Grégori Baquet, que raconte La partition ?
Le personnage que j’interprète est à une époque de transition dans sa vie. Il ne s’aperçoit pas qu’il est en train de répéter des schémas qu’il vient de vivre et il s’enfonce un peu plus encore dans ses problèmes entre autres à cause d’une partition musicale, un original qu’il a obtenu au prix de quelque chose de très grave. Il va essayer de se faire pardonner de toutes ses erreurs tout en tombant dans le schéma de la répétition de sa vie. Cette partition est le fil conducteur de l’histoire.
Comment qualifiriez-vous ce spectacle ?
C’est vraiment du théâtre musical. C’est une pièce de théâtre avec beaucoup de musique et environ 25 chansons. La musique intervient pendant les dialogues qui se transforment en chansons, ça se fond parfaitement. Profitant du très beau cadre qu’offre le théâtre du Ranelagh, on jouera complètement en acoustique accompagnés par un trio piano, violon, violoncelle.
Comment est né ce projet ?
Pierre-Loup Rajot avait mis en scène R.O.C, une comédie musicale que j’ai jouée à Montreux il y a deux ans. Nous étions censés la reprendre sur Paris, mais ça a traîné tellement longtemps que l’auteur a préféré reprendre son projet. Pierre-Loup Rajot a décidé de garder la même équipe et d’adapter le scénario d’un film qu’il avait écrit en pièce de théâtre musical avec Jakob Vinje, le compositeur de R.O.C.
Qu’est-ce qui vous plaît dans La partition ?
C’est un projet qui tombe bien pour moi. J’en avais besoin, ça faisait un petit moment que je n’étais que sur des grosses productions, là ça va être beaucoup plus fin et plus profond, ça va nous amener à nous poser des questions. Je trouve que le projet est assez fou pour être entrepris. C’est vraiment un OVNI par rapport aux spectacles musicaux qu’on peut voir en France. Comme on parle de film d’auteur, je dirais que c’est presque du théâtre musical d’auteur, mais attention ce n’est pas « prise de tête » ! C’est sûr que ceux qui n’auront vu que des grosses machines comme Roméo et Juliette, Autant en emporte le vent et compagnie vont être déroutés. Mais c’est juste un univers différent avec une très jolie musique, très fine, qui peut vraiment plaire à tout le monde. C’est une histoire très dense, très fouillée avec des rapports forts entre les personnages. Il y a une chanson que je chante vers la fin du spectacle qui m’émeut à un tel point que j’ai le noeud dans la gorge. Il y a aussi du suspens, il y a un petit côté thriller à la Hitchcock, un mystère qui tourne autour de cette partition.
Comment se passe le travail avec Pierre-Loup Rajot ?
Nous avons déjà bien travaillé toutes les chansons, nous allons répéter sur le plateau du théâtre tout le mois d’août. Pierre-Loup nous a beaucoup parlé de nos personnages. Il est très méticuleux, pointilleux, et ça, ça me plaît beaucoup. Il a une vision très claire du spectacle, il sait précisément ce qu’il veut, je lui fais entièrement confiance. C’est un vrai artiste, un vrai créateur qui n’hésite pas à se mettre en danger.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le compositeur, Jakob Vinje ?
C’est un jeune compositeur allemand qui vient de Hambourg. Il a un talent fou. On ne peut pas rester indifférent à sa musique. Avec Pierre-Loup Rajot, ils forment un tandem très complice. Si Pierre-Loup lui fait retravailler trois pages de musique qu’il a écrites dans la nuit, il ne s’en formalise pas, il part du principe que c’est toujours pour le mieux du spectacle. Avec lui, il n’y a jamais de problème, c’est plutôt rare.
Un mot sur vos partenaires de scène…
Ce sont tous de jeunes comédiens chanteurs épatants, trois viennent de Suisse. Ils ont tous entre cinq et dix ans de moins que moi, je suis un peu le grand frère ! Ils sont très touchants, je suis ravi de partager à nouveau la scène avec eux.
Vous venez de jouer plusieurs mois Le Bourgeois gentilhomme, quel bilan en tirez-vous ?
Pour du théâtre, c’était une énorme machine. C’était une superbe expérience. Je me suis régalé à jouer ce rôle génial dans une mise en scène rigolote et cocasse d’Alain Sachs. Et puis ça m’a permis de rencontrer Jean-Marie Bigard qui est vraiment quelqu’un d’une humanité et d’une générosité rares. On ne se quitte plus, je viens de tourner avec lui dans un épisode d’une nouvelle série de TF1 dont il sera le personnage récurrent.
Vous fourmillez toujours de projets, quels sont ceux dont vous pouvez nous parler ?
Là je viens de mettre en scène La soeur de Jerry King, une pièce de théâtre très fraîche et charmante avec Cécilia Cara et Arthur Jugnot qui a bien fonctionné au Festival d’Avignon. Un théâtre parisien est a priori très intéressé pour reprendre le spectacle à la rentrée, mais pour l’instant rien n’est signé. En décembre, au Théâtre Princesse Grace de Monaco, je vais créer Jo et Joséphine, une comédie musicale qui raconte les dernières années de Joséphine Baker avec son mari Jo Bouillon. C’est Jacques Pessis qui a écrit le livret. On devrait venir le jouer à Paris après. Je suis aussi sur un autre projet de théâtre musical complètement délirant, mais qui n’en est encore qu’aux prémices, écrit par le romancier Pascal Bruckner et qui s’appelle Les ogres anonymes. Mais ce qui me tient le plus à coeur c’est avant tout le film que j’ai écrit et que je veux réaliser. Il est en très bonne voie au niveau de la production. En tout cas, c’est clair que c’est ma priorité. Je suis très optimiste, aussi optimiste que le message que fait passer La partition !