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Gwendal Marimoutou en tournée avec Résiste

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Gwendal Marimoutou (c) DR
Gwen­dal Mari­moutou © DR

Gwen­dal Mari­moutou, Résiste a déjà fait deux pas­sages à Paris, une pre­mière tournée en province et repart en tournée cet automne. Com­ment abor­dez-vous cette sec­onde tournée ?
Repar­tir en tournée, c’est rêvé. Au départ, on était prévu pour le Palais des Sports, plus une tournée, si ça mar­chait et éventuelle­ment un retour à Paris en cas de suc­cès… Sur des pro­jets comme ça, on te dit quand tu com­mences, on ne te dit jamais quand tu arrêtes ! On a un très bel accueil partout, c’est un vrai suc­cès, alors on abor­de la tournée de manière beau­coup plus déten­due, on prof­ite de tous les instants… Même si c’est un peu plus fatiguant, je trou­ve que c’est en tournée que prend tout le sens de notre méti­er. Paris, c’est très bien, c’est la meilleure salle qu’on ait faite, mais c’est un peu éli­tiste de dire aux gens de venir nous voir. Là, c’est nous qui leur ren­dons vis­ite, c’est super !

Com­ment êtes-vous arrivé sur le projet ?
Bruno Berberes, qui m’avait déjà poussé à faire The Voice, m’a rap­pelé pour pass­er les audi­tions. C’était un cast­ing assez privé, je n’avais pas la moin­dre idée du spec­ta­cle pour lequel j’auditionnais, je savais juste que c’était une comédie musi­cale et qu’il fal­lait que je chante deux titres de Michel Berg­er. Quand je suis arrivé au cast­ing, j’ai vu France Gall. Elle se cachait un peu pour ne pas trop nous impres­sion­ner, mais je l’ai vue quand même…

La dernière fois que France Gall a chan­té sur scène, c’était en 1996, vous n’aviez donc qu’un an ! Que représente-t-elle pour vous ?
Hon­nête­ment, pour moi, France Gall et Michel Berg­er, ça ne représen­tait pas grand chose parce que chez moi, on n’écoutait pas du tout de var­iété française. J’avais l’impression de ne pas con­naître et quand j’ai com­mencé à tra­vailler le spec­ta­cle, je me suis ren­du compte que je con­nais­sais toutes les chan­sons par cœur. C’est la force du réper­toire, ça fait par­tie de notre incon­scient collectif.

Com­ment êtes-vous arrivé à vous appro­prier les chansons ?
Ca a été très dur. Il faut savoir que France a une volon­té très forte de ne pas déna­tur­er ce que Michel a écrit et de rester fidèle aux arrange­ments de l’époque. C’est mod­ernisé, mais ce n’est pas réar­rangé. Moi, j’ai besoin de m’exprimer, je ne peux pas repren­dre une chan­son sans y apporter quelque chose. Je me suis dit qu’on m’avait choisi pour mes qual­ités, mais aus­si pour mes défauts. Alors j’ai fait des propo­si­tions. France y était très ouverte mais la ligne con­duc­trice, c’était de rester fidèle. Tout l’enjeu, c’était de trou­ver le juste milieu.

Ca a évolué avec le retour du public ?
Oui, et ça se voit en pro­mo. Si on reprend « Résiste » ou « La groupie du pianiste », ce qu’on fait main­tenant n’a plus rien à voir avec nos pre­mières pro­mos. Ca évolue tous les soirs. Quand on est sur scène sept fois par semaine, le spec­ta­cle est telle­ment ancré dans le corps qu’on ne peut pas empêch­er une espèce de robo­t­i­sa­tion, même en voulant garder toute la spon­tanéité du monde. Pour aller con­tre ça, il faut pro­pos­er des nou­velles choses et se ris­quer à aller un peu ailleurs.

