Géraldine Larrosa, flamboyante Inez

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Géraldine Larrosa (c)DR
Géral­dine Lar­rosa ©DR

Géral­dine Lar­rosa, Zor­ro est votre pre­mier musi­cal en France ?
Oui et je suis vrai­ment très con­tente de revenir en France. J’y ai vécu de l’âge de 12 ans jusqu’à 19 ans. Depuis, je vis en Espagne où je mène ma car­rière artistique.

Com­ment tout a com­mencé pour vous en Espagne ?
Quand je vivais en France, je retour­nais en Espagne pen­dant les vacances. Un jour, j’ai accom­pa­g­né une amie à un cast­ing pour une télé qui recher­chait une ani­ma­trice. Ils m’ont demandé de me présen­ter aus­si et j‘ai été prise. Je me suis donc instal­lée à Madrid. En même temps, je pre­nais des cours de chant. J’ai tourné dans un film et j’ai com­mencé à jouer dans des comédies musi­cales ; c’est ce que je voulais faire depuis le début. Ma pre­mière comédie musi­cale, c’était Les Fan­ta­sticks qui s’est jouée pen­dant 35 ans off-Broad­way. Après, j’ai joué Sandy dans Grease, Wendy dans Peter Pan, puis Belle dans La Belle et la Bête. J’ai beau­coup appris avec tous les met­teurs en scène qui m’ont dirigée, qui venaient tous de Broad­way puisque c’était les mêmes spec­ta­cles qu’à Broad­way ou Lon­dres, adap­tés en espagnol.

Vous menez aus­si une car­rière solo sous le nom d’Innocence…
Oui, dans un style pop rock sym­phonique. C’est un mélange de voix pop et lyrique, gui­tare rock et orches­tra­tion sym­phonique. Actuelle­ment, je suis en train de finalis­er mon deux­ième album qui va sor­tir fin févri­er, début mars. Je fais régulière­ment la navette entre Paris et Madrid. J’ai l’intention de men­er ces deux car­rières en par­al­lèle. Il y a plein de chanteurs en Espagne qui font aus­si du ciné­ma, des séries télé et des comédies musicales.

Com­ment êtes-vous arrivée sur Zor­ro ?
C’est un ami, Bruno Berberes, qui m’a par­lé du cast­ing de Zor­ro. Il m’a dit qu’ils avaient besoin d’une comé­di­enne qui puisse chanter autant en français qu’en espag­nol et danser le fla­men­co. J’ai hésité un peu car j’avais mon deux­ième album en pré­pa­ra­tion. Bruno a insisté en me dis­ant que c’était une chance pour ma car­rière de comé­di­enne et pour me faire con­naître en France. J’en ai par­lé avec Warn­er, ma mai­son de disque, qui a accep­té de repouss­er la sor­tie de l’album. Je suis venue pass­er le cast­ing. J’ai eu la chance de ne pass­er que deux fois, peut-être parce que je suis arrivée la dernière !

Pour vous qui arriv­iez d’Espagne, qui avez tou­jours joué et chan­té en espag­nol, com­ment s’est passée votre adaptation ?
C’est vrai­ment une troupe mer­veilleuse. Tout le monde m’a beau­coup aidée. Même si je par­le couram­ment français, appren­dre un texte c’est dif­férent. Ce n’est pas le même mécan­isme dans la tête. J’avais peur de mal dire les phras­es. Je n’avais jamais joué en français. Mon cerveau n’était pas habitué ! Si on oublie une phrase, on peut tou­jours impro­vis­er mais moi j’avais peur, je me blo­quais. Mais ils ont tous été adorables et très patients, par­ti­c­ulière­ment Christo­pher Ren­shaw, le met­teur en scène. Il com­pre­nait que pour moi c’était dif­fi­cile. Il expli­quait les choses d’une manière telle­ment facile, telle­ment humaine que c’était un vrai plaisir de tra­vailler sous sa direc­tion. J’ai beau­coup appris avec lui.

