheveux en signe de protestation et basculaient dans l’illégalité pour ne pas aller se battre au Vietnam. Cette comédie musicale est donc très ancrée dans la période à laquelle elle a été composée.
Cependant, la longévité de son succès prouvent que les thèmes abordés — le pacifisme, l’anarchie, la recherche du bien-être… — sont loin d’être passés de mode.
L’histoire derrière l’histoire
A l’origine de Hair, on trouve la rencontre entre deux jeunes acteurs américains Gerome Ragni et James Rado et un compositeur canadien, Galt McDermot. En 1967, en pleine guerre du Vietnam, le trio écrit un spectacle qui s’adresse aux jeunes de l’époque en leur parlant de leurs préoccupations. A l’origine, il s’agit de jouer quelques semaines pour l’ouverture du New York Shakespeare Public Theater. Pour la petite histoire, un jeune réalisateur européen fait partie de ces premiers spectateurs. Il s’agit de Milos Forman. Ces représentations ne font pas vraiment parler d’elles mais ont le mérite de placer le trio de créateurs sur la route du producteur Michael Butler. Ce dernier investit beaucoup de temps et d’énergie pour que Hair puisse être représenté sur la scène du Biltmore Theater. Ainsi, Hair devient le premier spectacle de l’histoire à passer du Off Broadway au In. Dans cette version retravaillée qui est passée de 20 à 31 numéros musicaux, les créateurs interprètent les rôles principaux : Rado joue Claude et Ragni joue Berger. Dans cette distribution originale, on remarque également une artiste débutante : la jeune Diane Keaton. Contre toute attente, le show, créé le 29 avril 1968, ne fermera ses portes que le 1er juillet 1972, après 1742 représentations.
Utilisant pour la première fois le pop-rock à Broadway, Hair ouvre la voie à un nouveau genre de comédie musicales « hippies », parmi lesquelles on peut citer Godspell, Jesus Christ Superstar, Tommy… En outre, le spectacle ne suit pas la structure traditionnelle et s’apparente davantage, comme ses successeurs, à une suite de sketches.
Très rapidement, Hair fait donc parler de lui. Outre son aspect subversif et son engagement politique, le spectacle possède un argument de vente inédit puisque, pour la première fois, des artistes sont nus sur scène. Des chansons, comme « Aquarius » ou « Let The Sunshine In » deviennent des hymnes à la liberté. Dans un monde en pleine ébullition, Hair devient le spectacle de l’année et s’exporte à travers le monde entier. Paris l’accueille en 1969, au Théâtre de la Porte Saint Martin, et crée l’événement, avec, en tête d’affiche un jeune chanteur alors inconnu : Julien Clerc. Comme il signe, cette même année, son premier album, il est alors remplacé par un autre chanteur inconnu : Gérard Lenorman.
En 1979, Milos Forman (Amadeus, Vol au-dessus d’un nid de coucou…) adapte Hair au cinéma et lui offre ainsi un second souffle et une nouvelle bande originale. Dans les rôles principaux, on trouve John Savage (Claude), Treat Williams (Berger) et Beverly D’Angelo (Sheila). En lui offrant un dénouement différent, Milos Forman accentue l’aspect politique de l’oeuvre ainsi que sa dimension tragique. Tout comme la première version scénique, le film devient culte.
Depuis, les productions s’enchaînent à travers le monde et contribuent à faire perdurer l’oeuvre. Ainsi, Paris accueille régulièrement des adaptations de Hair. Après les représentations d’une troupe danoise en 1997, une version française a été mise en scène par Jacques Rosny, l’année suivante, au Théâtre Mogador. Même si cette adaptation n’a pas connu le succès escompté, elle a eu le mérite de révéler de jeunes artistes tels que Sinan Bertrand, Alexandre Bonstein, Liza Michael… En 2009, pour fêter les 60 ans de la création française, c’est au tour de Ned Grugic de signer une nouvelle mise en scène, avec Fabian Richard dans le rôle de Claude et Laurent Ban incarnant Berger.
Versions de référence
Hair — La version originale de Broadway, RCA
Hair — Special Anniversary Edition
Hair — Original Broadway Cast, Decca Bande Originale
Hair 20th anniversary, bande originale du film, label : RCI, BMG, double CD.
Hair — Le DVD disponible chez MGM/UA