La mise en scène de Ladis­las Chol­lat est très fournie, vous êtes présent sur scène pen­dant tout le spec­ta­cle et vous avez tous tout le temps quelque chose à faire.
Tra­vailler avec lui, je ne pou­vais pas espér­er mieux. J’avais vu sa mise en scène d’Harold et Maude avec Line Renaud et Thomas Solivéres que j’ai rem­placé sur Ados au Point-Vir­gule quand j’avais seize ans et je suis tombé com­plète­ment amoureux de son tra­vail. Je rêvais de tra­vailler avec lui, je ne pen­sais pas que ça se ferait si vite. Ladis­las, c’est un génie. C’est quelqu’un qui a un vrai respect de tout corps de méti­er et il sait se faire respecter de tout le monde sans jamais hauss­er la voix. Le tra­vail se fai­sait très lente­ment. Au début, ça me parais­sait très bizarre, on tra­vail­lait phrase par phrase. Mais il faut savoir qu’à chaque phrase, il y a un top pour un danseur d’aller servir un verre, pour une lumière, un top son… A chaque phrase, il regar­dait qui fai­sait quoi, il se sou­ci­ait de qui n’avait pas bu depuis un cer­tain temps, etc. Donc c’était long, mais à la fin, ça donne un investisse­ment total. Je pense que les danseurs aiment ça aus­si, parce que là, ils font par­tie inté­grante de l’histoire, ils ont un vrai rôle à défendre, on est tout le temps sur scène, on n’a pra­tique­ment aucune pause, c’est comme un plan séquence de deux heures.

Avait-il une idée très pré­cise de ce qu’il voulait ou aviez-vous une grande lib­erté dans le jeu ?
On a eu beau­coup de lib­erté dans la créa­tion, il a apporté une très grande impor­tance à toute la par­tie jeu. On a fait trois mois d’atelier avant même de com­mencer avec les danseurs, ça lais­sait une grande place à la propo­si­tion. Je pense que c’est dû au fait qu’il vienne du théâtre. Dans le livret de base, mon rôle n’était pas aus­si impor­tant que ce qu’il a finale­ment don­né sur scène. Dans une comédie musi­cale tra­di­tion­nelle, j’aurais pu atten­dre en back­stage, alors que là, j’étais tout le temps sur scène.

France Gall était présente pen­dant les répétitions ?
Tout le temps. Ladis­las lui présen­tait son tra­vail parce que c’est elle qui a le mot final : c’est son pro­jet, elle est auteur du spec­ta­cle avec Bruck Daw­it. Mais ils étaient tou­jours sur la même longueur d’onde. Ladis­las ne s’est pas trop attardé sur la manière d’interpréter les chan­sons, pour ça on a beau­coup tra­vail­lé avec France. Et c’est très bien pour une comédie musi­cale de savoir déléguer, il y a quelqu’un pour le chant, quelqu’un pour la danse — Mar­i­on Motin -, quelqu’un pour le théâtre. On gagne en effi­cac­ité, cha­cun peut pouss­er son art jusqu’au bout.

On entend par­ler d’un Résiste 2
En fait, il y a trois Résiste qui sont écrits, c’est une trilo­gie, mais ça ne veut pas dire que ça va se mon­ter. Et puis ça évolue. Laeti­tia Colom­bani a adap­té le livret, parce que quand ils nous ont trou­vés, ils ont beau­coup con­stru­it avec nos per­son­nal­ités et le livret a totale­ment changé, l’histoire a été améliorée. Ce n’est pas exclu que ça se fasse, mais ça dépen­dra du suc­cès glob­al de Résiste, finis­sons d’abord la tournée, faisons le DVD et voyons. Si ça se fait, je pense que ça ne se fera pas avant quelques années.

Quels sont vos projets ?
Là, je pré­pare un album, je suis en train de l’enregistrer, ça se passe plutôt bien. Con­tractuelle­ment je ne peux pas le sor­tir pen­dant Résiste, donc je n’ai pas de date de sor­tie. Sinon il y a une série qui arrive : Les Témoins, sai­son 2, sur France 2 et je tra­vaille tou­jours sur Gul­li à l’animation.

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