Pour le fla­men­co vous avez dû avoir moins de difficultés…
J’avais juste quelques notions, j’en avais fait un peu quand j’étais petite. Évidem­ment, je n’ai pas la rapid­ité du zap­atea­do comme les danseurs de fla­men­co pur, je fais plutôt une petite imi­ta­tion à la Géral­dine (rires). Rafaël Amar­go, notre choré­graphe, m’a beau­coup aidée. Et c’est en dansant le fla­men­co que j’ai trou­vé la force et la gestuelle pour mon per­son­nage d’Inez.

Juste­ment vous inter­prétez l’un des per­son­nages les plus forts du spec­ta­cle. Par­lez-nous d’Inez.
Au début j’avais un peu peur. Je n’avais joué que des rôles de princesse, de jeune fille, et là c’était le rôle d’une femme énergique avec un fort car­ac­tère. Je me suis dit que j’allais la jouer dans un style Car­men. J’ai voulu en faire une gitane coquine et sen­suelle. Inez, c’est la reine des gitans. Elle aime l’aventure, elle com­prend tout, elle voit tout, elle est drôle, c’est une généreuse au grand cœur qui va aider son ami Diego/Zorro. Je prends vrai­ment du plaisir à l’interpréter.

Quels sont les aspects du spec­ta­cle qui vous plaisent le plus ?
J’aime beau­coup les chan­sons, tous les tableaux de groupe chan­tés et dan­sés (« Baila me », « Bam­boléo », « Djo­bi Djo­ba »). C’est une belle his­toire à la fois forte et amu­sante. Un soir, j’ai eu l’occasion de voir le spec­ta­cle de la salle, c’était Vir­ginie Per­ri­er qui jouait Inez. Je me suis dit que j’avais de la chance d’être dans un spec­ta­cle aus­si beau,  fort et plein d’énergie. En tant que spec­ta­trice, j’ai adoré Zor­ro !

Après plus de deux mois de représen­ta­tions, vous arrive-t-il par­fois d’éprouver une cer­taine lassitude ?
Non jamais ! Le spec­ta­cle évolue tous les jours. Chaque représen­ta­tion est dif­férente. Avec mes parte­naires, on se redé­cou­vre chaque soir. Et puis par­fois, on joue avec les dou­blures, les réflex­es sont dif­férents. Il y a aus­si des trucs imprévus, mar­rants, qui nous arrivent sur scène.

A ce pro­pos, vos parte­naires s’amusent de vos « géraldinites »…
C’est Lau­rent Ban (Diego/Zorro) qui a inven­té cette expres­sion ! Quand je suis fatiguée, il m’arrive par­fois de manger mes mots et de bafouiller, je ne peux plus dire la phrase cor­recte­ment alors je l’invente en mélangeant les mots. Un jour, au lieu de dire « Diego, j’ai croisé Ramon sur la place, Luisa n’est pas la seule qu’il men­ace de tuer », j’ai dit com­plète­ment affolée « Diego… euh… Ramon sur la place… Luisa pas, Luisa pas » ! Heureuse­ment, main­tenant j’en fais beau­coup moins.

Ce spec­ta­cle demande beau­coup d’énergie. Suiv­ez-vous un entraîne­ment par­ti­c­uli­er pour rester en forme ?
Je fais atten­tion à ce que je mange, je dors suff­isam­ment pour récupér­er. Je m’étire beau­coup, je fais des exer­ci­ces de fla­men­co pour me ren­forcer les mol­lets et les chevilles et aus­si du pow­er plate comme Madonna !

Comme nous sommes dans la péri­ode des vœux, que peut-on vous souhaiter ?
Que Zor­ro con­tin­ue à avoir du suc­cès, que ma tournée en Espagne cet été se passe bien, que je puisse présen­ter mon disque en France et jouer dans plein d’autres comédies musi­cales en Espagne, en France et pourquoi pas à Broadway !