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Godspell — Jesus Christ est un hippie !

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L'enregistrement original ©DR
L

Parole et musique de Stephen Schwartz
Livret de John-Michael Tebelak

Créa­tion
Le 17 mai 1971 au Cher­ry Lane The­atre (Off-Broad­way) pour 2651 représentations.

Le 17 novem­bre 1971 au Wyn­d­ham’s The­atre (Lon­dres) pour 1128 représentations.

Prin­ci­pales chansons 
Pre­pare the way of the Lord —  Save the Peo­ple — Day By Day — Learn Your Lessons Well — Bless The Lord — All For The Best — All Good Gifts — Light Of The World — Turn Back o Man — Alas For You — By My Side — On The Willows

Syn­op­sis
La trame de God­spell se fonde, comme son nom l’indique, sur la Bible, et, plus pré­cisé­ment, sur l’E­vangile selon Saint Matthieu. Il est dif­fi­cile de résumer l’in­trigue car l’oeu­vre se com­pose prin­ci­pale­ment d’une suite de saynettes.

Ain­si, le pre­mier acte pro­pose divers sketch­es illus­trant des leçons et des paraboles du Livre Saint. Le sec­ond acte relate, pour sa part, les sept derniers jours de la vie de Jésus à tra­vers quelques épisodes-clefs comme la Cène, la crucifixion…

Thème
Au vu de l’époque de sa créa­tion et de son thème, on ne peut s’empêcher d’établir un par­al­lèle entre God­spell et Jesus Christ Super­star (créé la même année) ou Joseph and the Amaz­ing Tech­ni­col­or Dream­coat. Ce n’est pas un hasard : dans les années 70, l’in­spi­ra­tion biblique per­met de servir les thèmes de prédilec­tion hip­pies. À l’in­star des deux autres comédies musi­cales précédem­ment citées, l’évo­ca­tion de Jésus est, dans God­spell, un moyen de prôn­er les valeurs de l’époque. Jésus devient le héros, baba-cool avant l’heure, dont les paroles et les pré­ceptes appel­lent à l’amour du prochain, à la paix, au respect de la nature, la fraternité…

L’his­toire der­rière l’histoire 
A l’o­rig­ine du pro­jet, on trou­ve John-Michael Tebe­lak, un étu­di­ant hip­pie qui créé, au sein de son école, un spec­ta­cle orig­i­nal. Il choisit de racon­ter l’his­toire du Christ sous un angle rock­’n roll. Le spec­ta­cle se joue off-off-Brod­way, autant dire qu’il est voué à recevoir un suc­cès d’es­time plutôt réduit. Pour­tant, des pro­duc­teurs enten­dent par­ler de God­spell et acceptent de pro­duire le spec­ta­cle à con­di­tion qu’une nou­velle par­ti­tion l’ac­com­pa­gne. Le tra­vail est con­fié à Stephen Schwartz (com­pos­i­teur de musiques de films par­mi lesquelles Poc­a­hon­tas (oscarisé) ou Le Bossu de Notre-Dame, égale­ment auteur de la comédie musi­cale Pip­pin) qui réécrit l’oeu­vre en cinq semaines et le spec­ta­cle intè­gre le Cher­ry Lane The­atre (Off-Broad­way) le 17 mai 1971. C’est un suc­cès immé­di­at. Mimes, pan­tomime, clown, vaude­ville, musique, théâtre, humour sont autant d’in­gré­di­ents qui séduisent le pub­lic et la cri­tique. Du coup, le spec­ta­cle passe assez rapi­de­ment du Off-Broad­way au In et ne ferme ses portes qu’en 1977, après 2651 représentations.

Dès sa créa­tion, God­spell voit se mul­ti­pli­er de nom­breuses repris­es dans le pays puis dans le monde entier. Des pro­duc­tions se mon­tent à Lon­dres, Ams­ter­dam, Mel­bourne… Dès 1972, une ver­sion française est con­fiée à Pierre Delanoë (paroli­er de Bécaud, Fugain, Polnar­eff, Joe Dassin, adap­ta­teur de Jesus Christ Super­star…) et Bernard Giquel pour le livret. Durant deux années, l’oeu­vre con­naît un réel suc­cès au Théâtre de la Porte Saint-Mar­tin dans une mise en scène de Nina Faso. La troupe est com­posée de jeunes artistes alors incon­nus, mais dont les noms vous par­leront sans doute : Dave, Daniel Auteuil, Armande Altaï (qui, après une car­rière under­ground, enseign­era à la Star Acad­e­my), Gré­go­ry Ken (qui, avant le suc­cès de son groupe « Cha­grin d’amour », avait égale­ment joué dans Hair ou créé sur scène le Zig­gy de Star­ma­nia), Michel Elias (La Révo­lu­tion Française, Mayflower)…
Hors de l’Hexa­gone, on peut voir God­spell fig­ur­er sur le CV de plusieurs artistes par­mi lesquels Jere­my Irons (fig­u­rant dans le cast orig­i­nal lon­donien, dans le rôle de Jean-Bap­tiste durant deux ans) ou Tom Cruise.

Comme la plu­part des comédies musi­cales de l’époque, God­spell con­naî­tra son adap­ta­tion ciné­matographique en 1973. Réal­isé par David Green, le long-métrage réu­nit, entre autres, David Haskell (qui reprend le rôle de Jean-Bap­tiste qu’il avait créé), Vic­tor Gar­ber dans le rôle de Jésus, et plusieurs des artistes de la dis­tri­b­u­tion originale.

Ver­sions de référence 
On peut trou­ver une trentaine d’en­reg­istrements des divers casts de God­spell. En voici quelques uns :

- God­spell (Orig­i­nal off off Broad­way cast) — Arista ARCD 8304, Avec Robin Lam­ont, Stephen Nathan, David Haskell, Joanne Jonas…

- God­spell (Orig­i­nal Lon­don cast) — Bell 203 — Avec David Essex (Evi­ta), Mar­ti Webb, Gay Sop­er, Julie Cov­ing­ton, Jere­my Irons…

- God­spell (Orig­i­nal Motion Pic­ture Sound­track) — Arista

- Dans les mag­a­sins spé­cial­isés : disque God­spell (ver­sion française) — Philips 6332 037

On peut égale­ment trou­ver le film en DVD (Zone 1).